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Culture

L'Impératrice Nühuang, du street artiste Fin Dac

Créée par l’artiste irlandais Fin Dac, Nühuang, L’Impératrice, reconnaissable à son kimono jaune enveloppant le pignon du restaurant Chez Agnès, était l’une des fresques préférées des Pantinois. Mais, pendant le confinement, la femme masquée a complètement perdu la tête, au sens littéral du terme.
Article de Tiphaine Cariou, publié dans Canal n°288, juillet - août 2020.

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Au 40, quai de l’Aisne, l’impératrice ne veille plus sur le canal. Seul un morceau d’ombrelle et de kimono témoignent de la monumentalité de ce joyau du street art de 16 mètres de haut. Partiellement détruite à cause d’une série d’effondrements, elle a dorénavant la tête… coupée.
À la mi-avril, des infiltrations d’eau ont eu raison du sommet de l’œuvre qui a commencé à se désagréger. Une situation qui a empiré un mois plus tard, à la suite d’une tempête provoquant la chute d’importants morceaux de ciment sur la chaussée. Conséquence : la partie fragilisée a dû être démantelée.
Cet automne, des travaux de ravalement du pignon feront sans doute disparaître complètement la noble dame mais Seine-Saint-Denis Tourisme, à qui l’on doit la paternité de l’impératrice, s’est d’ores et déjà mis en relation avec la copropriété de l’immeuble concerné : «  Nous allons proposer aux copropriétaires et au syndic la réalisation par Fin Dac d’une nouvelle fresque. Ce projet est très important pour nous car nous sentons que cette œuvre fait partie de l’identité de Pantin  », détaille Mathilde Christnacht, responsable du service Développement de Seine-Saint-Denis Tourisme.

La renaissance d’une œuvre
De son côté, l’artiste semble plus que partant pour redonner vie à l’impératrice : «  J’ai réalisé des fresques à Los Angeles, Bruxelles, Düsseldorf, Madrid, Portsmouth, Londres, Montréal… Mais cette peinture murale est l’une de mes préférées dans le monde ! Je pense qu’il est très important que j’en crée une nouvelle, ne serait-ce que par amitié pour tous les Pantinois qui venaient suivre quotidiennement son avancée. Si possible, je voudrais utiliser ce qui reste de l’originale afin que le mur conserve au moins une partie de son histoire  », confie celui qui planche déjà sur sa nouvelle création pantinoise.
Inspirée de la série L’impératrice de Chine, Nühuang, L’Impératrice a été réalisée au printemps 2018. Pour la onzième édition de l’Été du canal, l’équipe de Seine-Saint-Denis Tourisme avait imaginé un parcours urbain de street art s’étendant sur 10 kilomètres, le long du canal de l’Ourcq, entre Paris et Bondy. Un parcours regroupant 13 grands noms – dont Fin Dac – autour des photos du mythique studio Harcourt.
À tous ceux qui restent inconsolables du destin tragique de l’impératrice, sachez que certaines œuvres issues de ce projet sont encore visibles, notamment l’immense portrait de Marion Cotillard, réalisé par BK Foxx. Des œuvres iconiques qui viennent rivaliser avec des créations plus récentes, à l’instar de La Madone au smartphone de PBoy qui recouvre la façade de la Maison des associations.

Découvrez une vidéo sur le street art à Pantin sur sortir.pantin.fr.

Découvrez les 10 km d'art urbain, avec le studio Harcourt, sur Seine-Saint-Denis Tourisme.