Raphaël Barontini, vue de l'exposition "Blue Lewoz", 2022, courtesy galerie Mariane Ibrahim 

Culture et patrimoine

De fils en aiguilles : première exposition aux Sheds

Du 1er octobre au 19 novembre, découvrez la toute première exposition accrochée aux Sheds, le nouveau centre d’art contemporain de Pantin. Intitulée En découdre – Petites mains, midinettes & mascarades, elle retisse quelques pans de l’histoire de l’industrie textile en compagnie d’une dizaine d’artistes de renommée internationale.
Article de Tiphaine Cariou, publié dans Canal n°310, octobre 2022.

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Une exposition qui questionne le textile

Ce mois-ci, on file aux Quatre-Chemins pour découvrir le tout nouveau centre d’art contemporain de la ville. Un véritable laboratoire artistique logé dans les derniers vestiges de la filature Cartier-Bresson.
Depuis le 30 septembre, les machines à vapeur de la manufacture ont cédé la place à des œuvres contemporaines interpellant l’imagination. Un sacré saut dans le temps à l’origine du thème du premier accrochage, comme l’explique la Pantinoise Marion Zilio qui en est la commissaire : «  Les Sheds étant une ancienne manufacture de coton, nous avons eu envie de tirer les fils de cette mémoire pour créer une exposition sur l’industrie textile, sur les conditions de vie des femmes et des ouvriers et sur l’exploitation des animaux. Les artistes présentés, largement exposés en France et à l’étranger, s’intéressent tous à ces questions.  »

Blanc, bleus, noire...

Le parcours de l’exposition débute par neuf broderies d’Annette Messager, célèbre plasticienne qui fêtera ses 80 ans l’an prochain. Dans cette série, l’artiste a cousu à la main, sur du coton blanc, de vieux proverbes sur les femmes. Juste à côté, la couleur des sculptures textiles de Nefeli Papadimouli semble renvoyer aux bleus de travail du monde ouvrier : «  Ces vêtements ont pris vie pendant la Nuit blanche 2022 !, dévoile-t-elle. À cette occasion, des Pantinois avec qui j’ai travaillé ont endossé les tenues et ont présenté une chorégraphie sur le lien.  »
Un peu plus loin, le visiteur est interpellé par l’une des fameuses capes de Raphaël Barontini : «  Black Minerva est une œuvre qui symbolise une personnalité féminine caribéenne résistante. C’est un hommage aux femmes impliquées dans les mouvements d’abolition de l’esclavage. Ici, j’attribue à cette figure noire un decorum plutôt réservé à des personnes issues de l’aristocratie  », conclut-il.

Informations pratiques :

  • En découdre – Petites mains, midinettes & mascarades
  • Du 1er octobre au 19 novembre, du mercredi au samedi de 14.00 à 19.00.
  • Vernissage le 30 septembre de 18h à 21h30
  • 45, rue Gabrielle-Josserand
  • Entrée libre
  • Plus d’informations sur le site internet sortir de la ville et par mail à sheds@ville-pantin.fr