© EFS Antoine Vincens de Tapol 

Santé et Prévention

Covid-19 : don et prévention

En cette période sanitaire délicate, le don et la prévention sont de rigueur. Don de sang, vaccination, action contre le diabète, découvrez comment donner et se protéger.
Extrait du dossier " À l'épreuve de la Covid-19 " réalisé par Christophe Dutheil et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°291, novembre 2020.

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De l’urgence de donner son sang

L’Établissement français du sang (EFS) lance un signal d’alerte. En raison de la crise sanitaire, les réserves n’ont jamais été aussi basses depuis 10 ans. Le risque ? Une perte de chances de survie pour tous ceux dont l’état de santé nécessite une transfusion.

Le médecin référent de l’Établissement français du sang (EFS), Michèle Villemur, se dit préoccupée. «  Il est urgent que les Français donnent leur sang car les réserves de produits sanguins ont fondu ces derniers mois.  » Depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de donneurs a en effet fortement diminué – l’EFS ne pouvant plus organiser de collectes mobiles dans les entreprises et les universités. «  Avec le développement du télétravail et des cours en visioconférence, nous ne touchons plus les donneurs habituels. Du coup, nous essayons de trouver de nouveaux lieux pour aller à leur rencontre.  » Ce mois-ci, les Pantinois pourront ainsi donner leur sang au Conservatoire supérieur de musique de La Villette et au centre commercial Le Millénaire, situé à Aubervilliers.
Les donneurs peuvent également prendre rendez-vous dans les Maisons du don de l’hôpital Avicenne (Bobigny) ou de l’hôpital Saint-Louis (Paris). Toutes les mesures de sécurité sanitaire sont bien évidemment respectées par le personnel soignant. Quant aux locaux de l’EFS, ils sont situés à l’extérieur de ces bâtiments de façon à ce que les donneurs ne croisent jamais les patients. Michèle Villemur conclut : «  Donner son sang est un geste de solidarité qui demande un peu de temps. Mais, en cette période, il faut absolument penser aux patients sous chimiothérapie, aux femmes dont l’accouchement nécessite une transfusion, aux accidentés de la route…  »

Pour donner son sang :
> Jeudi 12 novembre, de 10.00 à 15.00 : conservatoire supérieur de musique de La Villette, 209, avenue Jean-Jaurès, Paris.
> Mercredi 18 novembre, de 11.00 à 16.00 : centre commercial Le Millénaire, 23, rue Madeleine-Vionnet, Aubervilliers.
> Et toute l’année, sur rendez-vous
   • Maison du don de l’EFS de l’hôpital Avicenne : 125, rue de Stalingrad, Bobigny. Tel : 01 48 95 56 79.
   • Maison du don de l’EFS de l’hôpital Saint-Louis : 38, rue Bichat, Paris. Tel : 01 53 72 22 50 ou 01 53 72 22 51.

Piqûre de rappel

En cette période sanitaire délicate, être à jour de ses vaccins est un impératif. Depuis plus de 40 ans, la ville propose des séances gratuites de vaccination dans ses trois centres municipaux de santé. Ouvertes à tous, on peut s’y présenter sans rendez-vous.

Où en êtes-vous de vos rappels de vaccin ? Beaucoup d’entre nous sont bien incapables de répondre précisément à cette question. C’est pourquoi la vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP) est maintenant recommandée à âge fixe : 6, 11, 25, 45 et 65 ans,  puis tous les dix ans. Dans les trois centres municipaux de santé de la ville, des séances gratuites de vaccination sont proposées aux enfants de plus de six ans et aux adultes. Pour en profiter, inutile de prendre rendez-vous ou d’avoir une couverture sociale : il suffit de se présenter avec son carnet de vaccination.  

Gain de temps et d’argent
Ce mercredi après-midi au CMS Ténine, c’est exactement ce qu’a fait Nathalie, accompagnée de ses deux filles. Si Chloé, 6 ans, a effectué ses rappels avant le confinement, l’aînée de 11 ans y a échappé... «  J’ai lu sur la page Facebook de la ville que l’on pouvait se faire vacciner gratuitement et sans rendez-vous. J’ai donc sauté sur l’occasion, explique Nathalie. Cela évite d’aller chez le médecin pour obtenir une prescription, de se rendre ensuite à la pharmacie pour acheter le vaccin et de prendre un deuxième rendez-vous pour effectuer la vaccination.  » Sa fille, Coraline, n’est pas aussi enthousiaste. «  J’ai peur de la piqûre  », glisse-t-elle lèvres serrées. La généraliste qui officie, Mathilde Guillot, tente de la rassurer. «  Ne t’inquiète pas, tu vas juste sentir une légère piqûre en haut du bras.  » Une fois le vaccin injecté, elle félicite la jeune fille. «  Tu es maintenant tranquille jusqu’à l’âge de 25 ans…  »
Quelques minutes plus tard, une dame de 65 ans se présente. «  Je suis venue au CMS pour accompagner mon mari et j’ai entendu parler de cette séance de vaccination. Je vais aller leur demander si je suis bien à jour  », expose Monique. Le docteur Guillot feuillette son carnet de santé et l’informe qu’elle a bien fait de venir car elle doit faire le rappel DTP. «  Je vous vaccine aussi contre la coqueluche car vous êtes grand-mère d’enfants en bas âge  », ajoute-t-elle. Monique lève sa manche sans broncher. La consultation aura duré cinq minutes. «  C’est une bonne chose de faite  », nous dit-elle.

