Citoyenneté

Jamais sans mes voisins 

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Parce que les liens de proximité sont précieux

Encourageant le prêt plutôt que l’achat, l’entraide et la créativité plutôt que l’individualisme, les réseaux de voisins ont de nombreuses vertus.Quelques jours après la fête des voisins, zoom sur des initiatives qui adoucissent la vie en ville.   
Article de Hana Levy, publié dans Canal n°279, juin 2019.

Depuis 17 ans, Marcel et Maria co-orchestrent, fin juin, un grand repas dans la rue Lesault : «   Nous fabriquons banderoles et tracts et faisons du porte-à-porte pour qu’il y ait de la mixité. Mais ce sont les enfants les meilleurs ambassadeurs de la fête !   », explique Marcel. Ateliers de fabrication de produits d’entretien bio, vide-dressing, spectacles de théâtre… Dans sa rue comme dans de nombreuses autres, toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver. Ces rendez-vous festifs ne sont que la face visible d’un mouvement citoyen bien plus large, où les habitants s’emploient à construire une vie de quartier plus humaine. Tout un système informel de coups de main  a ainsi vu le jour avec deux mots d’ordre : entraide et solidarité. 

Créer du lien
«   Cette forme de sociabilité correspond à mon désir de décroissance,explique Hélène, habitante de l’avenue Jean-Lolive.Je fais mes lessives depuis des années chez ma voisine qui, en échange, utilise mon four. Ça crée des liens et c’est plus écolo !   » Dominique, qui vit rue Boieldieu, acquiesce : «   On se rend des services quotidiens sans même y penser : prêt d’appareil à fondue, de cage à chat, de ponceuse ou de livres.  » 
Très créatifs, les voisins déploient également des trésors d’imagination pour se faciliter le quotidien. Delphine a ainsi mis sur pied un «   after school   » pour ses enfants et ceux des habitants de la rue Jacquart. «   Après l’école, j’organise des ateliers cuisine ou land art, mais aussi des séances de yoga... Mieux vivre ensemble s’apprend dès le plus jeune âge  », argumente-t-elle. Depuis le début de l’année, Quentin et ses voisins de la rue Gutenberg sont, quant à eux, à l’origine d’un pédibus, «  un ramassage scolaire à pied où chaque famille accompagne, à tour de rôle, les enfants à l’école   » .Sans oublier les achats groupés et les réseaux de solidarité qui s’organisent spontanément : «   Une mamie alitée et hop, on fait des roulements pour lui apporter à manger ou lui faire les courses   », conclut Aurélie, habitante de la rue Hoche. 
Via un dispositif baptisé IDH (Initiative des habitants), la ville soutient tous ceux qui souhaitent organiser des actions de proximité sur l’espace public. Pour bénéficier de cette aide (prêt de matériel, subvention, autorisations d’occuper l’espace public…) : democratie@ville-pantin.fr.

Le 8 juin, partageons la rue ! 

À l’initiative des conseils citoyens de Pantin et du Pré-Saint-Gervais, la rue des Sept-Arpents, trait d’union entre les deux villes, organise la deuxième édition de sa fête. Pour l’occasion, la rue, devenue piétonne, accueillera stands, concerts, ateliers maquillage et spectacles organisés par une vingtaine d’associations et des riverains qui trouvent là l’occasion de partager leurs talents.
Samedi 8 juin, de 14.00 à 19.00, rue des Sept-Arpents. 

La fête selon Farru

Farru, décorateur-comédien de son état, co-organise, avec un collectif de voisins-amis, l’incontournable, et très attendue, fête de la rue Boieldieu, chaque troisième dimanche de septembre. Et ça fait 20 ans que ça dure ! «  On sort guirlandes et amplis car il y a toujours un concert donné par les artistes du coin. À force, on se connaît tous et ça rend la vie plus douce !   » 

Vie de quartier 3.0 

Centrées sur l’entraide et le prêt d’objets plutôt que la vente, les plateformes internet de mise en relation d’habitants d’un même quartier font mouche. Une sorte de Bon Coin très local ? Pas seulement, puisqu’on y trouve également l’agenda des apéritifs et concerts du quartier ainsi que les coordonnées de voisins aux centres d’intérêt communs. 

Ils font bouger les Quatre-Chemins 

Lorsqu’elle arrive dans le quartier il y a 8 ans, Caroline Heid ne connaît personne. Cette chercheuse au CNRS découvre alors l’association des 5 Chemins, créée en 2011 par un groupe d’habitants. «   On qualifiait notre quartier de “no man’s land”, nous avons voulu prouver le contraire !  »  Forte de son passé de militante syndicale, elle devient présidente de l’association. «  Chaque année nous organisons un troc vert, un bal pour célébrer le printemps, une fête d’Halloween et un festival de street art.  » Tous les deuxièmes mercredis du mois, les membres de l’association se réunissent chez Lino Limit, un café du coin de la rue, pour discuter urbanisme, organiser la prochaine fête ou tout simplement se donner des nouvelles. 

Renseignements sur le Site internet les 5 chemins ou la Page facebook Les 5 Chemins.