
Culture et patrimoine
Saison culturelle : une programmation pour s’émerveiller et vibrer
Publié le
Un article d'Anne-Laure Lemancel publié dans Canal n°339 septembre 2025
La nouvelle saison s’inscrit dans la droite lignée de l’ADN artistique de Pantin, comme l’exprime le responsable du pôle Spectacle vivant de la ville, Bertrand Turquety : « Il s’agit d’une programmation accessible et ouverte sur le monde, sur l’actualité, reflet fidèle de ce que les artistes expriment aujourd’hui face à un contexte global perturbé et anxiogène. »
La diversité sera aussi – et surtout – le maître-mot de cette saison : pluralité sociale, culturelle, générationnelle et de genre ; variété des formats ; hybridité des disciplines…« Nous nous intéressons aussi à la question du dedans/dehors, aux représentations dans l’espace public, afin d’aller à la rencontre de nouveaux spectateurs. Nous tâchons ainsi de renforcer l’expérience commune et collective par des plongées immersives, un rapport artistes-public repensé dans sa nature, sa forme et son esprit, précise-t-il. Et nous poursuivons nos actions en complémentarité des spectacles dans les établissements scolaires. »
Des spectacles triés sur le volet
Dans cette diversité foisonnante, quelques lignes fortes se dégagent : « Beaucoup de spectacles abordent les questions de transmission, d’héritage, de filiation, où des histoires personnelles rejoignent la grande histoire. Certains évoquent aussi notre nécessité à nous relier au vivant, à la nature, à ce qui n’est pas humain. Nous avons besoin de questionner nos valeurs », poursuit celui dont l’équipe a trié sur le volet ces spectacles dans une manne de propositions. Il y aura aussi les compagnies associées, lesquelles diffuseront sur la ville leur couleur et leur regard : La Base et le collectif La Grosse Plateforme.
Cette saison sera enfin accompagnée de ses partenaires fidèles : Africolor, Banlieues Bleues, Danse Dense, le CND… Une année culturelle qui promet d’être renversante, émouvante et bouleversante.
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Six pépites dans une mine d’or
Parmi de multiples propositions, Canal a sélectionné six moments précieux à découvrir au fil de la Saison.
Collapsing Land : trois bonnes raisons de courir au spectacle d’ouverture
Cirque/Arts de rue

Une quête : La compagnie La Tournoyante a mené une recherche avec des scientifiques autour du magnétisme et de ses effets sur le corps humain. De cette démarche est né Collapsing Land, un spectacle renversant, joué sur un plan inclinable monté sur vérins qui s’élève à la verticale.
Une performance : Dirigée par le circassien Simon Carrot, cette création met en scène sept acrobates défiant la gravité grâce à un système d’aimants, accompagnés en live par le pianiste de jazz Jean Kapsa. Un moment de grâce qui révèle nos interconnexions humaines.
Une métaphore : Le spectacle devient l’allégorie d’un monde qui s’effondre sur le plan écologique, social, humain. « Pourquoi vouloir s’élever ? », interroge Simon Carrot. Avec cette autre question en toile de fond : comment rester debout ?
Infos pratiques
- Vendredi 19 septembre, 20.00, place de la Pointe, gratuit.
- Et aussi : Roméo et Juliette on the dancefloor, samedi 20 septembre, 18.30, parvis du centre culturel Nelson-Mandela (11, avenue Aimé-Césaire), gratuit
Deux pièces et des questions d’héritage
Théâtre

Transmission, héritage… Cette saison, deux spectacles dialoguent en écho. Il y a, d’un côté, Le Chant du père, dans lequel la comédienne Hatice Özer tresse un dialogue riche en émotions avec son père, ferronnier et musicien, un Turc venu en Dordogne pour offrir à sa famille une vie meilleure. Se dévoile alors un duo sensible, en équilibre entre deux cultures, deux langues, deux générations...
Et puis, il y a Ma république et moi. Issam Rachyq-Ahrad y raconte sa mère ; l’interprète la rejoue. Soit l’histoire, simple et pudique, d’une Marocaine arrivée en France à l’âge de 16 ans qui dépeint l’injustice, l’assimilation, l’amour pour deux pays et les crispations politiques et identitaires autour du voile. Un portrait sensible et digne d’une femme trop longtemps réduite au silence.
Infos pratiques
- Le Chant du père : jeudi 9 et vendredi 10 octobre, 20.00, centre culturel Nelson-Mandela
- Ma République et moi : vendredi 29 (20.00) et samedi 30 mai (17.00), centre culturel Nelson-Mandela
Taire, les cris du silence
Théâtre

