© ville de Pantin 

Handicap

La Normandie pour tous !

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Des vacances pas comme les autres

Organiser un séjour dans sa propriété de Saint-Martin-d’Écublei à la faveur des vacances de printemps ? Rien de plus classique pour Pantin qui, tous les ans, propose à 600 enfants près de 40 destinations. Ce qui l’est moins en revanche, c’est que, cette fois, dix enfants en situation de handicap faisaient partie du voyage. Une grande première. 
Article de 
Raphaële Kipen, publié dans Canal n°279, juin 2019.

La pluie. Le soleil. La pluie. Le soleil. Un vrai temps normand. Mais, à Saint-Martin-d’Écublei, rien n’entache la bonne humeur des 71 enfants venus passer quelques jours au vert. Pas même les caprices du ciel. 
Ce jeudi 25 avril, le séjour de quatre jours touche à sa fin. Les jeunes vacanciers reprendront le car le lendemain pour retrouver leurs parents. En attendant, une grande chasse aux œufs est organisée dans l’immense parc du château et on commence déjà à parler des tenues que l’on portera pour la boum qui aura lieu le soir même et de son poney préféré qu’on adorerait pouvoir monter une dernière fois avant de quitter les lieux. 
À première vue, rien ne semble distinguer cette petite colonie d’une autre. Pourtant, il s’agit ici d’une grande première : permettre à des enfants en situation de handicap de quitter Pantin et de goûter au plaisir de la vie en collectivité. Pour ce faire, la ville a déployé d’importants moyens humains. «  Ici, un adulte encadre trois enfants et tous les personnels éducatifs sont associés au séjour  », explique Fatiha Boussaboun, coordinatrice. Ainsi, trois Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) et cinq Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) sont venus grossir les rangs des treize animateurs déjà prévus. 

Vivre ensemble au quotidien 
À l’heure du déjeuner, les petits et les grands peuvent prendre place à la table qui leur plaît. Dans ces conditions, impossible d’identifier Aya qui est née avec un bras en moins, Noam qui souffre d’un trouble d’opposition, Ilyes, déficient mental, ou encore Evan et son frère Jean-Émile, tous les deux autistes. Leïla Slimane, conseillère municipale déléguée à l’Enfance, observe, émue, ces enfants vivre ensemble : «   C’est ce que nous souhaitons depuis le début du mandat: un accueil pour tous et partout. Pantin est une ville de gauche fière de ses valeurs. Elle se donne les moyens de les insérer dans ses politiques publiques, c’est la raison pour laquelle, l’inclusion de tous les enfants est une priorité.   »
Après le déjeuner, place au poney ! Evan, 8 ans, atteint de troubles autistiques sévères, accepte pour la première fois du séjour d’être en autonomie totale sur sa monture, même s’il a encore besoin d’être entouré pour le premier contact avec l’animal. Une belle victoire pour les animateurs qui l’ont accompagné depuis le début. 

Progrès notables
La musique, les chorégraphies et la boule à facettes concluent gaiement les vacances. De retour à Pantin, les Atsem, AESH et les animateurs connaissent dorénavant mieux les enfants qu’ils suivent toute l’année. Certains accompagnateurs ont vaincu leurs appréhensions et sont prêts à renouveler l’expérience. Les enfants ont appris à vivre mieux avec la différence. Quant aux parents, parfois anxieux à l’idée de laisser leurs petits, ils sont soulagés et ravis que la ville puisse leur offrir un tel cadre à leurs enfants. «   On a vu des progrès notables. Il a gagné en autonomie et son langage a évolué. Il parle déjà d’y retourner!  », conclut Muriel, la mère d’Ilyes. 

Ce qu’ils en disent…

David, 10 ans

Ce n’était pas normal que tous les enfants ne puissent pas partir ensemble. On est tous égaux. Ces vacances nous ont permis de mieux connaître les enfants handicapés qui ont pu se faire des amis. Moi, je n’aurais pas pu rencontrer Ennio ailleurs. Tout le monde le trouvait mignon, mais je suis allé le voir, j’ai essayé de comprendre ce qu’il disait et il s’est attaché à moi. 

 

Fairouz, 9 ans 

 Je suis heureuse de pouvoir sortir de chez moi. Les animateurs sont sympas, ils s’occupent bien de nous, on fait du poney, je suis bien ici. Les enfants en situation de handicap, j’étais triste pour eux. Ce n’est pas parce qu’une personne est handicapée qu’on ne doit pas l’aimer. C’est normal qu’on parte en vacances tous ensemble, on est tous des enfants ! 

 

LÉO, 8 ANS

Les enfants en situation de handicap demandent parfois beaucoup d’attention. Certains bougent beaucoup et on ne comprend pas toujours ce qu’ils veulent dire. Mais en même temps, ça fait plaisir de les aider. J’ai appris pendant le séjour qu’il ne faut jamais se moquer des handicapés. Je crois qu’on a tous appris ici à être plus gentils les uns avec les autres. 

 

YASMINE, 8 ANS

J’aime bien dormir dans le château, j’ai l’impression d’être une princesse. J’aime bien aussi m’occuper d’Evan et de son frère Jean-Émile. Il est rigolo parce qu’il aime les arbres. Il se cache derrière et on doit le chercher ! J’ai appris qu’il ne faut pas crier sur les enfants en situation de handicap, ça ne sert à rien. Il faut bien leur expliquer les choses calmement.