
Tranquillité publique
La tranquillité publique à Pantin
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Une direction de la Prévention et de la Tranquillité publique au sein de la ville de Pantin
Les habitants ont le droit à la tranquillité dans l’espace public. Encore faut-il s’en donner les moyens ! C’est ce à quoi s’emploie la ville depuis plusieurs années. Préférant prévenir plutôt que guérir, Pantin a créé une direction de la Prévention et de la Tranquillité publique. Forte de 140 collaborateurs, elle regroupe toutes les équipes dédiées à la prévention et à la médiation urbaine (88 salariés) et la police municipale (52 agents). Au sein de cette dernière, 21 policiers municipaux constatent tous les jours des infractions. Ils veillent également au respect des règles relatives à l’occupation de l’espace public (taille des terrasses, nuisances sonores...) et à la circulation routière (excès de vitesse, stationnement gênant...). De leur côté, 18 agents de surveillance de la voie publique (ASVP) contrôlent le respect du stationnement payant.
Un travail partenarial
La sécurité est un « domaine régalien, c’est-à-dire relevant de l’État », expose Virginie Malochet, sociologue à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme Île-de-France (IAU-IDF). À Pantin comme ailleurs, les policiers nationaux sont donc les seuls habilités à mener des enquêtes judiciaires, recueillir des plaintes, exercer des missions de maintien de l’ordre et placer des personnes en garde à vue. Les policiers municipaux, qui prêtent serment et sont autorisés à verbaliser, sont, quant à eux, des agents de police judiciaire adjoints (APJA), aptes à prendre des mains courantes et à constater des infractions, à l’image des troubles à l’ordre public et des flagrants délits (vols, dégradations...). « Nous faisons également appliquer les pouvoirs de police du maire, par exemple en ce qui concerne les horaires de fermeture des débits de boissons », souligne Fabrice Mercinier, chef de la police municipale.
Sur le territoire, la partition qui se joue entre le commissariat de police et la police municipale est bien huilée. « Une réunion est organisée tous les vendredis avec le commissaire et ses équipes, explique Lucie Chevalley, directrice de la Prévention et de la Tranquillité Publique. Nous sommes ainsi en mesure de nous coordonner sur les missions prioritaires de la semaine à venir. » Et cette alliance montre de premiers résultats. Qu’il s’agisse de lutter contre les ventes à la sauvette ou de prévenir les rixes, la présence intermittente de policiers nationaux et municipaux aux endroits les plus sensibles fait en effet baisser le nombre de passages à l’acte.
La prévention, ça compte !
« Cependant, les patrouilles et contrôles ne sont qu’une partie du travail, précise Françoise Kern, adjointe au maire déléguée à la Tranquillité publique et à la Sérénité urbaine. Nous sommes de fait convaincus qu’une politique de sécurité est indissociable d’un vrai travail sur la prévention. »
Sur le terrain, dix médiateurs, vêtus d’une parka beige, sont ainsi à l’écoute des habitants. Tous les soirs, ils interviennent pour gérer les conflits et faire baisser les tensions liées aux nuisances sur l’espace public (bruit, incivilités, attroupements...). « Lorsque nous sommes alertés sur la possibilité d’une rixe, ils partent en maraude sur les points les plus chauds, relève Lucie Chevalley. Souvent, nous leur demandons aussi d’aller discuter afin de trouver un compromis avec des personnes vulnérables, typiquement dans le cadre d’un campement illicite, avant l’intervention de la police municipale. » Mêmes missions pour les gardiens des parcs qui sont les premiers à rappeler le règlement avant la venue éventuelle des policiers.
La ville anime en outre un Conseil local de sécurité et de la prévention de la délinquance (CLSPD). En plus de trois groupes sectoriels (Mineurs, Bailleurs et Victimes), qui se réunissent tous les trimestres, il fait se rencontrer régulièrement, en séance plénière, une multitude de spécialistes intervenant, à des degrés divers, sur tous les champs de la sécurité et la prévention : policiers, chefs d’établissement, responsables de maison de quartier, représentants de la préfecture et du parquet, intervenants de la Protection judiciaire de la jeunesse... Le but ? « Faire en sorte qu’un maximum d’habitants, et en particulier les mineurs, n’entrent pas dans des chemins délinquantiels », répond Ouiame Benmassoud, chargée de mission CLSPD à la mairie.
Engager le dialogue
Dans la même logique, la ville vient de mettre en place le dispositif de Rappel à l’ordre (RAO). « Il a fait ses preuves dans d’autres communes et concerne des mineurs qui commettent leurs premières infractions, explique Ouiame Benmassoud. Ces jeunes sont reçus par le maire, en présence de leurs parents, et un dialogue est engagé afin de leur proposer un parcours d’accompagnement citoyen et pédagogique avant qu’il ne soit trop tard. »
Retrouvez les autres articles du dossier "Apaiser, protéger, prévenir" réalisé par Christophe Dutheil, Guillaume Théchi et Catherine Portaluppi, publié dans Canal n°324, mars 2024. :
> "Avant l’action, la prévention !"
> "Police municipale et Centre de supervision urbaine"
> "Quentin Heddebaut : commissaire de Pantin"
