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Sport et loisirs

Le Rugby olympique de Pantin (ROP)

Le Rugby olympique de Pantin (ROP) mène un travail de fond afin de rendre possible la mixité et l’égalité dans sa discipline. Le projet d’échanges avec un club féminin brésilien illustre la volonté du club de faire évoluer les mentalités sur la place des femmes au sein de l’ovalie.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°320, octobre 2023.

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Une mixité au sein du club

« Le rugby, c’est un sport de bonhomme! » Voilà le type de petite phrase d’un autre temps qu’on ne risque pas d’entendre au Rugby olympique de Pantin (ROP), club au sein duquel filles et garçons s’entraînent et jouent ensemble jusqu’à l’âge de 15 ans. «  C’est important de préserver cette mixité car il existe peu d’espaces sportifs où filles et garçons pratiquent ensemble, surtout à l’adolescence, âge où la césure se fait, où les préjugés peuvent s’enraciner  », constate Bruno Carrère, président du club.  
Sur les 110 enfants de moins de 15 ans de l’école de rugby, la moitié sont des filles. Le club nourrit également l’ambition de constituer, d’ici à 2024, une équipe féminine senior (plus de 18 ans) de rugby à 15. 

L’essai du bout du monde

Cet été, c’est sur une terre de ballon rond, le Brésil, qu’un groupe de douze filles, âgées de 17 à 24 ans, a vécu une aventure unique où la balle ovale a largement dépassé sa fonction. 
Après avoir partagé, en juillet 2019, la tournée dans le sud de la France de l’équipe brésilienne féminine des Leoas de Paraisópolis, les joueuses pantinoises ont été reçues trois semaines, du 5 au 26 juillet, dans ce quartier de Sao Paulo où le club local se sert du rugby pour sensibiliser à l’égalité filles-garçons et mener des actions d’insertion professionnelle. Au-delà de la pratique sportive (entraînements et matchs amicaux), les joueuses, accompagnées du staff du club pantinois, ont découvert le quotidien de l’une des plus pauvres favelas de Sao Paulo. «  Ce voyage a été très intense sur le plan humain, personnel et collectif  », se souvient Lucien Midelet, professeur d’EPS au collège Jean-Jaurès et vice-président du ROP, ravi que le groupe ait aussi pu faire une escapade touristique de quelques jours à Rio de Janeiro.

Un seul langage, le rugby

En amont du voyage, les joueuses du ROP se sont investies dans l’organisation d’un festival de danse et de batucada (percussions brésiliennes) avec des associations locales dont Banlieues Bleues. 
Sur place, le séjour leur a notamment permis de mesurer les stéréotypes qu’elles doivent affronter des deux côtés de l’Atlantique : «  Dès que j’évoque mon sport, on me demande pourquoi j’ai choisi une discipline virile et si je suis lesbienne, regrette Pamella Guedes, ancienne joueuse des Leoas de Paraisopolis. Que ce soient les clichés sur le sport, la couleur de peau ou nos origines sociales, nous rencontrons les mêmes obstacles.  »  
C’est donc un fait : cette expérience brésilienne laissera une empreinte forte. «  La manière dont les filles ont cru au projet et s’en sont donné les moyens peut servir d’exemple à d’autres, montrer la voie  », estime Lucien Midelet. De l’avis de tous les participants, les «  au revoir  » ont été très chargés émotionnellement : «  Nous avons réalisé, à ce moment-là, que les liens qu’on avait tissés étaient forts et sans équivalents, avec des sentiments mêlés de joie, de gratitude, de tristesse, résume Amenis Khaldi-Legriel, joueuse au RO Bobigny qui a piloté une partie du projet. Malgré la barrière de la langue, nous parlions le même langage, celui du rugby, un puissant vecteur de rapprochement.  »

Bien plus qu’un club, un état d’esprit !

Au-delà du terrain, le ROP – fort de 300 licenciés, d’une cinquantaine de bénévoles et de trois animateurs sportifs territoriaux – multiplie les actions éducatives.

L’école de rugby du club s’adresse aux enfants dès l’âge de 5 ans, tandis que le Pôle Jeune encadre les 14-19 ans. Le club comprend en outre une équipe senior destinée à la compétition et une formation intergénérationnelle qui se retrouve avant tout pour le plaisir. Il propose aussi des initiations à la discipline du moment : le «  rugby à cinq à toucher  », une pratique sans contact, choc ou plaquage qui se joue à 5 contre 5 et s’adresse à tous, sans restriction d’âge ou de condition physique.
En parallèle, le ROP multiplie les initiatives afin de donner envie aux jeunes de pratiquer le rugby. Cet été, les bénévoles du club ont, par exemple, organisé 30 séances d’initiation aux Courtillières, au parc Diderot et place de la Pointe, lesquelles ont rassemblé 350 participants. Cette année scolaire, l’association reprend son bâton de pèlerin pour animer, dans les écoles primaires de la ville, 30 cycles de rugby. 

Favoriser le lien social

Le ROP développe en outre des actions éducatives en direction des enfants qui ne partent pas en vacances – des stages de rugby ont, en juillet et en août, rassemblé 75 enfants et adolescents – et propose des séances d’accompagnement scolaire (aide au devoir, lecture…) aux jeunes habitants des Courtillières le samedi matin, avant et après les entraînements. Objectifs : contribuer à l’épanouissement du plus grand nombre, favoriser le lien social et lutter contre toutes les inégalités à l’instar du projet Courtifières qui permet aux mères de famille du quartier de pratiquer des activités physiques en lien avec le ballon ovale. 

Renseignements et inscriptions par mail à rugbyolympiquepantin.fr ou rop.communication@gmail.com.

Retrouvez les autres articles du dossier "Pantin dans la mêlée" réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°320, octobre 2023 :
> "Pantin, terre de rugby"
> "Pantin, ville aux nombreux talents du rugby"
> "De futurs établissements pour le rugby et le sport à Pantin"