Les enfants du quartier ont été associés à la transformation de l’Îlot 27 en musée dédié au street art. © ville de Pantin 

Culture

Le 27, créer du lien par le street art

À l’Îlot 27 à Pantin, l’art urbain est devenu vecteur de cohésion sociale. Rencontre avec les parties prenantes de ce projet qui, à n’en pas douter, fera des émules.
Extrait du dossier réalisé par Pascale Decressac, publié dans Canal n°308, juillet/août 2022.

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Le street art, synonyme de cohésion sociale

Les 1er et 2 juillet, plusieurs artistes qui ont œuvré à transformer l’Îlot 27 en musée participeront, à Berlin, aux premières rencontres franco-allemandes autour du street art sur le thème Walls for peace (Des murs pour la paix). Le message est on ne peut plus clair : cette forme d’expression peut être un instrument de cohésion sociale et d’apaisement. Il est vrai qu’entre le périphérique et la rue Hoche, les dessins colorés qui, depuis un an, habillent les murs ont non seulement embelli le quartier mais aussi rendu aux habitants la fierté d’y vivre.

Partage et fierté

Sur la dalle de l’Îlot 27, caméléons, pirogues, visages d’enfants et animaux marins font désormais partie du décor. Des dizaines d’artistes, formés dans des écoles d’art ou venant du graffiti, s’y côtoient dans une ambiance amicale avec l’envie d’offrir à la population la possibilité de s’évader.
Certaines fresques ont même été réalisées avec les enfants de l’école Eugénie-Cotton, ceux du centre de loisirs Les Gavroches ainsi qu’avec les habitants. «  Le but était d’impliquer tout le monde  », rappelle Eva Greiffemberg, chargée de développement à la Maison du projet, qui porte le dispositif. Et le résultat est à la hauteur de ses attentes. Les œuvres n’ont en effet subi aucune dégradation, hormis un petit graffiti qui a beaucoup ému les habitants. «  Quand nous sommes arrivés, il n’y avait rien. Maintenant, le lieu est méconnaissable et les gens sont fiers  », remarque le graffeur Géraud Delort.

Un projet qui ne s’essouffle pas

Habitant du quartier, son acolyte Yellow, qui a réalisé une geisha l’an dernier, observe : «  Tout le monde est ravi. Ces dessins colorés font vivre la cité.  » Nawak, l’une des artistes à la tête de l’association Murals qui a réalisé des fresques avec les enfants, souligne la dimension fédératrice de ce projet qu’elle qualifie de magique. «  On a envie de revenir pour peindre mais surtout pour partager des moments avec les habitants.  » L’idée d’une résidence dans le quartier la tenterait même car «  le projet ne s’essouffle pas  ».

Découvrir ce projet sur le compte Instagram Le 27

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