
Culture
Bouillon de cultures
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Retrouvez tous les articles du dossier « L'atout Canal », réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi :
► Dans Canal n°340 (Octobre 2025)
► Dans la rubrique "Aller plus loin"
C’est un peu le symbole d’une Seine-Saint-Denis débarrassée de ses clichés, riche en espaces underground et tiers-lieux, mais aussi en institutions culturelles privées et publiques, galeries et centres d’art poussés hors de la capitale à la fois par la pression immobilière et par l’attrait des marges.
Un mouvement repéré il y a déjà quelques années par Seine-Saint-Denis tourisme, l’agence de développement touristique du département : « On a constaté l’émergence de grands lieux de culture sur un axe allant de La Villette à Bobigny, explique Vincent Chartier, responsable communication de l’organisme. Ce constat, nous l’avons partagé avec BETC, agence de publicité installée au sein des Magasins généraux. C’est pourquoi, nous avons conceptualisé cette identité du canal comme centre culturel, artistique et touristique et créé un collectif avec nos partenaires afin de favoriser les synergies et la circulation des publics. L’enjeu ? Parler plus haut et plus fort, notamment à un public international, mais aussi redonner aux habitants la fierté de vivre auprès de ce lieu préservé et dynamique, avec un accès à la culture gratuit ou presque. Enfin, nous avons mis en avant nos lieux de fête, bigarrés et inclusifs, du Mia Mao à la Prairie du canal, de Dock B. au Kilomètre 25 en passant par la Cité fertile. Notre objectif ? Comme à Berlin, Barcelone ou Londres, attirer les jeunes Européens qui aiment voyager pour faire la fête et découvrir de l’art contemporain. »
La nouvelle scène tendance
Pour cela, Seine-Saint-Denis tourisme travaille sur trois axes : la communication – avec une page dédiée sur son site, un agenda commun et une newsletter –, l’événementiel – avec une fête en juin 2024 marquant l’acte de naissance du nouveau quartier baptisé L’Ourcq Grand Paris culturel et créatif – et une envie de signalétique commune.
Et ça marche ! « Le canal est un vrai lieu de partage et de rassemblement : le site et la surprise que génèrent les différents lieux culturels qui le longent participent à la magie de l’instant. Nos concerts flottants touchent de nouveaux publics qui viennent découvrir les jeunes artistes que nous accompagnons chaque saison », se réjouit leur organisateur, Sébastien Leroux, délégué général de l’Académie musicale Philippe Jaroussky qui, fin 2026, s’installera aux Grandes Serres. « L’Ourcq est un incroyable support pour l’imaginaire, s’enthousiasme, de son côté, Bertrand Turquety, responsable du pôle Spectacle vivant, lequel a présenté, en mai dernier, devant 500 spectateurs conquis, le spectacle Mizu, une marionnette de glace qui danse au-dessus du canal en fondant progressivement. Ce quartier est en perpétuel bouillonnement. Pour notre part, nous veillons particulièrement à préserver notre offre de service public de la culture et la mixité des publics. »
Une dynamique créative
Katharina Scriba, directrice de la Fondation Fiminco à Romainville qui, fin 2025, ouvrira un nouveau théâtre de 600 places au sein du quartier culturel FAST (Fiminco art studios), poursuit : « Je crois profondément à cet élan grand-parisien, un potentiel pas encore complètement exploité avec des dynamiques créatives incroyables, comme à Berlin dans les années 90. J’aimerais la mise en place de programmations communes, un peu comme pendant la Nuit blanche afin de favoriser la porosité des publics. »
Et ça tombe bien ! Il se murmure que, sur les rives du canal, un grand événement déambulatoire, sound system friendly, serait en gestation pour le printemps 2026 et que d’autres acteurs culturels reconnus prépareraient leur déménagement dans le quartier. L’Ourcq n’a pas fini de faire couler beaucoup d’encre !
Plus d’infos : tourisme93.com
Et aussi : Voguez moussaillons !
Le canal de l’Ourcq offre aussi la possibilité d’expérimenter la navigation sans permis et 100 % électrique. Dépêchez-vous : il vous reste un mois pour profiter de l’expérience originale proposée par Akwa.
«Nous recevons des familles qui veulent profiter d’une activité sur l’eau, des groupes d’amis qui viennent célébrer des événements festifs, des couples qui s’offrent une sortie en amoureux, mais aussi des touristes et des entreprises qui organisent un team building…, relève Karine Arslanyan, directrice générale adjointe d’Akwa. Nous avons même accueilli des photos de mariage et des cérémonies bouddhistes ! »
Croisières à choix multiples
La clientèle de la société, qui a succédé à Marin d’eau douce, choisit sa formule : naviguer d’une à cinq heures, du bassin de La Villette jusqu’au parc de la Bergère à Bobigny, en passant par Pantin. De quoi découvrir autrement les Grands Moulins, le Centre national de la danse, le théâtre du Fil de l’eau ou encore les Magasins généraux.
Avec ses bateaux 100 % électriques pouvant accueillir jusqu’à 11 personnes, Akwa défend des valeurs écoresponsables et propose même une offre zéro alcool afin d’éviter les débordements qui pourraient gêner les riverains. L’entreprise innove aussi avec son concept de « bateau plancha ». De quoi vivre une expérience culinaire unique dans une embarcation équipée de tout le matériel nécessaire pour préparer vos propres grillades ou réchauffer les paniers végétariens cuisinés par un chef.
Une Pantinoise à la barre
Karine Arslanyan habite à Pantin depuis trois ans. Elle voulait, aux côtés de Rodrigue Falemele, directeur général, développer une activité fédératrice : « Le canal est un lieu de rassemblement et un véritable poumon pour les quartiers qu’il traverse. Le dimanche, l’ambiance est digne d’une station balnéaire avec le Metaxu et le Barboteur qui invitent les Pantinois à danser sur les quais. C’est un espace public extrêmement agréable. »
La première saison d’Akwa s’achèvera fin octobre, en fonction de la météo. « On vous attend ! Même avec un petit pull, il est toujours agréable de naviguer », conclut Karine Arslanyan.
Pour réserver un bateau : akwa-experience.com