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Économie sociale et solidaire

Des acteurs de l'économie sociale et solidaire à Pantin

De nombreux acteurs de l'économie sociale et solidaire se trouvent à Pantin : le collectif Les Quatre-Chemins de la Terre, La Butinerie, l'Amap... Partons à leur rencontre.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°321, novembre 2023.

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Les Quatre-Chemins de la Terre

Depuis cet été, Les Quatre-Chemins de la Terre, un collectif regroupant des résidents d’Artagon (le Pas si loin, Green Résistance et Vergers urbains), mais aussi Territoire zéro chômeur de longue durée et l’entreprise à but d’emploi PAM !, agissent autour d’une belle idée : végétaliser le quartier en développant de nouvelles filières d’emploi.

Ça fourmille à Artagon ! En ce chaud après-midi d’automne, l’ancien collège Jean-Lolive déborde de projets et d’énergie. À l’entrée du site, Alice, médiatrice-jardinière-cuisinière, attaque le bitume de l’ex-cour de récréation à coups de marteau-piqueur puis, à l’aide d’une meuleuse, le découpe soigneusement en lanières. À ses côtés, Bernadette, retraitée des Quatre-Chemins, transporte de la terre dans sa brouette pour la confection de nouvelles plates-bandes, tandis qu’Arthur, habitant des Courtillières, s’échine avec sa pioche pour décompacter le sol mis à nu afin que l’eau puisse s’infiltrer. Un peu plus loin, les matériaux récupérés servent de soubassement à la serre fabriquée par les paysagistes de l’association Green Résistance dont la vocation est de mener des projets environnementaux, artistiques et sociaux.

Le vert leur va si bien

En l’espace d’une semaine, la petite équipe est parvenue à décroûter 50 m2 de bitume. Et ce n’est que le début ! Car le projet du collectif est multifacette : «  Nous voulons participer à l’aménagement du quartier en partant d’Artagon et en végétalisant les sites alentour, explique Antonin Lenglen, salarié du Pas si loin. Au-delà de cette action, nous proposons une découverte des métiers, du jardin à l’assiette.  » 
Ce parcours de formation, premier pas vers la profession de jardinier, se complète d’une initiation à la cuisine végétarienne et de saison. Aux manettes, Alice Oliot, 23 ans. Titulaire d’un CAP de cuisine et d’une licence d’écologie du paysage urbain, sa mission consiste à «  faire le lien entre les associations, les bénévoles et les participants, mais également à valoriser les compétences des personnes éloignées du monde du travail afin de les remobiliser  ». 

L’emploi, du jardin à l’assiette

«  Il y a un potentiel d’emplois important dans ces filières microlocales  », explique Juliette Oliva, chargée de projet Territoire zéro chômeur de longue durée pour le compte d’Est Ensemble qui soutient le dispositif. «  Ce sont des nouveaux métiers très intéressants, renchérit Catfish Tomei, directeur de l’entreprise à but d’emploi PAM !. Et même si nos salariés ne deviennent pas jardiniers urbains, cela ouvrira leur curiosité.  »
Dans quelques mois, Les Quatre-Chemins de la Terre espèrent développer un autre projet : permettre l’éclosion des talents culinaires du quartier via leur immersion au sein de la Cantine du Pas si loin. Aidés par un chef expérimenté, les volontaires seront en charge, plusieurs fois par trimestre, d’un service de 40 couverts. Objectif : découvrir la réalité de la profession et pourquoi pas entamer un parcours de formation dans la restauration.

On passe à table à La Butinerie

Depuis son ouverture en mai 2022, La Butinerie, société coopérative d’intérêt collectif, se consacre au bien-manger. Doté de cinq espaces, ce tiers-lieu convivial offre de multiples expressions de l’économie sociale et solidaire.  
Entrer dans La Butinerie par la rue de l’Ancien-Canal, c’est l’assurance d’avoir directement accès à l’âme du lieu : la cuisine de 30 mètres carrés, entièrement dédiée au partage et à la solidarité. 

Adaptée à l’organisation d’ateliers et de formations, elle accueille, du mercredi au samedi, des sessions collectives de préparation de repas au cours desquelles on transforme prioritairement les invendus du magasin bio mitoyen. Tous les 15 jours, les mardis solidaires y réunissent jusqu’à 30 personnes précaires qui, de la confection du déjeuner à la vaisselle, mettent la main à la pâte. Une fois par mois, l’opération Chef d’un jour, qui permet à tout un chacun de revêtir la toque, prend le relais.
Autant de moments qui finissent immanquablement par un joyeux repas dégusté dans la cantine, laquelle accueille également des projections, des réunions familiales ou professionnelles, des soirées Saveurs du monde ou encore des repas en pleine conscience dirigés par une hypnothérapeute. De son côté, le café sert de cadre à des concerts, à des dégustations de vin et à l’apéro des Butineurs qui permet d’échanger autour d’un projet. 
«  Ces temps passés ensemble créent des interactions et du lien social, conclut Séverine Coutaud, coordinatrice de La Butinerie. Cette convivialité partagée par des personnes en situation de précarité, des enfants, des retraités ou des actifs, nous nourrit et nous enrichit.  »

Informations pratiques :

L’Amap du Petit-Pantin a 20 ans

Proposant des paniers de fruits et légumes en provenance directe de producteurs locaux, l’Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) du Petit-Pantin (Ama3p) vient de souffler ses 20 bougies. À ses débuts, en 2003, elle fait figure de pionnière. Si bien qu’elle détient aujourd’hui le titre de la plus ancienne d’Île-de-France et a fait de nombreux émules : « Actuellement, il en existe environ 400 sur la région, dont trois à Pantin  », explique Claire Michel, investie dans la structure du Petit-Pantin depuis bientôt dix ans et salariée du réseau francilien des Amap.
«  Aujourd’hui, reprend Christine Fleuret, amapienne de longue date, pratiquement 70 personnes sont concernées par la distribution de nos paniers.  »  

Pour trouver une Amap proche de chez vous rendez-vous sur le site internet Amap Île-de-France.

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