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Tranquillité publique

Police municipale et Centre de supervision urbaine

La police municipale et les agents municipaux du Centre de supervision urbaine (CSU) veillent quotidiennement sur la ville de Pantin : sécurité, prévention et respect des règles. Explications.
Extrait du dossier réalisé par Christophe Dutheil, Guillaume Théchi et Catherine Portaluppi, publié dans Canal n°324, mars 2024.

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Une journée avec les agents de la police municipale

La police municipale emploie à la fois 18 agents de surveillance de la voie publique (ASVP), dont le métier consiste à faire respecter les règles du stationnement payant, et 21 policiers municipaux. Répartis en plusieurs équipes, ces derniers réalisent des missions de prévention et de police de proximité. Ils veillent également à la sécurité des biens et des personnes. Mais qui sont-ils ? Comment travaillent-ils ? Fin janvier, nous avons passé une journée avec eux.

Une mission bien précise

Certains sont du matin ; d’autres sont de l’après-midi. Mais les 13 policiers municipaux des brigades générales ont tous la même mission. En plus de cultiver des contacts quotidiens avec les habitants et les commerçants, «  nous effectuons de la prévention et faisons respecter les arrêtés du maire et la loi. Nous intervenons, par exemple, lorsque nous sont signalés des vols à l’étalage, des bagarres ou encore des problèmes de stationnement  », explique Benjamin, chef de l’équipe de l’après-midi, tout en finalisant la rédaction d’un rapport d’intervention sur son ordinateur. «  Notre direction nous a demandé de nous rendre sur un point de trafic de cigarettes à 14.30, précise-t-il. Rien ne nous empêche d’y aller dès maintenant. Mais il est préférable que notre présence n’empiète pas sur celle des policiers nationaux. De la sorte, nous couvrons une plus grande amplitude horaire sur place. Cela contribue à faire baisser l’activité des vendeurs.  »

Apaiser la ville

Vêtus d’un uniforme, Fabrice et son collègue Charles, gardiens-brigadiers, se mettent en route et descendent l’avenue Jean-Lolive en voiture. Arrivé à la hauteur de la station de métro Hoche, ils prennent le pouls chez quelques commerçants, puis interviennent dans un bar où un client refuse obstinément de payer son café. Le ton redescend rapidement, la note est réglée, et chacun reprend son chemin, tandis que des vendeurs de cigarettes de contrebande s’éparpillent dans les rues alentours. Charles nous emmène vers un compteur électrique de la rue Charles-Nodier qu’il souhaite vérifier : «  Des paquets sont parfois cachés ici...  », confie-t-il. De la sorte, la police municipale en a confisqué plus de 6 000 en 2023.
Charles rejoint ensuite ses collègues au poste avancé mobile. Siglé police municipale, le véhicule est garé rue du Pré Saint-Gervais. C’est que des difficultés surviennent à quelques pas. Albert, lui aussi brigadier, verbalise en effet le propriétaire d’une voiture arrêtée sur une place réservée aux personnes à mobilité réduite : «  Il ne détient pas l’autorisation et on ne peut pas laisser faire ça !  » Il se montre en revanche plus conciliant avec le conducteur d’un utilitaire qui s’est ponctuellement garé sur un stationnement gênant : «  Il n’a pas d’autre solution pour livrer sa marchandise. Je lui ai juste demandé de faire vite.  »

Lutter contre la mécanique sauvage

De retour au poste de police municipale, situé au 199, avenue Jean-Lolive, nous rencontrons Stéphane et Olivier, venus saisir quelques procès-verbaux. Ils appartiennent tous deux à la brigade motorisée, équipée de deux cylindrées de 600 centimètres cubes. Leur mission ? «  Intervenir en renfort des collègues qui ont besoin d’aide  », souligne Stéphane, tandis que crépite son talkie-walkie. «  Nous réalisons aussi différents contrôles visant à faire respecter le code de la route et profitons de nos déplacements pour repérer les endroits où l’on suspecte une activité de mécanique sauvage. Il y a des signes qui ne trompent pas !  », dit-il, en affichant sur son smartphone quelques photos prises le matin même aux Courtillières : «  Vous avez ici une vieille voiture qui perd du liquide et, à côté, pas mal d’outils et de pièces. Nous l’avons signalée. Si elle ne bouge pas, nous l’enverrons en fourrière dans les prochains jours.  » Les deux agents sont aussi à l’affût des «  épaves  », qui semblent se multiplier à proximité. «  Ce sont des stocks de pièces de rechange pour les mécaniciens  », précise Olivier.
À quelques mètres de là, les cavaliers – 5 femmes et 1 homme – de la brigade équestre s’occupent de leur monture. Eux aussi assurent la sécurité des biens et des personnes. Ils sont également régulièrement sollicités pour «  faire de la police de proximité et sécuriser l’espace public, témoigne Victoria, en charge de cette brigade. Sur notre cheval, nous avons une bonne vision de tout ce qu’il se passe…  ».

