© DR 

Culture et patrimoine

David ZAOUI

«  Tous mes souvenirs d’enfance sont à Pantin. J’y ai construit tous mes rêves.  »

Publié le

Auteur de quatre romans salués par la critique et plébiscités par les lecteurs, David Zaoui puise son inspiration dans son enfance passée à Pantin. Rencontre.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°290, octobre 2020.


«  Tous mes souvenirs d’enfance sont à Pantin. J’y ai construit tous mes rêves.  » Depuis toujours, la ville est une source d’inspiration pour David Zaoui. Dans son dernier roman, Le financier en chef, cet homme de 43 ans dépeint la vie de Jackson Zerbib, un antihéros qui vit au bord du canal de l’Ourcq. Ce personnage est un doux rêveur, persuadé que son destin le conduira à Hollywood où il deviendra un grand réalisateur. Son père, restaurateur dans le Sentier, est convaincu que son fils est le nouveau Spielberg…
Ce personnage haut en couleur, à qui il arrivera un tas d’aventures grâce à ses talents d’imposteur et de cuisinier, ressemble à David Zaoui. Lui aussi a rêvé de cinéma. «  À 13 ans, mes parents m’ont offert un caméscope. Je filmais sans arrêt et rapidement. Je me suis même mis à tourner des scènes d’action avec les gars qui zonaient dans le quartier.  » Avec le caddie emprunté au centre commercial Leclerc, il effectue ses travellings rue Victor-Hugo. «  Tout n’était pas rose en bas de chez moi dans les années 90, se souvient-il. Le canal n’était pas aussi branché et bien fréquenté qu’aujourd’hui…  » Il n’empêche. Les courts-métrages montés avec les moyens du bord et les clips tournés à la demande des rappeurs du coin lui valent à l’époque une petite notoriété dans sa ville et «  même un article dans Canal  », sourit le romancier.

Rupture de stock
Vingt ans plus tard, David Zaoui constate sans amertume qu’il n’a pas percé dans le cinéma. «  J’ai pourtant intégré le cours Florent à Paris où j’ai étudié la mise en scène. J’ai aussi croisé des producteurs à qui j’ai soumis des scénarii…  » Mais le monde du septième art ne lui a pas ouvert la grande porte. La reconnaissance, il la trouve actuellement dans le milieu littéraire. Dès la sortie de son premier roman, publié en 2017 dans une petite maison d’édition, il est lauréat d’un prix au Festival du premier roman de Chambéry. Dans ce livre, intitulé Je suis un tueur humaniste, l’auteur réussit à rendre un tueur à gages attachant et sympathique. «  Ce livre a plu. Aujourd’hui, il est en rupture de stock. Du coup, les exemplaires d’occasion se vendent à plus de 100 € sur internet.  »

Ce n’est qu’un début
Devant ce succès, les éditions Jean-Claude Lattès publient ses deux romans suivants. Le premier, Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris, raconte l’histoire d’un loser au grand cœur qui vit dans un HLM de Pantin. Le livre est remarqué à sa sortie par l’ancien patron du Point, Franz-Olivier Giesbert, qui va jusqu’à écrire que David Zaoui est un «  enfant de Philip Roth et de Woody Allen  ». Il n’en demandait pas tant. Une autre voix qui compte, celle de Gérard Collard, le chroniqueur littéraire à la houppette qui officie sur France Télévisions, assure que le dernier roman de David Zaoui «  rend heureux, qu’il est savoureux, généreux, drôle…  » Tous ces compliments donnent aujourd’hui des ailes à David Zaoui, qui nous dit avoir plusieurs romans en préparation. «  Une fois encore, Pantin servira de toile de fond à mes histoires.  » Affaire à suivre…

Disponibles en librairie :
Sois toi-même, tous les autres sont déjà pris, 2019, éditions J.C. Lattès, 12,99 € .
Le Financier en chef, 2020, éditions J.C. Lattès, 19 € .
Le Peintre du dimanche, 2020, Le Livre de Poche, 7,40 € .