Sport et loisirs

Aladji BA

«  Je voulais rendre visible le handisport et je me suis dit que la meilleure façon pour ce faire était de réaliser des performances !  »

Publié le

Médaillé des Jeux paralympiques, Aladji Ba, athlète à la retraite, prendra le départ des
10 kilomètres des Foulées pantinoises dimanche 26 mai. Un nouveau challenge pour ce coureur non voyant qui ne rate pas une occasion de rappeler que toutes les personnes porteuses de handicap peuvent réussir.  

Privé de la vue à l’âge de 5 ans, suite à un cancer de la rétine, l’ancien athlète de haut niveau, accompagné de son guide, s’est lancé un nouveau défi : terminer les Foulées pantinoises. Médaillé sur 200 mètres aux championnats d’Europe 1999, sur 400 mètres aux championnats du monde de 2002 et 2003, sur 400 mètres aux Jeux paralympiques de Sydney et d’Athènes en 2000 et 2004, Aladji Ba, 50 ans, ne compte pas monter sur le podium. Pour lui, l’essentiel est ailleurs…

Promouvoir le handisport

Né à Bignona, grande ville de Casamance, une région du Sénégal, Aladji Ba arrive en France âgé de quelques mois. À 5 ans et demi, il entre à l’institut spécialisé de Saint-Mandé. Quatre ans plus tard, son professeur de sport lui propose d’intégrer la section athlétisme de l’association sportive de l’établissement. «  J’aimais l’idée de courir en sprint, se souvient-il. Cela me donnait l’occasion de sortir du cadre purement scolaire, de me lâcher et de gagner un espace de liberté.  » 

Encouragé par ses entraîneurs, il s’engage dans des courses handisport et se prend au jeu sans pour autant se fixer trop d’ambitions de médailles. «  Je suis devenu athlète de haut niveau un peu sans le vouloir, grâce à mes entraîneurs qui m’ont poussé à participer à des compétitions nationales  », explique-t-il. Il prend ainsi part une première fois aux championnats de France qu’il remportera en 2005 sur 400 mètres. En 1996, il rencontre son guide de course, Philippe Biscay, avec lequel il s’entraînera jusqu’à six fois par semaine, notamment sur les techniques de guidage. Ce travail acharné leur ouvre les portes de l’équipe de France. À eux les titres nationaux, internationaux et paralympiques ! «  Je voulais rendre visible le handisport et je me suis dit que la meilleure façon pour ce faire était de réaliser des performances  », précise l’ingénieur du son.

Un porte-voix engagé

Père d’une fillette de 4 ans et parrain de l’association Odass, engagée pour favoriser la cohésion entre les personnes valides et handicapées, l’ancien athlète est particulièrement sollicité en cette année olympique et multiplie les interventions en milieu scolaire, dans les entreprises et les collectivités. «  J’espère qu’un maximum de personnes assistera aux épreuves paralympiques au stade ou enfan zone. Il s’agit d’une occasion unique de mieux connaître ces disciplines et de changer le regard sur le handicap.  »