
Cinéma
Festival Côté Court : 140 films courts, riches et variés
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Un article d'Anne-Laure Lemancel publié dans Canal n°337 juin 2025
«Tous les genres seront représentés : comédies, drames, films d’horreur… Nous sommes par ailleurs l’un des rares festivals à accueillir des réalisateurs originaires des Beaux-Arts, des chorégraphes, des musiciens. Non issus du sérail cinématographique, ils portent des propositions expérimentales, pas toujours narratives », explique Jacky Évrard, directeur de Côté court.
Du 4 au 14 juin, le festival qu’il a créé mettra ainsi en lumière la richesse foisonnante des courts-métrages au moyen d’une époustouflante diversité de formes et de regards.
Des événements à foison
Cette année, les compétitions – Fiction, Essai/Art vidéo, Prospective cinéma, Grand Angle, Pitch… – respecteront scrupuleusement la parité femmes-hommes et afficheront un tiers de premiers films. La manifestation sera également ponctuée des rendez-vous traditionnels que sont l’Écran des petit·e·s, les cinés-concerts ou encore la soirée clips. Au total, les spectateurs pourront s’émerveiller devant 140 films, triés sur le volet parmi 2 412 propositions reçues. Le fil rouge du directeur pour opérer sa sélection ? « Que chaque œuvre trouve sa forme singulière pour accompagner au plus juste son récit. »

Les 6 et 11 juin, deux soirées seront en outre consacrées à quatre réalisatrices ukrainiennes. « Ce sont des films tournés ces derniers mois, dans un pays en guerre, précise Jacky Évrard. Cela prouve qu’au creux des heures les plus sombres, le cinéma et la vie continuent. »
Autre nouveauté, un focus intitulé Filmer la danse s’articulant autour de trois programmes : le premier tressé avec le CND, le deuxième consacré à l’artiste pluridisciplinaire (chorégraphe, danseur, photographe, réalisateur…) belge Wim Vandekeybus qui réadapte les chorégraphies pour l’écran dans des décors naturels, loin de simples captations, et le troisième dédié au musicien et cinéaste belge, Thierry De Mey, avec des extraits de ses films commentés autour de ces questions essentielles : comment filmer le mouvement ? ; Comment traduire l’intensité de la danse ? ; Comment l’adapter au découpage cinématographique ? ; Comment choisir le lieu du tournage ?…
Le 13 juin, se tiendra aussi une performance de la réalisatrice Cham Lavant, laquelle fera intervenir, dans les interstices de son film Bars, les artistes Gaspar Claus, Inès di Folco Jemni et Orphée.
Une réflexion sur le travail
Enfin, une carte blanche, baptisée La subjectivité au travail, sera offerte au couple de cinéastes montreuillois Rudolf di Stefano et Sol Suffern-Quirno. « Au travers de trois de nos films, nous interrogerons la notion de justesse du geste, de réappropriation de son temps et donc de la libération, que cela soit dans le travail de l’ouvrier ou dans celui du cinéaste. Il s’agit d’explorer nos manières communes de résister », précise Rudolf di Stefano. Lors de cette projection, seront conviés la philosophe et co-fondatrice de l’École des actes Judith Balso, l’ouvrière Diemine Traoré et le philosophe Alain Badiou. « Il s’agit d’éclairer cette urgence à repenser le travail, précise le couple qui se réjouit de ce rendez-vous. Depuis toujours, Côté court porte un regard précieux sur notre création. Et surtout, ce festival fait la part belle aux œuvres marginales. Or, comme disait l’un de nos mentors, Jean-Luc Godard : “La marge, c’est ce qui fait tenir ensemble les pages du cahier !” »
- Du 4 au 14 juin, au Ciné 104 (104, avenue Jean-Lolive). Programme complet : www.cotecourt.org