Élargir la couverture vaccinale
Comme Monique, environ 250 personnes profitent chaque année de ces séances de vaccination gratuite. «  Elles existent depuis plus de 40 ans à Pantin, nous informe Patrick Dziedjou, le responsable du pôle Prévention, Santé et Handicap. C’est le département de Seine-Saint-Denis qui nous fournit les doses de vaccin contre le DTP, la coqueluche, la rubéole, les oreillons et l’hépatite B.  » Pour toucher des populations éloignées des systèmes de soin, les médecins des CMS se rendent aussi, de temps en temps, dans les foyers de migrants et dans les locaux de l’association Le Refuge pour étendre un peu plus la couverture vaccinale à Pantin.

Prochains rendez-vous
> Mercredi 18 novembre
De 13.30 à 15.30 au CMS Sainte-Marguerite, 28, rue Sainte-Marguerite.
> Mercredi 25 novembre
De 13.30 à 15.30 au CMS Cornet, 10, rue Eugène-et-Marie-Louise-Cornet.
>  Mercredi 9 décembre
De 13.30 à 15.30 au CMS Ténine, 2, avenue Aimé-Césaire.

Agir contre le diabète

Les centres de santé de la ville ont mis en place, il y a quelques années, diverses actions en faveur des patients diabétiques, à l’image de l’éducation thérapeutique. Depuis deux ans, 150 à 200 patients sont également pris en charge au sein du centre de jour (CDJ diabète) du CMS Cornet où ils réalisent, en une demi-journée, l’intégralité de leurs examens de suivi annuels. De quoi dépister des complications sur le cœur, les yeux, les pieds, les dents, les reins…

Une maladie silencieuse
Salim est ainsi pris en charge depuis trois ans. Aujourd’hui, cet homme d’une cinquantaine d’années se dit satisfait de pouvoir effectuer ces contrôles à proximité de chez lui. «  C’est beaucoup plus simple et plus rapide qu’à l’hôpital, les consultations s’enchaînent parfaitement. Les médecins et les infirmières sont très compétents et ils disposent de tout le matériel pour faire passer les examens.  » Et de poursuivre : «  Les échanges réguliers avec les professionnels de santé m’ont aidé à prendre conscience des dangers de la maladie. Au départ, je ne comprenais pas cette pathologie. Tous les médecins me disaient que mes analyses sanguines n’étaient pas bonnes, que mes taux de glycémie battaient des records mais, comme je ne sentais rien et que je n’avais mal nulle part, pour moi tout allait bien.  »
Salim a fini par comprendre que le diabète est «  une maladie vicieuse qui risque d’abimer les reins, les yeux, le cœur…  » Au fil des entretiens avec le personnel du CMS Cornet, il a appris à changer son alimentation et son hygiène de vie. «  J’ai arrêté de manger des pizzas entières et des glaces au dessert. J’ai diminué également ma consommation d’alcool. Fini le punch pour moi ! Je m’autorise seulement des bières légères.  » Notre homme s’est également mis au vélo quand on lui a expliqué que le sport pouvait l’aider à réguler son taux de glycémie. «  J’ai réalisé que je ne devais pas prendre le diabète à la légère et que je devais bien respecter mes rendez-vous au CMS tous les trois mois.  »

Education thérapeutique
Christelle Ramothe, infirmière, suit des dizaines de patients comme Salim. «  Nous les aidons à devenir acteurs de leur santé. Cela demande tout un travail d’éducation thérapeutique que nous menons lors d’entretiens individuels réguliers.  »
Dès que le contexte sanitaire le permettra, le CMS Cornet ouvrira des ateliers collectifs. Lors de ces nouveaux rendez-vous, les infirmières apprendront aux patients à réagir face à une hypoglycémie soudaine, à composer un repas équilibré, à faire une injection d’insuline ou à trouver une activité physique adaptée. Ce centre de santé travaille également à augmenter les capacités d’accueil du centre de jour afin de l’ouvrir aux patients habituellement suivis par des médecins libéraux. «  On peut très bien vivre avec le diabète si on apprend à le gérer. Mais cette maladie demande une vigilance constante  », conclut Christelle Ramothe.