© ville de Pantin 

Développement durable

Lutter contre le réchauffement climatique et vivre mieux

La diminution de la voiture au profit des mobilités douces, l'utilisation de matériaux durables dans les nouvelles constructions et la végétalisation de l'espace public, font partie des solutions de Pantin afin de lutter contre le réchauffement climatique.
Extrait du dossier réalisé par Catherine Portaluppi, Guillaume Gesret et Christophe Dutheil, publié dans Canal n°323, janvier/février 2024.

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Changer d’air, et vite !

Si l’exposition aux particules fines a fortement diminué en Île-de-France, elle était encore la cause d’une diminution de dix mois d’espérance de vie par adulte en 2019. La pollution de l’air reste également responsable de 7 900 décès prématurés par an dans la région. Respirer mieux s’avère donc un combat essentiel qui inspire 13 actions du nouveau PCAET.

«  Le niveau de dioxyde d’azote a diminué en moyenne de 25 % à Pantin en dix ans. Cette baisse s’élève à 35 % à proximité des endroits qui enregistrent le plus fort trafic routier. Les particules fines chutent elles aussi de 40 %, indique Antoine Trouche, ingénieur à Airparif. Seule la pollution à l’ozone de basse altitude a augmenté, car elle découle de réactions entre divers polluants qui surviennent en cas de fortes chaleurs, plus fréquentes du fait du changement climatique.  »

Moins de véhicules thermiques

Principal levier d’action pour lutter contre ces émissions de polluants : la diminution de la circulation automobile. Preuve en est, lors de la précédente édition de la Journée sans voiture, les concentrations en dioxyde d’azote ont baissé de 20 % au niveau de l’avenue Jean-Lolive.
Pour améliorer la qualité de l’air, le nouveau PCAET prévoit donc la suppression d’un quart des 5 600 places de stationnement en surface d’ici à 2030. «  Cela permet de libérer de l’espace public pour végétaliser et créer des trottoirs ou des pistes cyclables plus larges  », explique Alix Baron-Joly, chargée de mission PCAET.

Plus de vélos

En parallèle, le plan vélo sera renforcé, un plan piéton verra le jour, le permis vélo concernera davantage d’élèves et le montant des subventions pour l’achat de deux-roues non motorisés sera augmenté. Autres mesures prévues, l’installation, sur la voie publique, de nouvelles bornes de recharge destinées aux véhicules électriques et l’ouverture d’un garage solidaire où l’on pratiquera le rétrofit, technique qui permet de remplacer un moteur thermique par un modèle électrique.
De plus, les particules fines étant également émises par les moyens de chauffage – le bois surtout (6 % des consommations d’énergie en Île-de-France mais 86 % des émissions de particules fines), mais aussi le fioul et le charbon  – le nouveau PCAET prévoit la création d’aides aux propriétaires pour le renouvellement des chaudières polluantes.

Durable, jusque dans son aménagement

Avec son projet d’écoquartier et l’ouverture des Ateliers Diderot dédiés à l’écoconstruction, la ville travaille depuis longtemps à rendre plus durable son aménagement urbain. Ce domaine, encore très émetteur de gaz à effet de serre, fait l’objet de 11 actions du nouveau PCAET.

Pour construire de façon durable, il est impératif de réutiliser au maximum les ressources existantes sur place : c’est l’ambition du futur écoquartier des Quatre-Chemins, édifié en grande partie avec des matériaux issus de la déconstruction des bâtiments actuels, stockés et transformés grâce à une plate-forme de réemploi installée sur le site.
Les autres matériaux utilisés seront prioritairement bio-sourcés – comme le bois ou la paille – ou géo-sourcés – à l’image de la terre crue ou de la pierre sèche. Ainsi, le tout premier équipement public de l’écoquartier, qui accueillera la Micro-Folie et l’antenne jeunesse (notre illustration), sera écoconçu, tandis que l’immeuble qui, avenue Édouard-Vaillant, accueillera le CMS des Quatre-Chemins et des logements sera doté d’une structure bois et de façades porteuses en pierre de l’Oise.

