© ville de Pantin 

Enseignement supérieur

Les créateurs de demain sont formés à Pantin

Esmod, les Compagnons du devoir, une nouvelle école d'art... La ville de Pantin ne cesse d'attirer les établissements supérieurs et de formation destinés à former les créateurs de demain.
Extrait du dossier réalisé par Christophe Dutheil, Guillaume Gesret et Hana Levy, publié dans Canal n°319, septembre 2023.

Publié le

Avec Esmod, La mode se projette à Pantin

Figurant dans le top 5 des écoles de mode hexagonales, Esmod a ouvert une antenne avenue Jean-Lolive en 2018. Aujourd’hui, plus de 500 étudiants fréquentent l’établissement qui projette de s’agrandir.

Un bâtiment supplémentaire pour Esmod

Cinq ans après son installation, Esmod se sent si bien de l’autre côté du périph’ qu’elle s’ancre un peu plus sur le territoire en projetant d’agrandir son site. D’ici à la rentrée 2026, un nouveau bâtiment devrait sortir de terre de manière à accueillir davantage d’étudiants, ainsi que des espaces de recherche et de développement.
Véronique Beaumont, directrice générale d’Esmod international et habitante de Pantin, mise en effet beaucoup sur l’innovation et considère que les étudiants, comme les professionnels, ont besoin d’ateliers pour imaginer l’avenir de la mode et du design, expérimenter la 3D ou répondre aux besoins d’industrialisation de l’upcycling. «  Les cursus proposés par Esmod reposent à la fois sur les nouvelles technologies et sur son histoire qui remonte à 1841, époque à laquelle Alexis Lavigne, tailleur attitré de l’impératrice Eugénie, fondait l’école  », précise-t-elle.   
Si la tradition est incarnée par le site historique de la rue de la Rochefoucauld dans le IXe arrondissement, l’innovation s’exprime, elle, dans les 3 500 m2 de l’ancienne Banque de France de Pantin.

Du local à l’international

En cette fin juin, dans l’atrium de l’établissement, une poignée d’élèves de master 1 se prépare à l’oral de fin d’année. Lise-Alexane, Marie et Claire s’estiment heureuses d’étudier ici. «  C’est très beau et très spacieux. On se régale de voir les vestiges de l’ancienne Banque de France, comme la salle des coffres au sous-sol.  »
Elisa Palmer, cofondatrice de Pantin Family, intervient depuis 2020 à Esmod dans le but de partager son expertise en communication. «  Cet établissement se caractérise par deux choses essentielles à mes yeux. D’une part, il accueille des élèves venus des quatre coins du monde. Attirés par l’image de Paris, les étrangers représentent environ 50 % des effectifs. D’autre part, l’école forme les étudiants au design, à la mode, mais aussi aux dimensions business. Cette approche transversale prépare à de nombreux métiers.  »

Accueillir un étudiant pantinois gratuitement

Et Véronique Beaumont de conclure : «  Nous souhaitons ouvrir le site aux Pantinois. À Roubaix, nous organisons des défilés de mode accessibles aux habitants. Nous pourrions nous en inspirer. Nous souhaitons également accueillir un étudiant de la ville à qui nous offririons les frais de scolarité dont le montant s’élève à 11 000 euros l’année.  » À bon entendeur…

Pour se renseigner sur l’offre réservée à un étudiant pantinois : contacter le Lab’ au 01 49 15 48 09.

Les Compagnons du devoir

Lena Györi, prévôt des Compagnons du devoir de Pantin, présente ce prestigieux centre de formation, à la fois singulier et ouvert à tous.

Canal : Quelles formations peut-on suivre aux Compagnons du devoir de Pantin ?
Lena Györi : La maison de Pantin comprend un CFA des matériaux souples qui attire des candidats de toute la France. Il forme aux métiers de maroquinier, de sellier-garnisseur, de tapissier d’ameublement et de cordonnier-bottier à partir du CAP ou du bac professionnel. Les apprentis, qui réalisent ensuite leur tour de France, réussissent à intégrer de grandes maisons de mode, à l’image de Louis Vuitton. Rue des Grilles, nous préparons également des jeunes de la région parisienne aux métiers de plombier et de serrurier-métallier. En tout, 474 alternants suivent une formation dans cette maison qui compte 140 lits afin d’accueillir ceux qui réalisent leur tour de France.

