Festival Côté court © ville de Pantin 

Culture

Les partenaires culturels de la ville de Pantin

Tout comme la ville de Pantin, ses partenaires culturels installés sur son territoire ne cessent de se réinventer face à cette crise sanitaire. Tour d’horizon de ces initiatives innovantes !
Extrait du dossier, " Réinventons la culture ! ", réalisé par Anne-Laure Lemancel, Guillaume Gesret et Hana Levy, publié dans Canal n°295, avril 2021.

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Festival Côté court

L’incontournable festival pantinois du court métrage fête, du 9 au 19 juin, ses 30 ans. Cette année encore, un jury composé de jeunes, âgés de 18 à 22 ans, élira son film préféré dans la catégorie Fiction.

Pourquoi un film nous plaît-il ? Comment est-il construit ? Autant de questions que le jury Jeunes devra se poser en visionnant les 30 films en lice dans la catégorie Fiction. Dès le mois de mai, ses sept membres, Pantinois ou vivant en Seine-Saint-Denis, décortiqueront les courts métrages en compétition, épaulés par la critique de cinéma, actrice et productrice Chloé Cavillier qui les initiera à l’analyse filmique. Leur mission ? Décerner le prix de la Jeunesse.

Prix générationnel
Lucile Coda, ex-jurée de l’édition 2019, a été marquée par cette aventure. «  J’ai aimé me confronter à d’autres points de vue, apprendre à argumenter et même à changer d’avis !  », explique-t-elle. «  Avoir un regard “ jeune “ sur les talents de demain me semble essentiel quand la majorité des réalisateurs de courts sont en début de carrière, précise Delphine Verron, chargée de l’action culturelle et du jeune public pour le festival. Sans compter qu’intégrer le jury cette année, c’est l’opportunité de participer à un événement culturel majeur à un moment clé de son histoire.  »

Il est encore temps d’intégrer le jury Jeunes, tout comme il est encore possible de rejoindre le jury du Public.
Pour cela, envoyez un mail avant le 20 avril, en précisant votre âge et vos coordonnées, à delphine@cotecourt.org.

Le Centre national de la danse mène l’enquête

Quels souvenirs de danse restent gravés dans votre corps ? Quelle mémoire intime avez-vous du mouvement chorégraphié ? Depuis le mois de janvier, à l’initiative du CND, le projet " Assemblé ", dont la mouture originelle a été modifiée en raison de la crise sanitaire et des distanciations physiques, permet d’enquêter sur le patrimoine dansé pantinois. Une trentaine d’habitants, encadrés par trois chorégraphes – Wanjiru Kamuyu, Agnieszka Ryszkiewicz et Marcela Santander Corvalán – se livrent ainsi, par petits groupes, à des séries d’entretiens autour de leur mémoire de la danse. Des propos recueillis sous plusieurs formes – enregistrements sonores en vue de créer des podcasts, vidéos, dessins, manuscrits, partitions… D’ores et déjà, les participants ont évoqué, parmi leurs émotions dansées, le clubbing, les danses arméniennes, kabyles ou encore le tango argentin. En mai, ces collectages seront dévoilés dans la galerie du CND. Et, lorsque la situation sanitaire le permettra, ils se transformeront en création collective.

L’antre des Halles Pouchard

À l’issue du troisième confinement, les artistes qui travaillent au sein des Halles Pouchard promettent de vous accueillir au cours d’un week-end portes ouvertes.

Les occasions de voir des peintures, sculptures et autres photographies d’art sont bien rares en ce moment. Alors, dès que la situation sanitaire le permettra, les créateurs œuvrant à l’abri des Halles Pouchard vous ouvriront leurs portes. Réunis au sein du collectif Diamètre 15, tous jouissent d’un atelier au sein de l’imposant édifice industriel fait de brique, de verre et d’acier.
Dans ces lieux chargés d’histoire, qui autrefois abritaient une usine de tubes métalliques, vous pourrez admirer les installations d’Hugo Servanin, les sculptures monumentales de Victor Cord’homme, celles, plus sensibles, de Pauline Ohrel ou encore les photographies de Nicolas Henry. «  Initialement prévues les 9, 10 et 11 avril, ces journées de rencontres seront l’occasion pour les artistes de discuter avec les Pantinois, d’expliquer leur travail et d’entendre les remarques, explique la peintre Sibylle Raoux, fondatrice du collectif. Ce sera certainement les dernières portes ouvertes dans ces halles telles que nous les connaissons actuellement : les artistes doivent en effet quitter les lieux à la fin de l’année, avant leur réhabilitation.  »

La caravane passe, l’art reste

En mars, un curieux véhicule vitré tout en rondeurs a fait étape devant le théâtre du Fil de l’eau. À l’intérieur, les œuvres de l’artiste chilien Américo Basualto. Présentation de la caravane Kickart, une galerie d’art mobile unique en son genre… et précieuse à l’heure où les musées sont fermés.

