
Égalité femmes-hommes
La ville de Pantin agit pour l'égalité femmes-hommes
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De nombreuses actions afin de lutter contre cette inégalité
Pour la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, la ville organise, du 4 au 11 mars, la huitième édition de sa Semaine de l’égalité. Le 25 novembre prochain, elle sera aussi au rendez-vous, aux côtés de multiples associations, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. « Ces sensibilisations sont essentielles, dans la mesure où les jeunes filles ont encore aujourd’hui tendance à minimiser la gravité de certains actes, en les réduisant à des formes de drague lourde, estime Khaïra Mili, présidente de Marici, une association locale de lutte contre les violences faites aux femmes. De notre côté, nous allons continuer à organiser des ateliers dans les collèges ou les maisons de quartiers sur des sujets comme le consentement et les violences sexuelles. »
C’est quant à elles par le sport, et en s’imposant dans tous les espaces où elles restent minoritaires, voire invisibles, que les adhérentes de Sine Qua Non – structure soutenue par la ville depuis 2017 – luttent contre les violences sexistes et sexuelles. « Avec les Sine Qua Non Squads, nous allons en groupe faire du running et des exercices de fitness dans des lieux de la ville où l’on ne nous attend pas et que les femmes préfèrent en général éviter », détaille Mathilde Castres, présidente de l’association. Sine Qua Non s’invite par ailleurs régulièrement dans les city-stades pour des entraînements de deux heures. « C’est, à mon avis, une bonne façon de faire bouger les lignes et de nous faire respecter en tant que joueuses. »
Une aide concrète
La ville s’est aussi organisée pour prêter assistance aux femmes qui en ont le plus besoin. L’année dernière, elle s’est associée au Centre national de la danse (CND) afin d’accueillir trois danseuses afghanes en danger dans leur pays. Avant cela, Pantin intégrait le dispositif Un toit pour elle permettant de proposer des logements pérennes à des femmes victimes de violences conjugales. Aujourd’hui, dans le cadre du plan d’actions Égalité femmes-hommes soumis au vote du prochain conseil municipal, la commune souhaite mettre sur pied un groupe dédié aux victimes de violences sexistes au sein du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). Ce dernier mettra autour de la table les acteurs institutionnels et associatifs pour mieux coordonner l’assistance offerte aux femmes victimes de violences.
Favoriser l’égalité professionnelle
En tant qu’employeur, « la mairie de Pantin qui, au 31 décembre 2021, comptait 1 382 agents, dont 63 % de femmes, a fait de grands progrès », affirme Sonia Ghazouani, adjointe au maire déléguée aux Agents municipaux, au Dialogue social et à la Qualité du service public. La collectivité a, de fait, atteint la parité au niveau de sa direction générale, composée de trois femmes et de trois hommes, et emploie une majorité de femmes sur les postes de direction (13 directrices, contre 6 directeurs). « Nous avons également réussi à attirer un public féminin vers des métiers considérés à tort comme masculins : peintre, menuisier, jardinier…», ajoute Sonia Ghazouani.
Si, dans la fonction publique, l’égalité des rémunérations est un principe intangible du fait de l’existence de grilles salariales fixées par décret, à Pantin comme ailleurs, les femmes restent encore moins payées que les hommes puisqu’elles ont davantage recours aux temps partiels et aux congés parentaux. C’est pourquoi, la ville envisage, là encore dans le cadre de son plan d’actions, de favoriser la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle de ses agentes et de renforcer l’égalité en matière de rémunération, de statut et de déroulé de carrière.
Lutter contre le sexisme ordinaire
Pour ce qui est de la lutte contre le sexisme ordinaire, le Centre Hubertine-Auclert, l’espace ressource francilien dédié à l’égalité femmes-hommes auquel la ville a adhéré en 2017, pourrait proposer davantage de formations en direction des employés communaux, mais aussi des élus. « Elles pourraient, par exemple, concerner les stéréotypes », précise Ambre Elhadad , salariée de la structure.
S’il est adopté, le plan d’actions permettra également à la ville de lutter davantage contre les violences et les discriminations. Une priorité qui pourrait se concrétiser, en 2023, par l’ouverture de la Maison des femmes, le renforcement du dispositif Un Toit pour elle, l’octroi de plus de places en crèches aux familles monoparentales ou encore par l’attribution de subventions à des associations œuvrant pour faire de l’égalité une réalité.
Retrouvez les autres articles du dossier "Place à l'action" réalisé par Christophe Dutheil, Guillaume Gesret et Hana Levy, publié dans Canal n°314, mars 2023 :
> "En finir avec les violences faites aux femmes"
> "Agir dès le plus jeune âge pour l'égalité femmes-hommes"
> "Petite enfance : un éventail de solutions d’accueil"