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Seniors

À domicile ou à l'Ehpad, Pantin accompagne ses seniors

Maintien à domicile ou accueil dans un Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la ville de Pantin accompagne ses seniors afin de les aider dans leur quotidien et leur permettre d'avoir une vie sociale.
Extrait du dossier "Les seniors sont une chance, saisissons là" réalisé par Christophe Dutheil et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°313, janvier/février 2023.

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Maintien à domicile : un accompagnement au quotidien

Quotidiennement, une trentaine d’auxiliaires de vie sociale employés par la ville interviennent au domicile de Pantinois en perte d’autonomie afin de les aider à accomplir les tâches du quotidien.

Fatoumata Touré exerce le métier d’auxiliaire de vie sociale depuis dix ans pour le compte de la ville. Tous les jours de la semaine, et parfois même le week-end, elle rend visite à des seniors ayant besoin d’elle pour faire les courses, nettoyer leur logement, effectuer la toilette... Ce matin-là, elle nous donne rendez-vous dans le quartier des Quatre-Chemins chez Augustine, une femme de 62 ans qui bénéficie des services du pôle Maintien à domicile depuis qu’elle a été victime d’un AVC.

Des professionnels à l’écoute

La professionnelle a une heure et demie devant elle. « Je vais commencer par faire son lit. Je vois qu’il y a de la vaisselle à laver dans l’évier et Augustine me dit qu’elle a également un peu de couture à faire… », explique Fatoumata Touré qui, depuis trois ans, se rend trois fois par semaine chez Augustine.  « J’ai de la chance de recevoir le soutien d’une personne comme Fatoumata, estime cette dernière. C’est elle qui prend mes rendez-vous chez le médecin, le coiffeur, le kiné… Quand j’ai besoin de me maquiller ou d’épiler mes sourcils, c’est encore elle qui le fait. Fatou connaît toute ma vie et mes enfants la rencontrent régulièrement. »
Fatoumata Touré a, de fait, l’habitude de se rapprocher de ceux qu’elle accompagne. « J’aime mon métier, assure-t-elle. Je suis à l’écoute des personnes âgées et j’essaie d’avoir des attentions pour chacune d’entre elles. Par exemple, pour redonner le sourire à Augustine, il suffit de mettre une chanson de Koffy Olomidé et de danser avec elle dans le salon. » C’est d’ailleurs ce qu’elles feront ce matin-là avant de passer en cuisine pour préparer le déjeuner.

Une équipe polyvalente

À Pantin, une trentaine d’auxiliaires de vie sociale intervient, toute l’année et sept jours sur sept, dans les logements de 205 bénéficiaires. C’est le cas de Fatoumata Touré. Mais l’équipe du pôle Maintien à domicile compte également une personne spécialisée dans les démarches administratives en ligne et trois agents chargés du portage de repas et de la réalisation de menus travaux. « J’ai fait appel à eux pour resserrer les vis de ma tête de lit et réparer une porte de placard », témoigne Augustine.
Ces prestations répondent à deux objectifs : accompagner les situations de dépendance et lutter contre l’isolement. « Certaines personnes se sentent seules, confirme Fatoumata Touré. C’est mon rôle de leur apporter un peu de chaleur humaine. Mais je suis également là pour les motiver à accomplir les tâches du quotidien avec moi. Comme cela, elles ne se laissent pas aller ! »

Plus d’informations sur le pôle Maintien à domicile de la ville, par téléphone au 01 49 15 41 51.

La plateforme autonomie : Tout pour le maintien à domicile

D’ici à 2025, une plateforme autonomie, construite en lisière de l’écoquartier, regroupera, en un seul lieu, le centre municipal de santé Sainte-Marguerite, les services d’aide au maintien à domicile et de soins infirmiers à domicile gérés par la commune ainsi que l’espace Pailler. Premier tour d’horizon.

C’est avenue Édouard-Vaillant qu’une plateforme autonomie de 1 100 m2 ouvrira ses portes d’ici à 2025. La structure se situera au rez-de-chaussée d’un complexe immobilier d’environ 6 000 m2, baptisé Les Pierres sauvages, en référence à l’une des œuvres de Fernand Pouillon (1912-1986). Car, à l’instar des immeubles conçus par cet architecte, à qui l’on doit entre autres la résidence Victor-Hugo située au 99, avenue Jean-Lolive, « il s’agit d’une construction en pierres de taille porteuses, un matériau naturel, géo-sourcé et pérenne dont l’impact carbone est très bas », précise Nathalie Couineau, architecte de l’agence pantinoise Des Clics et des calques, qui a participé à la conception de ce projet, aux côtés de l’agence Palast.