Un mois durant, la caravane Kickart a attiré de nombreux curieux sur le parking du théâtre du Fil de l’eau. Réaménagé en vitrine d’art, le véhicule vintage contenait en son ventre rond les dessins, peintures et sculptures de l’artiste chilien Américo Basualto. Ce dernier s’est d’ailleurs régulièrement rendu sur place pour organiser la rotation des œuvres et… épier les réactions des visiteurs. «  J’ai rencontré beaucoup de familles qui étaient ravies d’avoir accès à l’art en cette période durant laquelle tous les musées sont fermés, rapporte celui pour qui cette exposition a été une véritable aubaine. Présenter mes œuvres dans l’espace public est quand même plus riche que d’en poster les photos sur Instagram. J’ai échangé avec des personnes de passage, mais également avec des gens venus exprès après avoir été informés de la tenue de cette exposition.  »
Derrière cette initiative aussi originale qu’éphémère, on retrouve l’association Tramar qui, depuis 2016, déambule de ville en ville avec sa roulotte transformée en centre d’art de poche. «  Notre projet consiste à promouvoir la création dans les quartiers où il n’y a ni musée, ni galerie, explique Paula Venegas, responsable de l’association. Ce n’est pas la première fois que nous nous installons à Pantin : en 2017, nous y avions déjà passé l’été.  »

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La marionnette à portée de main

Simon Delattre, le nouveau directeur de La Nef, une structure associative qui accueille en résidence des compagnies de marionnette, défend une image résolument contemporaine de cet art. Son ambition pour la Manufacture d’utopies qui a vu éclore nombre de talents ? L’ouvrir davantage au public dès que la situation sanitaire le permettra.
Portrait de Simon Delattre, publié dans Canal n°295, avril 2021.


Simon Delattre nous accueille dans son nouveau bureau, situé au premier étage d’une ancienne briqueterie de la rue Rouget-de-Lisle. Son prédécesseur, Jean-Louis Heckel, y a laissé quelques affaires. «  J’ai connu Jean-Louis il y a une dizaine d’années. Je suivais alors la formation de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette dont il était le responsable pédagogique. Cette Manufacture d’utopies, qu’il a créée en 2007, est un lieu formidable. Je souhaite le gérer de manière la plus horizontale possible.  »
Accueillant une douzaine de compagnies chaque saison, La Nef compte quatre salariés qui accompagnent les artistes dans leur processus créatif et leurs démarches auprès des programmateurs. Ce compagnonnage comprend aussi la mise à disposition d’un atelier de fabrication et l’organisation de stages destinés aux professionnels. «  Je ne change pas le cap : la vocation de l’association reste la même. Toutefois, j’aimerais ouvrir davantage La Nef au public.  »
Dès que les restrictions sanitaires seront levées, ce jeune papa de 35 ans prévoit de proposer plus de restitutions de résidence et de programmer plus régulièrement des cabarets pop les dimanches après-midi. «  Je souhaite également construire un spectacle participatif avec la complicité des habitants de Pantin à l’occasion du bicentenaire du canal de l’Ourcq en 2022.  » En attendant, c’est à La Seigneurie que la structure qu’il dirige prend ses quartiers (lire encadré ci-dessous).

Au-delà des clichés
Ayant déjà mis en scène une dizaine de spectacles avec sa compagnie Rodéo théâtre, Simon Delattre n’avait jamais effectué de résidence à La Nef avant d’en prendre la direction. Il a tout simplement répondu à un appel à candidature, affichant une vision très contemporaine de son art. «  La marionnette souffre de plusieurs clichés : elle ne se limite pas à Guignol qui amuse les enfants. Les choses hybrides, les propositions inclassables m’intéressent car j’aime sortir des cases. La marionnette peut prendre des formes diverses, du moment qu’elle est au service d’une histoire.  » C’est que Simon Delattre a eu le temps de réfléchir à la place qu’occupe ce mode d’expression artistique au sein du spectacle vivant : «  À l’âge de 14 ans, je passais mon temps libre dans le théâtre d’Auray, une petite ville du Morbihan. C’est là que j’ai rencontré les artistes invités à un festival de marionnettes. Immédiatement, j’ai su qu’elles occuperaient un rôle central dans ma vie.  »

Suivre l’actualité de La Nef sur son site internet.

La Nef passe la porte de La Seigneurie
Depuis début mars, La Nef participe au parcours La culture et les arts pour la résilience, lancé par le département. À ce titre, elle a demandé à la compagnie Hékau d’intervenir auprès des résidents de La Seigneurie. Le but ? Construire un spectacle en faisant participer les seniors. À partir de leur récit sur la manière dont ils vivent la pandémie de Covid-19, la compagnie invente une histoire, fabrique des marionnettes et les met en scène. Restitution programmée à la fin du printemps.