Faire respecter le stationnement payant

De leur côté, 18 agents de surveillance de la voie publique (ASVP) s’occupent principalement de contrôler les véhicules mal garés et veillent au respect des règles liées au stationnement payant dans toute la ville. Melouka analyse ainsi les données qui ont été remontées après la tournée du véhicule LAPI du service, équipé de huit caméras pour la lecture automatique des plaques d’immatriculation. «  Cette voiture ne devrait pas se trouver à cet emplacement, montre-t-elle sur son écran. Je vérifie que l’immatriculation du LAPI lui correspond bien, je m’assure aussi que le nom de la rue est exact et je précise sa marque, avant de cliquer sur FPS, qui signifie forfait post-stationnement.  » Un courrier partira dans les prochaines heures pour réclamer l’acquittement d’une contravention au propriétaire du véhicule...

LA DIRECTION DE LA PRÉVENTION ET DE LA TRANQUILLITÉ PUBLIQUE RECRUTE !
La ville recrute actuellement des agents de surveillance de la voie publique (ASVP) et cherche à étoffer ses brigades de police municipale. Mais comment postuler ?

> Pour rejoindre les ASVP, il convient d’envoyer un CV et une lettre de motivation, à l’attention de Monsieur le Maire de Pantin, si possible en justifiant d’une activité d’une durée d’au moins un an sur un poste similaire. Outre des capacités rédactionnelles et une maîtrise des outils informatiques, les candidats doivent avoir une bonne connaissance du code de la route et des réglementations afférentes à leur futur métier.
Pour candidater : par mail à recrutement@ville-pantin.fr.

> Pour devenir gardien-brigadier de police municipale, il existe deux possibilités. Vous pouvez passer le concours qui permet d’exercer cette profession, puis suivre une formation de 6 mois au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). Si vous êtes déjà fonctionnaire de catégorie C dans l’une des trois fonctions publiques (État, territoriale ou hospitalière), il est également possible de postuler pour un détachement ou une intégration.
Toutes les informations sur les sites internet du CNFPT ou de la Police municipale.

Centre de supervision urbaine : les yeux et les oreilles de la police

Le Centre de supervision urbaine (CSU) et son système de vidéoprotection constitue l’un des centres névralgiques de la sécurité à Pantin. Derrière les 89 caméras qui gardent un œil constant sur la ville, la vigilance d’opérateurs expérimentés, salariés de la commune, permet de compléter les actions de terrain des agents des polices municipale et nationale.

Observer et veiller sur le territoire

Les yeux fixés sur un écran d’ordinateur divisé en quatre, Sophie, l’une des opératrices du centre de supervision urbaine (CSU) relève la tête afin d’avoir une vue d’ensemble. Face à elle, un mur d’écrans diffuse en direct tout ce que filment les 89 caméras implantées par la ville sur la voie publique, dans les parcs et les bâtiments communaux. Quatre opérateurs et un responsable de salle, des agents municipaux en charge de formaliser les signalements, se relaient ainsi de 7.30 à 20.00 du lundi au vendredi. Leur mission ? Observer et veiller sur le territoire.
En dehors de ces horaires, la police nationale et la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) prennent le relais afin de maintenir une vigilance constante (24h/24 et 7j/7). «  Notre rôle consiste à protéger les biens et les personnes, résume Sophie, auparavant agente de surveillance de la voie publique (ASVP). Nous connaissons Pantin comme notre poche. Nous sentons l’atmosphère de la ville et savons quand donner l’alerte.  »