Un lieu multifonction

La plateforme autonomie – un projet mûri par la direction municipale de l’Action sociale et solidaire et celle de la Santé – permettra de répondre aux besoins de tous les Pantinois âgés en situation de perte d’autonomie et des personnes porteuses de handicap. Elle regroupera ainsi le nouveau centre municipal de santé Sainte-Marguerite, l’espace Pailler, un lieu de détente et de loisirs réservé aux plus de 65 ans, le service municipal de maintien à domicile, un refuge caniculaire, c’est-à-dire une salle climatisée d’environ 50 m², et des permanences du pôle Social de la ville.

Des solutions personnalisées

« La création de cette plateforme s’inscrit dans le virage domiciliaire qui, depuis plusieurs années, consiste à encourager le maintien à domicile et à n’envisager le placement en Ehpad ou en institution qu’en dernier recours, explique Anne-Marie Le Cain, directrice de la Santé. Sur place, en plus de l’accès à une offre de soins, ses usagers auront la possibilité de s’informer sur les services de maintien à domicile et les aides financières potentielles. Le rapprochement géographique entre soignants et aidants devrait aussi faciliter les échanges entre professionnels et la mise en place d’accompagnements globaux, nécessaires pour traiter les situations les plus complexes. » De quoi apporter de nouvelles réponses personnalisées et locales à cette fragilité particulière qu’est la perte d’autonomie.

La Seigneurie parmi les meilleurs Ehpad de France

La Seigneurie vient d’être classée deuxième meilleur Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) d’Île-de-France et se hisse au 55e rang hexagonal. Une reconnaissance de la qualité de l’accueil réservé dans cette structure publique où vivent, au sein d’un écrin de verdure, 280 résidents.

Dans un secteur d’activité à l’image écornée, notamment suite à la publication, début 2022, d’une enquête sur certaines dérives lucratives, La Seigneurie fait figure d’exception. Implanté rue Kléber, cet établissement public intercommunal vient d’être élu deuxième meilleur Ehpad d’Île-de-France, selon le  baromètre co-réalisé par le magazine L’Obs et l’institut Statista à partir d’une consultation en ligne menée auprès de 7 000 personnes (résidents, proches et personnels). L’Ehpad le plus important de Seine-Saint-Denis occupe aussi la 55e place sur le podium français parmi 10 000 « maisons de retraite », un terme qui englobe les résidences autonomie, les résidences services et les Ehpad.
« Je suis très fier de ce classement, relève Bertrand Kern, maire de Pantin, qui préside le conseil d’administration de la structure aux côtés d’élus des Lilas, de Bagnolet et du Pré-Saint-Gervais. Il récompense le travail formidable effectué par le personnel de La Seigneurie et montre que notre choix d’une maison de retraite publique, moins coûteuse qu’un établissement privé, est le bon. » Édouard Prono, le directeur, complète  : « 70 % des 280 résidents bénéficient d’une aide sociale pour s’acquitter de tout ou partie des mensualités facturées. Ils ont en moyenne 87 ans à leur arrivée. Tous ont en commun de ne plus être suffisamment autonomes pour pouvoir être accompagnés à domicile. »

Un environnement privilégié

L’histoire de La Seigneurie explique en partie ce qui fait l’un de ses attraits. Héritière d’une première Maison de vieillards, créée à cet endroit en 1893, l’établissement est implanté sur une surface arborée de 7 960 m2, issue du rachat, en 1781, d’un domaine de 40 hectares par le comte de Sanois, dernier seigneur de Pantin.
Employant 230 salariés, qui exercent principalement comme soignants, aide-soignants, agents des services hospitaliers ou infirmiers, le lieu comprend trois pavillons : Ferry, Régnault et Lolive, spécialisé dans les soins géronto-psychiatriques. « À partir de 2002, rappelle le maire, nous avons décidé de moderniser ces trois bâtiments. Il subsistait, par exemple, des dortoirs d’un autre temps dans le pavillon Ferry. Nous les avons tous remplacés par des chambres individuelles. »

Café solidaire et jardin partagé

Plus récemment, la rénovation des chambres du pavillon Lolive et des travaux d’isolation ont démarré. L’opération se terminera par l’ouverture d’un tiers-lieu composé d’un café solidaire et d’un jardin partagé accessibles à tous depuis la rue. L’objectif ? Faire de La Seigneurie un lieu de rencontres et de ressources. Mais, comme l’indique Edouard Prono, « La Seigneurie est, depuis longtemps, un établissement ouvert sur l’extérieur, ayant noué des partenariats avec des associations ou structures de la ville, à l’image du CCAS, des Petits frères des pauvres, du centre de loisirs de l’école de Plein-Air ou encore de la Nef, spécialisée dans les arts de la marionnette. Ce tiers-lieu associé à l’Ehpad, et regroupant diverses propositions culturelles ou sociales, permettra d’inclure davantage les résidents dans la vie pantinoise et fera évoluer les regards sur notre établissement. »

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