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Seniors

Pantin, une ville active pour les seniors

Toute l'année, Pantin agit pour les Pantinois de plus de 60 ans. Activités par le Centre communal d'action sociale (CCAS), maintien à domicile et structure d'accueil permettent aux seniors d'être actif au sein de la ville.
Extrait du dossier "Les seniors sont une chance, saisissons là!" réalisé par Christophe Dutheil et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°313, janvier/février 2023.

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Un vieillissement de la population

On le sait. La France vieillit, avec une proportion de personnes âgées qui augmente depuis plus de 30 ans. Un Français sur cinq (20,5 %) a aujourd’hui plus de 65 ans, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). À Pantin, ville relativement jeune, y compris à l’échelle du territoire francilien, les 60-74 ans représentaient 11,8 % de la population (3 546 habitants) en 2019, les 75-89 ans 5,3 % (1 588 habitants) et les plus de 90 ans 0,8 % (246 habitants). Cependant, à chaque recensement, leur part s’accroît. Alors, les défis qu’entraîne ce vieillissement de la population sont-ils proportionnels à ces chiffres ?
Serge Guérin, sociologue spécialiste  de la question et professeur à l’Institut des hautes études économiques et commerciales (Inseec),  répond : «  Les enjeux du vieillissement se posent pour toutes les collectivités, quelle que soit la part de leur population ayant dépassé la barre des 65 ans. Ils sont associés à la santé, à la création de lieux où les personnes âgées peuvent nouer des liens, à l’implantation d’endroits où elles ont la possibilité de se protéger du réchauffement climatique ou bien à l’accompagnement de la dépendance.  »

Un vrai rôle à jouer

Bruno Carrère, adjoint au maire délégué aux Actions sociales et solidaires, complète : «  La problématique du bien-vieillir est encore plus prégnante dans les villes relativement jeunes, comme Pantin. Il faut se poser la question de l’accessibilité et de l’adaptabilité du territoire pour toutes celles et ceux qui sont peut-être moins visibles mais en sont des usagers quotidiens.  » Sans pour autant réduire la séniorité aux seules difficultés liées à la dépendance et à l’isolement. «  Je suis convaincu que beaucoup de plus de 65 ans vivant à Pantin sont là parce qu’ils ont envie de profiter du dynamisme de la ville !  », lance l’élu.
Serge Guérin souligne quant à lui que «  92 % des plus de 65 ans en France sont autonomes et plutôt en forme. Pour peu que l’on renforce les liens intergénérationnels, les plus âgés jouent un rôle de transmission des savoir-faire. Ils aident les jeunes à prendre du recul et peuvent, dans certains cas, pacifier des situations  ».

Préserver l’autonomie

Et ça, la ville, qui en mars dernier a lancé une enquête afin de mieux cerner les attentes de cette population, l’a bien compris ! Pour répondre aux besoins des plus autonomes, elle accompagne dorénavant, via le Centre communal d’action sociale (CCAS), tous ceux qui désirent transmettre leur passion en animant une activité. Certains viennent ainsi de mettre sur pied un club de lecture. D’autres ont été, en octobre, les architectes des activités organisées dans le cadre de la Semaine bleue, un événement qui vise notamment à sensibiliser l’opinion publique sur la contribution des retraités à la vie économique, sociale et culturelle du pays.
Parallèlement, en plus de sorties diversifiées et alléchantes, le CCAS organise des ateliers culturels, linguistiques ou sportifs. Des activités récurrentes qui s’appuient sur les équipements sportifs de la commune, le tissu associatif ou encore les institutions culturelles locales, comme au printemps 2022, lorsqu’un groupe s’est joint au Kilomètre de danse du Centre national de la danse (CND).
Pour les seniors, la participation à la vie de la ville – qui aide à se sentir utile – et la préservation d’une activité sociale sont les gages d’une autonomie plus importante et durable. Mais, lorsque cela ne suffit plus, le pôle Maintien à domicile a pour mission d’accompagner les citoyens en perte d’autonomie. Pour cela, il s’appuie sur les agents du Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) qui organise, sur prescription médicale, une prise en charge des personnes âgées ou en situation de handicap. S’y ajoutent des services d’assistance aux tâches du quoditien, de portage de repas et d’aide aux démarches administratives. Originalité pantinoise : une offre de petite maintenance comble les besoins non couverts par les auxiliaires de vie sociale que sont les menues réparations en tout genre (changement d’une ampoule, accrochage de rideaux...). De quoi éviter bien des tracasseries et créer, là encore, du lien.

3 questions à...

Bruno Carrère, adjoint au maire délégué aux Actions sociales et solidaires  

Canal : La politique de la ville en direction des seniors évolue-t-elle ?
Bruno Carrère : Oui. Même si l’aide au maintien à domicile et la prise en charge de la dépendance restent des préoccupations majeures, nous nous efforçons de développer de nouvelles politiques permettant de retarder le plus possible la perte d’autonomie. Il est en effet établi que le fait de rester utile socialement contribue à repousser le vieillissement. Notre projet consiste donc à aider les plus de 65 ans à conserver une vie sociale la plus active possible.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
B.C. : Les seniors qui partent à la retraite ont, de nos jours, en moyenne, 20 ans d’espérance de vie. Ils sont souvent en pleine possession de leurs moyens et ont beaucoup de projets, de compétences et de temps libre. Ceux-là aspirent à continuer de vivre au sein d’une collectivité vibrante, à la vie culturelle et sociale foisonnante. Nous allons donc renforcer l’offre du Centre communal d’action sociale (CCAS) qui est déjà d’une grande qualité. À Pantin, en plus des sorties organisées tous les mois, les seniors ont la possibilité de pratiquer diverses activités culturelles et sportives, comme la natation, la marche ou encore la gym douce. Mais il nous faut élargir encore plus l’éventail des propositions. Nous souhaitons aussi que le CCAS joue davantage un rôle de facilitateur, en aidant ceux qui le souhaitent à monter leurs propres activités, avec ou sans les structures de la ville. Certains sont d’ailleurs en train de créer un club littéraire, tandis que d’autres s’organisent pour aller ensemble au cinéma. Il faut encourager ces participations.

Quels sont les avantages d’une prise en charge publique des seniors ?
B.C. : Ils sont nombreux ! Je suis en effet convaincu que la solidarité ne peut pas et ne doit pas être une affaire lucrative. Le service public est capable d’offrir des prestations de qualité avec des modalités d’accès et d’accompagnement justes pour toutes et tous. C’est sa mission. Et, à mon sens, cela peut éviter de voir ressurgir des abus comme ceux qui ont eu lieu récemment dans certaines structures privées et ont été largement médiatisés.

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