Coup de pouce aux enquêtes

Infractions, nuisances, vente de cigarettes à la sauvette, objets trouvés, dépôts sauvages, déclenchement d’alarmes… rien n’échappe aux agents  du CSU. «  Nous sommes les yeux et les oreilles des polices municipale et nationale, reprend Yamina, également opératrice. Nous signalons aux équipes de terrain toutes les situations suspectes. Ainsi, 80 % des interventions de la police municipale, de la police nationale ou de la DDSP proviennent de signalements du CSU.  »  
Au cœur de la relation entre les habitants et les forces de l’ordre, son équipe a également pour objectif de faciliter le travail des enquêteurs dans le cas d’un délit avéré. «  Les images sont conservées durant trente jours dans le strict respect de la vie privée. Les fenêtres des habitations sont automatiquement cachées par des aplats de couleur par exemple, précise Harouna, opérateur. Tant qu’il n’y a pas de réquisition de la police nationale, elles ne sont pas exploitées.  »

Une bonne couverture

«  La couverture de la ville en caméras de vidéoprotection est bonne, conclut Rui Wang, conseiller municipal délégué au stationnement et au CSU. Mais nous souhaitons encore l’améliorer ! Cette année, Pantin sera donc équipée de cinq caméras supplémentaires. Il s’agira d’un matériel vidéo pointu grâce auquel nous serons plus précis sur les images nocturnes.  »

Vente de cigarettes à la sauvette : la lutte ne faiblit pas

Malgré une multiplication des interpellations, les vendeurs de cigarettes de contrebande restent très présents aux abords des stations de métro Quatre-Chemins et Hoche, au grand dam des riverains. Si la lutte contre ce fléau est difficile, elle ne faiblit pas.

Il est 14.30, ce 23 janvier. Omar, 21 ans, arpente l’un des trottoirs menant à la station de métro Hoche. Malgré le temps froid et humide, il harangue les passants avec cette formule devenue rituelle : «  Malboro bled, bled, bled !  » «  Si je ne fais pas ce travail, je ne mange pas  », précise ce jeune homme athlétique, tout en restant vigilant sur les allées et venues. À la vue de trois policiers municipaux, il prend la tangente, en compagnie de six autres vendeurs.
«  C’est un jeu du chat et de la souris, explique, un rien désabusé, Benjamin, l’un des policiers. Lorsqu’ils nous voient arriver, ils n’insistent pas car ils savent qu’ils sont dans l’illégalité.  »

6 012 paquets confisqués en 2023

Les interpellations se produisent lorsque le vendeur est vu en possession de paquets de cigarettes, voire en pleine transaction. Elles entraînent une palpation de sécurité (pour vérifier si l’individu n’a pas sur lui un couteau ou des produits dangereux) et une présentation à un officier de police judiciaire (OPJ). S’ensuivra une procédure simplifiée avec verbalisation et confiscation des marchandises ou, dans certain cas, une garde à vue menant à un déferrement devant le procureur de la République et à d’éventuelles poursuites judiciaires.
Les interventions des policiers municipaux ont une autre conséquence, sonnante et trébuchante, pour les vendeurs : la confiscation et la destruction des paquets qu’ils dissimulent dans l’espace public, par exemple dans des compteurs d’électricité ou des poubelles. «  Avec l’aide du Centre de supervision urbaine (CSU), qui identifie assez bien les planques, nous avons récupéré 6 012 paquets de cigarettes en 2023, note Lucie Chevalley, directrice de la Prévention et de la Tranquillité publique de la ville. Parallèlement, pour les personnes interpelées en flagrant délit, nous avons effectué 150 mises à disposition devant un officier de police judiciaire.  »

Vastes coups de filet

Dans le cadre de vastes coups de filet, comme il y en a eu récemment à Hoche et aux Quatre-Chemins sur plusieurs lieux de stockage en gros, «  les policiers municipaux sont souvent appelés à intervenir en renfort de la police nationale, ajoute Fabrice Mercinier, chef de la police municipale. En plus de sécuriser la zone, nous venons avec notre poste avancé mobile. Cet utilitaire, spécialement aménagé, permet notamment à l’OPJ d’auditionner et de verbaliser sur place les personnes interpelées.  »
La plus grande difficulté à laquelle il est confronté ? «  Il s’agit principalement d’une délinquance de survie, répond Fabrice Mercinier. Nous avons beau agir collectivement avec de plus en plus de vigueur, les vendeurs sont beaucoup plus tenaces que nous. Ils dépendent en effet de ce trafic pour payer un logement de fortune, ont parfois besoin d’argent pour assouvir des addictions et doivent régler à leur grossiste la marchandise qui leur a été confiée.  »

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