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Petite enfance

Une journée à la Maison d'assistants maternels de Pantin

Trois assistantes maternelles indépendantes de la Ville, se sont associées pour ouvrir la toute première Maison d’assistants maternels (MAM) de Pantin, baptisée la Cabane enchantée. Zoom sur un nouveau mode de garde qui offre les avantages de l’accueil individuel et de la prise en charge collective.
Article de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°290, octobre 2020.

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  • 08h00 : en ce lundi matin, Samantha Zioun, Nora Chouikha et Naïma Pedrak arrivent sur leur nouveau lieu de travail, situé juste à côté du Ciné 104. «  Une MAM a la particularité de réunir des assistants maternels autour d’un projet éducatif commun. Mais nous sommes toujours employés directement par les parents et nous ne perdons pas notre indépendance, explique Naïma. Cette MAM, nous l’avons beaucoup attendue. Cela valait le coup ! On ne pouvait pas espérer une plus belle maison.  » Depuis l’ouverture de la Cabane enchantée, les trois assistantes maternelles ont appris à travailler en équipe et à harmoniser leurs pratiques pour accueillir huit enfants, âgés de 7 mois à 2 ans et demi. D’ici novembre, elles espèrent obtenir les agréments leur permettant de s’occuper de onze enfants.  
  • 08h40 : la petite Alix est la première à sonner au portail de la Cabane enchantée. En raison de l’épidémie de Covid-19, les familles sont accueillies sur le perron. La maman d’Alix l’assure : tous les matins, elle laisse sa fille le «  cœur léger  ». «  La MAM est un lieu idéal, poursuit-elle. Le mobilier, l’agencement de l’espace, les jeux et jouets… tout est adapté aux enfants. Notre fille de deux ans et demi est contente de retrouver ses petits copains et les trois assistantes maternelles. Elle nous raconte qu’elle fait un tas d’activités. De notre côté, nous la sentons très épanouie.  »
  • 09h30 : les huit enfants, qui ont tous dit au revoir à papa et maman sans pleurer, sont à présent arrivés et jouent tranquillement. Comme le soleil est au rendez-vous, Esther, Paul et les autres sont invités à se diriger vers le jardin, situé à l’arrière de la maison. Les grands s’élancent sur la pelouse et grimpent sur les structures de jeux en plein air. Léonore et Alix, les deux copines, foncent vers le potager et attrapent de leurs petites mains des tomates cerise pour les engloutir aussitôt. Les plus jeunes, encore à quatre pattes, restent quant à eux à l’ombre sur le tapis d’éveil et écoutent Nora leur chanter des comptines. «  Les enfants adorent être dans le jardin, atteste Nora. Ils ont accès à un carré de verdure de plus de 100 m2, rien que pour eux. Ils n’avaient pas cette chance quand nous les gardions dans nos appartements…  »
  • 11h30 : c’est déjà l’heure du déjeuner. Dans la cuisine très bien équipée, les assistantes maternelles s’affairent pour préparer les repas. «  Les plats sont faits sur place, précisent-elles. À tour de rôle, nous faisons les courses et nous cuisinons deux soirs par semaine. Tout est fait maison, même les yaourts !  » Les petits savourent leur purée dans les chaises hautes, tandis que les grands attendent sagement leur dessert.
  • 13h30 : les paupières commencent à se faire lourdes et les enfants ne tardent pas à réclamer la sieste. Aujourd’hui, c’est Naïma qui les surveille dans le dortoir, alors que Nora et Samantha mettent de l’ordre dans le jardin et nettoient la cuisine. «  La maison a été bien aménagée, assure Nora. Avec ses 94 m2 de plain-pied, elle offre des pièces lumineuses et bien insonorisées. Ce sont de bonnes conditions de travail !  » Pour disposer des lieux, les trois assistantes maternelles payent chaque mois un loyer.
  • 16h00 : une fois le goûter terminé, les enfants retournent gambader dans le jardin. «  En ce moment, nous en profitons au maximum. Nous limitons les sorties dans les parcs et les promenades le long du canal à cause du virus qui circule  », précise Nora. Une fois par mois, les enfants de la MAM participent aux accueils collectifs proposés par le Relais petite enfance.
  • 17h30 : pour Eliot, la journée se termine. Il court dans les bras de son papa. «  Nous sommes convaincus que notre fils a beaucoup de chance de passer ses journées ici. Il est très bien encadré et se sociabilise dans un petit groupe. Ça le prépare gentiment pour l’école.  » Les autres parents ont jusqu’à 18.30 pour venir chercher leur enfant. «  Après la fermeture, la journée n’est pas tout à fait finie pour nous. Il nous reste le ménage !  », conclut Naïma.

Un projet de longue haleine soutenu par la Ville
Avant d’accueillir des bébés dans leur cabane enchantée, Samantha Zioun, Nora Chouikha et Naïma Pedrak ont dû faire preuve de persévérance. Il a en effet fallu trois ans pour que leur MAM ouvre ses portes. Ensemble, elles ont commencé par définir un projet. Pour rédiger le dossier très détaillé qu’elles ont soumis à la Protection maternelle et infantile (PMI), les trois assistantes maternelles ont bénéficié des conseils de l’équipe du Relais petite enfance, une structure municipale. «  Heureusement que les agents de la ville nous ont accompagnées en amont sur le plan juridique  », reconnaît Naïma.
Les assistantes maternelles se sont ensuite constituées en association afin de pouvoir obtenir un soutien financier communal. En plus d’une subvention de fonctionnement, la municipalité a investi 400 000 euros pour transformer la maison du 106, avenue Jean-Lolive en un lieu d’accueil qui permette l’obtention de l’agrément de la PMI. La Cabane enchantée est la première MAM à voir le jour à Pantin. Deux autres projets sont actuellement à l’étude.

Informations pratiques :
Au 106, avenue Jean-Lolive, les tout-petits trouvent tout ce dont ils ont besoin pour s’amuser.