Le premier bâtiment de l’écoquartier se dessine

« Nous avons emménagé à Pantin il y a dix-huit mois et nous essayons d’avoir un rôle actif. Avec mon copain, nous étions intrigués et curieux de découvrir les projets, surtout que nous habitons à côté de la future Micro-Folie-antenne jeunesse. Nous sommes donc directement concernés !  » explique Eleonora Succi, l’une des 113 personnes qui, samedi 14 octobre, ont participé à la consultation portant sur l’aspect architectural du premier équipement public de l’écoquartier. 

Une démarche inédite

Objectif de l’exposition organisée salle Jacques-Brel : permettre aux habitants de donner leur avis sur les trois projets en lice, selon trois critères distincts : l’organisation des espaces, les caractéristiques environnementales du bâtiment et sa qualité esthétique. «  Les propositions, présentées anonymement au public, ont été sélectionnées en juin par un premier jury parmi les 94 reçues  », explique Stéphanie Bader, cheffe de projets à la Société publique locale (SPL) Ensemble qui, avec la ville, pilote l’édification de l’écoquartier. «  Chaque visiteur a pu voter sur chacun des critères  », poursuit-elle.
Les résultats de cette consultation d’un genre nouveau ont été dévoilés à l’issue de la journée, moment où un visiteur volontaire a été tiré au sort afin de siéger, mercredi 18 octobre, au sein du second jury de concours d’architecture, aux côtés de Bertrand Kern, le maire, d’élus de la ville et d’Est Ensemble et de représentants de la SPL. De la sorte, Eleonora Succi, l’heureuse élue, a eu le plaisir de constater que c’est son bâtiment favori qui a raflé la mise.

Bois, béton et double peau

Le lauréat – l’agence Guillaume Ramillien Architecture – a imaginé un bâtiment de quatre étages. Son rez-de-chaussée, largement ouvert sur la rue, accueillera le FabLab de la Micro-Folie et une cuisine pédagogique. Le premier étage sera dévolu au musée numérique et à son espace polyvalent pouvant faire office de salle de diffusion ou de conférence. Le deuxième abritera, quant à lui, les bureaux, tandis que le troisième servira d’écrin à l’antenne jeunesse. Au quatrième étage ? Une terrasse de 50 m2 et une salle de sport dont le toit sera végétalisé pour «  servir de réserve biodiversitaire aux oiseaux tout en luttant contre les îlots de chaleur  », explique Guillaume Ramillien.
«  Nous voulions, reprend-il, un édifice repère, mais pas trop élevé, doté d’une structure classique qui coiffe un rez-de-chaussée le plus ouvert possible. Pour répondre aux ambitions environnementales de la ville, nous avons choisi une structure légère en bois isolée de fibres végétales et du béton fabriqué à partir de briques et pierres issues des démolitions sur site. Le bâtiment dispose également d’une double peau avec des stores en maille textile qui laisse passer la lumière et préserve la vue tout en apportant un confort d’été optimal. Ce dispositif climatique protège en effet de l’ardeur des rayons du soleil et permet à l’air de circuler.  »