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Solidarité

Des lieux et associations pour les migrants et exilés

Adoma, opérateur du logement accompagné et l'association Pantin solidaire sont des soutiens précieux pour les migrants et exilés. Leurs principales missions : construire des résidences sociales, proposer un accueil et aider aux démarches administratives.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°325, avril 2024.

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Un foyer plus confortable

Le foyer de travailleurs migrants Adoma de la rue Davoust entame sa mue. En septembre, une résidence sociale d’un genre nouveau ouvrira juste en face. Si une partie des anciens locataires du foyer y sera hébergée, elle accueillera – et c’est nouveau – des couples ou des femmes seules avec enfants en attente d’un logement pérenne.

Des studios meublés de 18 mètres carrés minimum, tous dotés d’une kitchenette équipée, d’une salle de bain, d’une grande fenêtre et d’une meilleure isolation thermique et acoustique : la nouvelle résidence sociale Adoma, financée par la Caisse des dépôts et consignations, Action Logement et l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) offrira «  indépendance et confort à ses habitants  », explique Baptiste Hallé, responsable de programme Île-de-France pour CDC-Habitat Adoma. «  Dans ce premier bâtiment, 86 logements seront réservés aux anciens occupants du foyer. Par ailleurs, 15 studios de 30 mètres carrés permettront d’impulser une mixité sociale et de genre dans la résidence. Cette dernière accueillera en effet des femmes seules avec enfants ou des couples, adressés par la ville, la préfecture ou Action Logement. Ils bénéficieront d’un hébergement temporaire pour une durée d’environ deux ans.  »

Services et insertion sociale

«  Les studios pourront être équipés de barres de maintien afin de sécuriser nos résidents les plus âgés, reprend Baptiste Hallé. 60 % ont en effet plus de 61 ans.  » Outre le traditionnel service de lingerie, chargé du lavage hebdomadaire des draps, le lieu disposera d’une laverie, d’une salle polyvalente, d’un bureau destiné au comité des résidents, d’un local à vélos et de deux espaces réservés aux poussettes. Un responsable d’insertion sociale coordonnera, de son côté, les actions sociales, de santé ou d’insertion, tandis que le responsable de la structure en assurera la gestion quotidienne.
Depuis février, une enquête est menée auprès des habitants du foyer afin de «  faire le point avec chacun sur ses souhaits de relogement : rejoindre le parc social classique ou bien emménager dans la résidence, au même étage que tel voisin ou proche, explique Manya Abdeddaim, responsable du développement social pour CDC-Habitat Adoma. Ils seront aussi accompagnés pour leurs démarches administratives, à l’image de leur changement d’adresse ou de leur déménagement.  »

Une nouvelle résidence sociale en 2025

Les autres travailleurs migrants hébergés seront relogés en 2025 dans une seconde résidence Adoma. Comprenant 110 logements, elle sera édifiée au cœur de l’écoquartier, à 12 minutes à pied de l’ancien foyer. À la demande de la ville, ce lieu comprendra, en rez-de-chaussée, un espace ouvert sur le quartier.

Avec les exilés afghans

Proposer un accueil, aider aux démarches administratives et apporter un peu de chaleur humaine : tels sont les objectifs de la jeune association Pantin solidaire, née en décembre 2022 pour soutenir les exilés, à grande majorité Afghans, ayant fui le régime des Talibans.

Une aide indispensable

Certains déjeunent, en agrémentant le plat proposé – riz et poulet en sauce – de piments verts apportés par l’un d’eux. D’autres se font accompagner par des bénévoles pour constituer leur dossier de demandeur d’asile ou obtenir l’aide médicale d’État. Plus loin, un solitaire travaille sur un exercice de français. Ce jour de mars, une vingtaine d’exilés afghans sont réunis au premier étage des Relais où Pantin solidaire distribue des repas, dont certains sont financés par la ville, les vendredis et samedis, et propose des cours de français, des activités et une aide aux démarches administratives. «  Tout a commencé en novembre 2021 quand des centaines d’Afghans fuyant leur pays se sont installés dans un campement sous les ponts du périphérique et du tramway, se souvient Frédérique Deviller, cofondatrice de l’association. Avec quelques amis, nous sommes allés à leur rencontre. Nous avons collecté des vêtements, puis organisé des petits-déjeuners en complément des actions des autres structures.  »

Aider après l’avoir été

Collectif informel à l’origine, l’association Pantin solidaire reçoit actuellement jusqu’à 70 personnes à ses permanences. Certains exilés, qui ont appris le français, reviennent donner un coup de main. Ainsi Dawood, 28 ans, qui se rêve plaquiste ou maçon, et Ghahnzob, 19 ans, arrivé mineur, désormais titulaire d’un CAP de mécanique et de la nationalité française, traduisent des documents pour leurs compagnons d’infortune. «  C’est important d’aider. Ça nous occupe et les bénévoles sont sympas  », expliquent-ils.
Hagikhan, 29 ans, qui dort sous une tente porte de La Villette vient, de son côté, pour «  manger et parler français  ».

L’association recherche des bénévoles. Renseignements par mail à pantinsolidaire@gmail.com.

Retrouvez les autres articles du dossier "Répondre à l’urgence, soutenir au quotidien" réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°325, avril 2024 :
> "Répondre à l’urgence et soutenir les populations fragilisées"
> "Pantin aux côtés des sans-abris"
> "Tous ensemble pour faire reculer la misère"