Pavés et potelets réemployés

Un même impératif d’économie de ressources guidera les prochains travaux de voirie, lesquels représentent 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre de la ville. Ainsi, Pantin, qui a déjà utilisé des pavés réemployés pour la requalification du quai de l’Ourcq, réfléchit à s’associer avec Est Ensemble au site de stockage et de réusinage de matériaux de la Ville de Paris. Objectif : réemployer, après nettoyage et éventuel retaillage, pavés, potelets et autres barrières.
Du côté des Ateliers Diderot, on s’apprête à accueillir des artisans et petites entreprises spécialisées dans l’écoconstruction et l’économie circulaire, ainsi qu’un «  studio matériaux  ». «  Il s’agit d’une vitrine des solutions innovantes imaginées par nos résidents : des matériaux réemployés, recyclés, surcyclés, c’est-à-dire gagnant en valeur grâce à leur transformation. Ils peuvent être utilisés tout au long du processus de construction.  », explique Clément Simon, salarié de la société Platan qui anime cet espace établi rue Denis-Papin.
À noter que le nouveau PCAET prévoit aussi la création d’une charte du promoteur imposant des critères environnementaux à respecter.

La végétalisation prend racine

Visant l’objectif établi par l’Organisation mondiale de la santé de 10 m2 d’espaces verts disponibles par habitant, le nouveau PCAET va permettre d’intensifier les actions destinées à lutter contre les îlots de chaleur et à améliorer le cadre de vie.

Imaginez Pantin en 2030. En bordure de rues et entre les immeubles poussent des arbres à fleurs et des arbustes que l’on n’avait pas l’habitude de voir, tandis que moult esplanades et cours intérieures ont été débarrassées de leur bitume pour prendre un aspect plus naturel... Un rêve impossible ? Pas forcément ! Car Pantin, tout en gagnant des habitants, a multiplié par deux sa surface d’espaces végétalisés en un peu plus de vingt ans. Les parcs, squares et espaces verts y occupent désormais une surface de 44 hectares.
S’y ajoutent 46 hectares de terrains non construits appartenant à des particuliers, bailleurs ou copropriétés.

Planter partout

Avec l’adoption du nouveau PCAET, la ville souhaite aller plus loin et désartificialiser 20 hectares supplémentaires d’ici à 2030, répartis pour moitié sur les domaines publics et privés. Pour cela, elle continuera d’aménager de nouveaux squares, comme récemment celui du Petit-Bois, au sein de l’Îlot 27. Et, parfois, elle le fera même au détriment de projets immobiliers potentiels. Ce sera le cas, par exemple, chemin des Dunes (quartier du Port) et à l’angle des rues Charles-Auray et Courtois. Pantin prévoit, en outre, d’accompagner les promoteurs, bailleurs et copropriétés désirant végétaliser leurs «  cœurs d’îlot  ».
Mené en partenariat avec Est Ensemble, un nouveau Plan arbres a déjà permis la plantation de 2 800 spécimens et vise à en planter 5 000 – dont des sujets à fleurs et des fruitiers – le long des voies et des immeubles. «  L’objectif est qu’il n’y ait plus une seule rue sans végétal à Pantin d’ici à 2030  », résume  Guillaume Vera-Navas, responsable du pôle Transition écologique de la ville.
À noter que les arbres existants et en bonne santé seront préservés au maximum comme l’impose la Charte de l’arbre, votée en 2019 et réaffirmée lors du dernier conseil municipal.

La nature reprend ses droits

D’ici à 2026, il est également prévu d’aménager deux jardins de pluie par an, lesquels permettent de récupérer les eaux issues du ruissellement, et de multiplier les rues jardin, sur le modèle de la rue Montigny qui s’apprête à revêtir un vert manteau. Bientôt, ce seront l’impasse des Sept-Arpents, le chemin des Dunes, mais aussi les rues Magenta, Roger-Gobaut et Honoré-d’Estienne-d’Orves qui accueilleront de nombreuses plantations rafraîchissant l’air ambiant en cas de fortes chaleurs. De fraîcheur, il est également question avec les cours jardin dans les écoles, appelées à se développer, à raison d’une par an, d’ici à 2030.

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