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Bibliothèques

Ils rêvaient d’un autre monde : voyages au fil des pages et des univers

La saison artistique 2025-2026 des bibliothèques pantinoises s’articule autour d’un thème prometteur, J’ai rêvé d’un autre monde, dont le premier temps fort, intitulé Entre deux mondes, déroule une riche programmation. 

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Un article d'Anne-Laure Lemancel publié dans Canal n°341 novembre 2025

J’ai rêvé d’un autre monde : voici le thème, tout droit inspiré d’une chanson de Téléphone, qui servira de fil rouge à la saison artistique des bibliothèques. Car, selon Anaïs Edon, coordinatrice de la médiation culturelle des trois établissements pantinois gérés par Est Ensemble, il y a urgence : « Aujourd’hui, chacun s’inquiète pour l’avenir, se demande comment bâtir un monde plus équitable, plus solidaire…, explique-t-elle. Évidemment, nous aborderons la question sous plusieurs angles : politique, sociétal, artistique, imaginaire… »

Comme à l’accoutumée, cette saison se découpe en trois temps : Entre deux mondes jusque fin janvier, Mondes imaginaires en mars-avril et Monde sauvage en mai-juin.

Spectacles, atelier, expo…

Pour parcourir l’Entre deux mondes, il y aura d’abord des spectacles.Haut en couleurs !, des Sœurs Lampions, un duo clown-mime à haute teneur poétique, accessible aux personnes en situation de handicap (le 6 décembre, 11 h, Elsa-Triolet et 16 h, Jules-Verne), et Plume bleue, du collectif Bouche à oreilles, une création d’ombres chinoises contée et chantée (le 13 décembre, 11 h, Nelson-Mandela).

Seront également proposés, dans le cadre de la Semaine européenne de réduction des déchets, un atelier de fabrication de porte-monnaie recyclés (le 26 novembre, 10 h, Jules-Verne, et 15 h, Nelson-Mandela), ainsi qu’un grand jeu collectif autour des low techs, ces technologies durables et sobres en énergie (le 29 novembre, 15 h, Elsa-Triolet).

Mais, entre deux mondes évoluent aussi les artistes, ces « passeurs qui puisent leur inspiration dans la réalité pour créer leurs propres univers », comme l’explique Anaïs Edon. Ainsi, l’exposition Les Facettes de l’artiste (du 4 novembre au 27 décembre, Elsa-Triolet) sondera, via les planches de trois bandes dessinées, les identités multiples d’un créateur.

Entre théâtre et karaoké

La deuxième quinzaine de novembre, il sera d’ailleurs possible d’observer la comédienne, chanteuse et dramaturge Angélique Zaini, en résidence pour une étape de travail de son Heppines is cheap. Dans cette pièce, qui mêle théâtre et karaoké, elle aborde l’épineuse question du métissage. « Née d’un père indonésien, j’ai été élevée en bonne Française, dans le silence de sa culture. Une situation inconfortable : les touristes en connaissaient plus que moi sur l’un de mes pays d’origine ! En tant qu’actrice, j’ai joué dans une pièce sur le métissage. Cela m’a donné envie de regarder mon histoire en face, de décrypter la transmission d’une partie de ma culture, ou son absence… »

Dans son processus de reconnexion avec sa famille indonésienne, lors d’un voyage solo, le chant a joué un rôle majeur : « D’où l’idée du karaoké ! Il y a, dans ce pays, tout un tas de chants impromptus. Une approche par la joie ! », s’enthousiasme-t-elle.

Sa résidence sera ponctuée de moments précieux : une découverte de la musique et du chant traditionnels indonésiens (le 19 novembre, 15 h, Jules-Verne), une initiation drôle et décomplexée au karaoké (le 26 novembre,15 h, Jules-Verne), une rencontre avec le journaliste franco-indonésien Gurvan Kristanadjadja, auteur du livre Amok, mon père (le 22 novembre, 15 h, Elsa-Triolet) et, bien sûr, une restitution publique accompagnée d’un buffet indonésien et... d’un karaoké (le 29 novembre, 14 h, Nelson-Mandela) !