Quelle est la particularité des formations que vous dispensez ?
L.G. : Nous proposons une formation complète et originale alliant savoir-faire et savoir-être. L’apprentissage d’un métier est un moyen de s’accomplir et de se dépasser pour devenir un être «  capable, digne, libre et généreux  ». Le voyage est un élément fondamental du compagnonnage puisqu’il permet d’apprendre davantage sur soi et sur le monde. Être compagnon ne signifie pas seulement être un bon professionnel, c’est également avoir du respect pour les autres et avoir à cœur de transmettre ce que l’on a appris. Dans notre établissement, les taux de réussite sont élevés, ils tournent autour de 93 %.  

Sur quels critères sélectionnez-vous vos étudiants ?
L.G. : Nous évaluons en premier lieu la motivation du candidat, puis son niveau de français et de mathématiques. Nous sommes également attentifs aux appréciations scolaires passées. Il faut également que les jeunes trouvent un contrat d’apprentissage dans une entreprise avant d’arriver chez nous. Pour le CAP en un an, en partenariat avec Louis Vuitton, nous procédons à des tests de dextérité.

Qui sont vos formateurs ?
L.G. : Ce ne sont pas des professeurs de l’Éducation nationale mais d’anciens apprentis sur le point de terminer leur tour de France. Avant d’entamer leur vie professionnelle, ils enseignent. À Pantin, la moyenne d’âge des formateurs est de 27 ans. Leur pédagogie s’articule autour des notions d’entraide et d’autonomie. La jeunesse des équipes enseignantes permet d’offrir des formations de pointe et d’être à la hauteur des enjeux de demain. De la sorte, Les Compagnons du devoir traversent les siècles en réussissant à s’adapter aux évolutions des époques.

Depuis sept ans, avez-vous noué des liens avec des acteurs de la commune ?
L.G. : Bien sûr ! L’association L’Outil en main s’est rapprochée de nous et nous allons l’aider à trouver des bénévoles capables de partager leurs savoir-faire dans les métiers de l’artisanat. Et, en janvier, nous organiserons des journées portes ouvertes pour présenter nos cursus et notre établissement.  

En savoir plus sur le site internet des Compagnos du devoir ou par téléphone au ou  01 48 87 38 69.

L'artiste Fabrice Hyber ouvre son école d'art, affiliée aux Beaux-Arts de Nantes

En 2026, une école d’art d’un genre nouveau ouvrira ses portes dans le quartier de l’Église, sous la férule du peintre Fabrice Hyber dont les œuvres ont récemment été exposées à la Fondation Cartier. La commune confirme ainsi sa position émergente sur la scène de l’art, son rayonnement à l’international, mais aussi son statut de ville étudiante. Présentation d’un projet hors norme.

Inventer l’art de demain

Depuis quelques années, le plasticien Fabrice Hyber planche sur un projet ambitieux : ouvrir, à Pantin, sur le site de son atelier de la rue Gambetta, une école d’art transversale, affiliée aux Beaux-Arts de Nantes où il enseigne. Mêlant création plastique et écoresponsabilité artistique, ce lieu hybride et multidisciplinaire sera accessible aux étudiants du monde entier.
Boulimique touche-à-tout, Fabrice Hyber, lauréat de la Biennale de Venise en 1997, entré à l’académie des Beaux-Arts en 2021 et exposé dans les plus grands musées du monde, ambitionne d’y créer une pépinière-école mixant pratiques artistiques, recherche et réflexion sur l’utilisation des matériaux. «  Si les artistes travaillent depuis 30 ans sur la récupération des matériaux, leur utilisation raisonnée et l’écoresponsabilité, il n’existe, aujourd’hui, pas d’école sur le sujet. Ce sera la première du genre et de très haut niveau.  »

Un lieu hybride

Le futur complexe, dont le nom de code temporaire est l’Hyberfabrique, devrait s’appeler Sous le paysage, «  pour montrer tout ce qui est caché  », éclaire le plasticien.
Sur 1 700 m2, trois ateliers de confection technique, accessibles aux Pantinois, s’ouvriront sur un jardin flanqué d’une terrasse. Sous le bâtiment, un petit amphithéâtre accueillera les présentations de projets et les cours collectifs. Orné de lignes de dessin créées par le plasticien, le bâtiment sera visible depuis la rue.
Vingt étudiants seront invités, pendant 6 à 18 mois, à y expérimenter et à y produire leurs œuvres, mais aussi à réfléchir, avec des chercheurs, à leur présentation. «  Nous espérons qu’émergeront de cette collaboration de nouvelles formes d’art  », conclut l’artiste.

Retrouvez les autres articles du dossier "Dans la cour des grands" réalisé par Christophe Dutheil, Guillaume Gesret et Hana Levy, publié dans Canal n°319, septembre 2023 :
> "Pantin, ville attractive pour l'enseignement supérieur et la formation !"
> "Grenoble école de management s'installe à Pantin"
> "Aux portes du supérieur avec les lycées de Pantin"