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Spectacle

Immense, comme le pays

Panorama, le festival de danse de Rio de Janeiro, proscrit au Brésil depuis 2019, a trouvé asile au Centre national de la danse pour trois semaines de festivités, performances et rencontres.
La directrice Nayse López donne le ton de cette édition « expatriée », qui se tiendra du 5 au 21 mars 2020. 
Article de Alain Dalouche, publié dans l'Agenda de Canal n°286, mars 2020.

Publié le

 Canal  : Vous avez dit : « Questionner reste l’acte de courage artistique le plus fondamental. » Est-ce dans cette perspective que s’inscrit le festival ? 

Nayse López : J’aimerais ! Panorama a été créé par Lia Rodrigues au début des années 90, lorsque le pays ne consacrait aucun financement public aux arts. Près de trois décennies plus tard, nous en sommes revenus au même point et la censure s’applique de nouveau. Le Brésil est un exemple édifiant de la montée en puissance de l’extrême droite, des pouvoirs de la religion et de la corruption au niveau mondial. Dans ce contexte, comment considérer un art qui ne remette pas tout en question ?

Comment avez-vous établi la programmation de cette édition ?
N. L. :
 Nous avons travaillé sur trois questions principales autour de la société brésilienne actuelle, croisant des sujets historiques et politiques qui soulèvent des questions comme «  Comment en est-on arrivé là? » , en espérant que ça nous aide à envisager l’avenir.

Qu’est-ce que le grand public va découvrir de la danse contemporaine brésilienne ?
N. L. :
 Qu’il s’agit d’une danse immense, tout comme le pays qui a la capacité de dévorer les influences et de recréer sa culture à l’infini. Les artistes de ce programme, Brésiliens et Sud-Américains, représentent une grande diversité de pratiques. Mais tous ont un même point de vue sur les problèmes politiques et esthétiques auxquels nous sommes confrontés.

Cherchez-vous à produire ce festival ailleurs qu’en France ?
N. L. :
 Au fil des années, nous avons établi des collaborations avec différents partenaires mais notre objectif, pour 2020, est de pouvoir retourner au Brésil. Le festival est ancré à Rio et il y existera encore, dans un format qui reste à définir.                     

Au programme

  • 8 spectacles pour 23 représentations : Compagnies, danseurs solos et collectifs brésiliens occupent les lieux sur la question du corps à travers les prismes de l’éducation, la technologie, la pensée décolonisée, la censure ou l’information dans les démocraties.
  • 3 fêtes. L’atrium du CND se transforme en club avec DJ les samedis 7, 14, 21 mars, de 22.00 à 2.00 du matin, entrée libre.
  • 28 ateliers. Danses partagées accueillent tous les amateurs à partir de 8 ans pour découvrir les styles de danse et le répertoire brésilien.  Samedi 7 et dimanche 8 mars, de 14.30 à 16.00 et de 16.30 à 18.00. Tarifs de 5 € à 15 €. 
  • 1 exposition. L’exclamation Há Terra !, son nom, fait écho au fracas de la conquête coloniale en présentant des œuvres de la collection du Centre national des arts plastiques (CNAP).

Jusqu’au 24 avril. Entrée libre du mardi au vendredi de 10.30 à 19.00, le samedi de 13.00 à 19.00 et chaque soir de représentation.

Du 5 au 21 mars
Panorama
Centre national de la danse
1, rue Victor-Hugo
01 41 83 98 98


Tout le programme à retrouver sur le site internet du CND