© ville de Pantin 

Sport et loisirs

Pantin, terre de rugby

Le 8 septembre, 15,4 millions de spectateurs ont vibré devant France-Nouvelle-Zélande, le match d’ouverture de la Coupe du monde de rugby ! En Seine-Saint-Denis, mais aussi à Pantin, bientôt dotée d’un équipement dédié à la pratique du ballon ovale, le rugby séduit de plus en plus.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi et Guillaume Théchi, publié dans Canal n°320, octobre 2023.

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Le ballon ovale est-il une chance pour le département et pour Pantin ? La réponse positive ne fait aucun doute si l’on en croit la visite officielle qui, vendredi 25 août, a réuni aux Sheds, équipement culturel des Quatre-Chemins, la ministre des Sports, des élus et des sportifs.  Ce jour-là, France 2023, l’organisateur de la Coupe du monde, et la Fédération française de rugby (FFR) tenaient une conférence de presse sur les valeurs citoyennes portées par leur sport. Auparavant, les officiels avaient échangé, parc Diderot, avec les dizaines d’enfants, garçons et filles, qui, encadrés par les bénévoles du Rugby olympique de Pantin (ROP), slalomaient joyeusement, ballon ovale à la main.

L’exemple pantinois

Le choix de Pantin pour la tenue de cet événement n’a rien d’un hasard. «  La démarche éducative qui y est mise en place est exemplaire de ce qu’on veut faire  », commente Jacques Rivoal, président de France 2023.  «  Au-delà de l’enjeu sportif, le rugby porte en lui un enjeu de société. On y apprend le respect de l’autre et la solidarité, poursuit Florian Grill, président de la Fédération française de rugby. Surtout, le club de Pantin s’est relancé grâce à ses actions dans les quartiers populaires en ciblant particulièrement les filles. Et c’est un succès phénoménal !  »
Il faut dire que depuis 2016, le nombre d’enfants inscrits à l’école de rugby du ROP a triplé. Mieux : aujourd’hui, 40 % de ses joueurs sont des joueuses – contre 12 % en moyenne au sein des structures affiliées à la FFR.
Comme de nombreux clubs franciliens, le ROP a été créé par des passionnés venus du Sud-Ouest. Mais, au fil des ans, les vagues successives de rugbymen amateurs se sont taries. Le club vivote jusqu’en 2016 lorsque ses dirigeants et bénévoles décident de le relancer en l’ancrant dans son territoire : les Courtillières. Ils nouent ainsi des relations avec le collège, les écoles et les associations du quartier et surtout ils décident d’aller chercher les enfants au pied de chez eux. Les filles, particulièrement, sont séduites par ce sport, vecteur d’émancipation face au foot, le sport-roi des garçons.

Champions maison !

Le rugby a donc le vent en poupe à Pantin et cela ne devrait pas s’arrêter là ! D’ici à deux ans, la ville va en effet bénéficier d’un nouvel équipement rugbystique de pointe, après un appel à projet lancé par le conseil départemental et remporté par la FFR. Le futur Centre d’innovation des rugbys, qui verra le jour stade Raoul-Montbrand accueillera, sur une année scolaire, de jeunes espoirs de l’ovalie. «  Il y a ici, en banlieue, des potentialités et des personnalités intéressantes pour le rugby, explique Thierry Alliesse, président de la ligue Île-de-France de rugby. C’est une ressource inépuisable de talents que l’on n’exploite pas assez.  » Ces graines de champions croiseront sur les terrains les jeunes du ROP – club résident – parmi lesquels des passionnés de la dernière tendance : le «  rugby à cinq à toucher  », une version très ludique qui séduit les jeunes cadres et les femmes.

Développer le rugby

De son côté, le conseil départemental cherche à peser de tout son poids pour développer le rugby sur son territoire. La Seine-Saint-Denis compte déjà 3 600 licenciés au sein de 18 clubs, une équipe de filles – Les Louves de Bobigny – qui joue en première division, cinq sections sportives en collège et bientôt quatre nouveaux terrains de rugby à 7, construits au parc départemental des sports Marville (La Courneuve) pour les JOP de Paris.  
Et, à l’occasion de la Coupe du monde, le département a signé une convention de partenariat avec France 23, distribué 4 000 billets à ses rugbymen amateurs et soutenu de nombreux projets d’animations, dont la création d’une fan-zone à Sand Fabrik, histoire de suivre la Coupe du monde sur écran géant (en savoir plus sur le site internet de la ville).

3 questions à...

Abel Badji, conseiller municipal délégué aux Sports et aux Relations avec les clubs sportifs.

Canal : Pantin est-elle en train de devenir une nouvelle terre d’élection pour le rugby ?
Abel Badji : Notre ville soutient le sport pour tous, c’est pourquoi nous diversifions les pratiques sportives et développons les équipements nécessaires, y compris pour le rugby. Dans notre ville, le Rugby olympique de Pantin effectue un travail extraordinaire en apportant l’ovalie au plus près des habitants, dans les parcs ou les établissements scolaires. Aujourd’hui, les résultats sont là ! Ses effectifs – 300 licenciés, dont 120 filles, un taux exceptionnel pour cette discipline – ont doublé. Mieux : quatre jeunes formés au ROP sont, ou vont être, appelés en équipe de France des moins de 18 ans de rugby à 7, une discipline olympique. Enfin, l’arrivée prochaine du Centre d’innovation des rugbys au stade Raoul-Montbrand offrira plus de terrains disponibles et donc plus de possibilités de jeu. Ce sport a donc vraiment de l’avenir à Pantin !

À Pantin, le sport en général, et le rugby en particulier, permettent-ils de lutter contre les discriminations et les préjugés de genre ?
A.B. : Bien sûr ! Le sport est un moyen d’échanges, de rencontres et un vecteur d’intégration grâce aux valeurs fortes qu’il porte : le respect de l’autre et la solidarité. À ce titre, il participe à l’éducation à la citoyenneté.

Tout près du futur Centre d’innovation des rugbys, on trouvera bientôt le nouveau campus de Sport dans la ville et une piscine olympique, implantée à Aubervilliers. Assiste-t-on à la naissance d’un nouveau pôle sportif ?
A.B. : J’ajouterais à cette liste l’installation future, au Fort d’Aubervilliers, d’un pôle de médecine du sport. Donc oui, ce secteur est appelé à devenir un véritable poumon sportif, social et citoyen sur le territoire, d’où sortiront peut-être de futurs champions.
Par ailleurs, grâce au campus Sport dans la ville implanté au stade Marcel-Cerdan, l’offre sportive va s’étoffer à Pantin et les jeunes pourront même bénéficier d’un accompagnement vers l’emploi prodigué par cette association.
La ville continue également sur sa lancée avec la construction d’une halle sportive dont la livraison est prévue en 2025 dans le Haut-Pantin. On y pratiquera le handball et les sports de combat, notamment. Les Pantinois auront donc un choix d’activités sportives encore plus vaste !

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> "Le Rugby olympique de Pantin (ROP)"
> "Pantin, ville aux nombreux talents du rugby"
> "De futurs établissements pour le rugby et le sport à Pantin"