Par-delà les époques et les styles, la dramaturge franco-irakienne Tamara Al Saadi croise, dans son spectacle Taire, le portrait et le destin de deux adolescentes : l’héroïne de la mythologie grecque Antigone, murée dans son silence face à la cruauté de son oncle Créon, et Eden, jeune fille placée par l’Aide sociale à l’enfance qui ne cesse d’éructer sa rage. Parmi leurs points communs : la difficulté à se faire entendre en tant qu’enfant et femme dans un monde patriarcal. Sa compagnie, La Base, en résidence à Pantin, poursuit également l’accompagnement du projet la CLAC (Commission libre, ambitieuse et créative) grâce auquel de jeunes Pantinois deviennent programmateurs.
Infos pratiques
- Taire, mardi 2 décembre, 20.00, théâtre du Fil de l’eau (20, rue Delizy)
Mickaël Phelippeau raconte la genèse de son spectacle Majorettes
Danse

« Dans la veine de mes bi-portraits chorégraphiques, j’avais envie de croiser mon itinéraire avec celui d’un groupe de femmes… Et pourquoi pas des majorettes, dont, enfant, l’art me paraissait déjà si délicieusement désuet ? La DJette Barbara Butch m’a parlé des Major’s Girls de Montpellier, 60 ans d’âge moyen, avec leur truculente capitaine Josie, majorette depuis 1974. Leur parcours est exceptionnel, ponctué de tournois à travers le monde… Coup de foudre ! J’ai eu envie de les raconter. Majorettes, c’est de l’émotion, du sens et des paillettes ! »
Infos pratiques
- Majorettes, jeudi 5 février, 20.00, salle Jacques-Brel (42, avenue Édouard-Vaillant)
Eh bien dansez, maintenant !
Danse/jeune public

Trois spectacles de danse, proposés avec le CND, enchanteront les marmots : Sacs à murmures, mix de danse et de ventriloquie à la poésie infinie ; Valse avec W…, une plongée dans un bric-à-brac enchanté d’idées, d’objets du quotidien et peuplé de monstres grimaçants ; et, enfin, Le Poisson qui vivait dans les arbres, où deux personnages croisent des animaux aux mouvements singuliers dans un cocon très doux et féérique.
Infos pratiques
- Sacs à murmures : samedi 15 novembre, 11.00 et 18.00, salle Jacques-Brel
- Valse avec W… : mercredi 21 janvier, 20.00, théâtre du Fil de l’eau
- Le Poisson qui vivait dans les arbres : samedi 28 mars, 11.00, centre culturel Nelson-Mandela
Musique(s) Carnaval(s)s : Trois questions à Sébastien Lagrave, directeur du festival Africolor
Musique

Canal : Pourquoi cette soirée « carnaval » le 28 novembre ?
Sébastien Lagrave : Parce que cette fête populaire casse les barrières artistes/public, désacralise leur rapport…
Quel en est le programme ?
S.L. : Avec son Mini-Jazz-Ouragan, le guitariste Maxime Delpierre redonne toute leur noblesse aux musiques de carnaval – kompa, zouk, dub… Il sera accompagné par l’Union Kréyol de Pantin. Muni de bidons percussifs et de cuivres, le groupe recrée toute la ferveur du carnaval guyanais. En première partie, le plasticien, danseur et chorégraphe Smaïl Kanouté mixera les traditions des Black Indians de la Nouvelle-Orléans avec celles de la Casamance, de la danse, de l’électro…
Vous avez noué un partenariat fort avec Pantin. Pourquoi ?
S.L. : C’est une ville avec laquelle nous avons une tradition d’ouverture du festival et où nous pouvons donner vie à nos audaces.
Infos pratiques
- Musique(s) Carnaval(s) : vendredi 28 novembre, 20.30, salle Jacques-Brel