Photographie Usman Javed © Imran Qureshi 

Culture

Un monument du Pakistan

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La nouvelle exposition du Pakistanais Imran Qureshi, spécialement conçue pour la galerie Thaddaeus Ropac de Pantin, constitue un événement allant bien au-delà du cercle artistique international. Laura Bertaux, la directrice, nous livre les clefs pour comprendre la démarche de cet artiste.
Brève publiée dans Canal n°278, mai 2019.


L’artiste.
 Imran Qureshi est un artiste qui travaille sur la mémoire collective et s’interroge sur la violence humaine : la peinture rouge évoque la mort, la violence et le sang et constitue le leitmotiv dans plusieurs de ces œuvres. Les attentats à Lahore, où l’artiste vit et travaille, l’ont fortement marqué. 

L’exposition The seeming endless path of memory (le chemin sans fin de la mémoire).
Ce titre est inspiré par un poème du poète pakistanais Faiz Ahmed Faiz (1911-1984) que l’artiste enfant entendait à la radio et qui évoque les personnes enterrées sans honneur ou dont les circonstances de la mort n’ont pas été élucidées. Le chemin sans fin est aussi le titre de l’œuvre centrale de l’exposition, peinture monumentale composée de 12 panneaux reliés ensemble par l’application de feuille d’or et de jets de peinture rouge. Les couleurs interagissent et forment un motif abstrait qui invite le spectateur à la contemplation tout en jouant avec la lumière. Le chiffre 12 ? Il a une résonance symbolique aussi bien dans le champ religieux qu’astrologique (la Bible, la mythologie grecque, le Zodiaque) et évoque l’infini.  

Le fil rouge de l’exposition.
L’exploration de l’infini à travers le pli, l’idée du parchemin qui se déroule sur plusieurs mètres tel un livre de prière, le travail de l’artiste nous invite à nous interroger sur les idéaux religieux tels que le paradis, le salut. 

Les œuvres.
 Une vingtaine d’œuvres sont créées spécifiquement pour l’occasion. Une peinture monumentale, d’autres miniatures, des œuvres sur papier, un grand format central qui se déroule comme un parchemin. L’artiste s’inspire du style moghol de la peinture traditionnelle au Pakistan (XVIesiècle) tout en intégrant les codes de la peinture contemporaine abstraite. 

 

Entrée libre à l'exposition du dimanche 19 mai au samedi 27 juillet
Du mardi au samedi, de 10h à 19h 
Le dimanche 19 mai, vernissage et performance à 15h

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