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Solidarité

Plan d'inclusion numérique

Avec les confinements successifs et la généralisation des démarches en ligne, la fracture numérique se creuse, posant de nombreux problèmes d’accès à des droits élémentaires. Dans le cadre des actions de solidarité mises en place à l’issue du 1er confinement, la ville de Pantin accompagne les Pantinois qui subissent cette inégalité.
Article de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°297, juin 2021.

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Agir pour résorber la fracture numérique

Ce jeudi matin, Manamba Doumbaya a rendez-vous avec un médiateur numérique à la maison de quartier des Courtillières. Cette femme de 59 ans, qui aimerait renouveler son passeport, ne parvient pas à réaliser en ligne cette démarche. «  Maintenant, tout se fait sur internet : les papiers d’identité, la CAF, les impôts… Or, je manque de confiance en moi, j’ai peur de faire des erreurs.  » Paul Amoedo, qui assure la permanence ce matin-là, l’invite à s’installer devant un ordinateur portable. «  Mon objectif est de rendre les personnes autonomes face à un ordinateur. Je ne fais donc pas à leur place.  » Au moment de cliquer, Paul guide Manamba et la rassure. Au terme de 45 minutes d’entretien, durant lesquelles il aura été également question de sa déclaration d’impôts, elle affiche un grand sourire. «  Paul a répondu à mes questions, il m’a bien aidée. Je suis soulagée. En plus, c’était juste à côté de chez moi, ce qui est très pratique.  »

Les inégalités se creusent

Salarié de l’association PoleS, Paul Amoedo a l’habitude d’accompagner des personnes désemparées au moment de renouveler leur demande de RSA ou de répondre à Pôle emploi. «  Certaines manquent de confiance en elles comme cette dame ; d’autres n’ont pas de compétences numériques. On parle alors d’illectronisme.  » Et le médiateur d’ajouter : «  La demande de médiation numérique est de plus en plus forte. Mon carnet de rendez-vous est plein. La plupart des démarches administratives s’effectuent désormais en ligne.  »
L’ampleur de cette fracture, Rida Bennedjima, adjoint au maire délégué à la Ville numérique et aux Relations avec les usagers, l’a parfaitement mesurée : «  La précarité numérique coïncide avec la précarité sociale. Pire : elle l’amplifie. C’est pourquoi la ville agit pour réduire cette inégalité qui place près de 20 % de la population en situation d’exclusion. Nous n’oublions personne, ni les habitants qui ne possèdent pas d’ordinateur, ni ceux qui ne maîtrisent pas les outils informatiques.  »

Médiation, formation et mises à disposition

C’est donc pour répondre à toutes les problématiques d’inclusion digitale que la ville a fait appel, en mars, à l’association PoleS. Deux conseillers numériques sont également en cours de recrutement. Dès cet été, ils feront de la médiation et proposeront des formations individuelles et collectives. À la même période, des ordinateurs seront mis à disposition dans les cinq maisons de quartier et au centre administratif. Objectif : répondre aux besoins de ceux qui ne sont pas équipés.

«  Ces nouvelles initiatives renforcent l’existant  », souligne-t-on du côté du pôle Relations citoyennes de la mairie. Des ateliers informatiques sont en effet déjà proposés aux seniors par le Centre communal d’action sociale (CCAS). Quant au Lab’, il accueille les jeunes qui ont besoin d’accéder à un ordinateur. Des actions qui, bien sûr, complètent le travail mené à la Maison de l’emploi et dans les bibliothèques, gérées par Est Ensemble. Sans oublier le travail des écrivains publics qui interviennent au sein des maisons de quartier. «  La barrière de la langue est également une cause de la fracture numérique, pointe Rida Bennedjima. Nous prenons bien évidemment ce paramètre en compte dans les solutions que nous proposons.  »

Prochaines permanences de l’association PoleS

  • Maison de quartier des Courtillières 
    • 1, avenue Aimé Césaire
    • Jeudis 3 juin et 8 juillet
    • Rendez-vous par téléphone au 01 49 15 70 00
  • Maison de quartier Mairie-Ourcq 
    • 12, rue Scandicci
    • Jeudi 17 juin
    • Rendez-vous par téléphone au 01 49 15 17 00
  • Maison de quartier des Quatre-Chemins, antenne Vaillant 
    • 42, avenue Édouard-Vaillant
    • Jeudi 24 juin
    • Rendez-vous par téléphone au 01 49 15 39 10
  • Centre administratif 
    • 84/88, avenue du Général-Leclerc
    • Jeudi 1er juillet
    • Rendez-vous par téléphone au 01 49 15 45 60 ou au 01 49 15 40 00
  • Maison de quartier du Petit-Pantin 
    • 210, avenue Jean-Lolive
    • Jeudi 10 juin
    • Rendez-vous par téléphone au 01 49 15 39 90

Ces permanences ont toutes lieu de 9h30 à 12h30

Les associations en première ligne

Les associations ont également pris la mesure de l’ampleur de la fracture numérique. Plusieurs structures accompagnent ainsi les habitants dans leurs démarches en ligne. Parmi les plus actives dans ce domaine, on retrouve le Secours populaire ou encore 4 chem’1 évolution qui agit en direction des jeunes.

Florian Duvocelle, responsable de l’antenne pantinoise du Secours populaire, en est persuadé : «  Être solidaire ne se limite pas à la distribution alimentaire. En écoutant les bénéficiaires, nous avons pris conscience que les démarches en ligne les mettaient en grande difficulté. Avec les confinements successifs, des services publics essentiels, tels que la CAF, Pôle emploi ou la Sécurité sociale, sont accessibles uniquement à distance. Notre rôle est donc aussi de donner accès à ces services en proposant des permanences dédiées.  »  

  • Le Secours populaire
    • 19, rue Denis-Papin
    • 06 29 95 73 57
  • 4 chem’1 évolution
    • 17, rue Lapérouse
    • 06 21 11 08 45