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Exposition

Frontières, une exposition documentaire à Pantin

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Frontières, l’exposition du Musée national de l’histoire de l’immigration (Paris-porte Dorée), prend la route et s’arrête, dans le cadre du cycle L’appel de l’autre, portant sur les migrations, dans les bibliothèques de la ville. Vingt panneaux, mêlant témoignages et regards d’artistes, livrent des clefs pour comprendre l’histoire des migrations et la géographie des frontières.
Article de Alain Dalouche, publié dans l'agenda de Canal n°284, décembre 2019.

Alors que, le 9 novembre, le monde a célébré le trentième anniversaire de l’effondrement du mur de Berlin, cette exposition sur les limites des territoires prend encore davantage de relief. Photographies, cartes géographiques, objets de mémoire, œuvres d’art, articles de presse, vidéos, témoignages, littérature et récits de migrants offrent de nouvelles clés de compréhension et d’exploration. Savez-vous, par exemple, qu’avec ses frontières terrestres et maritimes, la France compte plus de 35 pays limitrophes ? Que de réalités migratoires locales ! Évidemment, le sujet est bien plus vaste. Sensible aussi en cette période de replis identitaires, symbolisée par le mur de Donald Trump à la frontière du Mexique. «  La frontière a longtemps matérialisé la peur du barbare et la crainte de l’invasion. Qu’en est-il au début d’un XXIe siècle mondialisé, héritier de siècles de conflits et de redéfinition des espaces ?  », interrogent les deux commissaires de l’exposition. La question reste entière et universelle.

«  La frontière a longtemps matérialisé la peur du barbare et la crainte de l’invasion  »

Un éclairage sur l’actualité
Créateur de tampons-sculptures en bois qui détournent avec malice les outils administratifs pouvant déterminer l’avenir des migrants, l’artiste Barthélémy Toguo livre sa propre réponse : «  Nous sommes tous en transit permanent. Qu’un homme soit blanc, noir, jaune, peu importe. Il est de toute façon un être potentiellement exilé.  »
Et le musée de l’histoire de l’immigration de rappeler : «  Certaines frontières sont tombées alors qu’elles étaient considérées comme infranchissables, d’autres ont été réinventées ou renforcées. La libre circulation des personnes, qui a fondé la construction de l’Union européenne, est souvent présentée comme un progrès. Or, des États militarisent aujourd’hui leurs frontières pour mieux contrôler leur espace et limiter la mobilité.  »
Dans cette exposition, le regard artistique s’ajoute aux présentations historiques, politiques et sociales afin d’offrir un éclairage sur le rôle de ces lignes naturelles et immatérielles.

Informations pratiques :
Frontières
Entrée libre.
Bibliothèque Elsa Triolet : du mardi 3 au samedi 28 décembre 2019.
Bibliothèque Jules Verne : du vendredi 3 janvier 2020 au samedi 1er février 2020.