Sport et loisirs

Jaimee FLOYD ANGELE

«  Le Pôle France m’a donné un cap à suivre. J’ai pris conscience à cette époque que j’avais quelque chose à accomplir dans le tennis.  »

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Enfant de la balle

On le présente comme la future relève du tennis français. Dans quelques jours, et à tout juste 18 ans, le Pantinois Jaimee Floyd Angele, l’un des meilleurs tennismen mondiaux de sa génération, va participer, pour la deuxième fois de sa carrière, aux internationaux de Roland-Garros. Portrait à la volée.
Portait de Hugo Lebrun, publié dans Canal n°278, mai 2019.


N’y allons pas par quatre chemins. Lorsque Jaimee Floyd Angele déploie son double mètre zéro sept, le service est souvent gagnant. À 18 ans, le jeune pantinois, déjà 650ème au classement ATP, prépare sa deuxième participation aux internationaux de Roland-Garros. «  C’est un rendez-vous prestigieux. J’y avais déjà participé trois fois en juniors, en me mettant beaucoup de pression. L’an passé, pour ma première sur le circuit ATP (seniors), j’ai affronté un joueur qui avait battu Federer un mois avant. Je me suis alors présenté en me disant qu’il fallait jouer pour le plaisir.  »

De Pantin à l’Insep
Le plaisir du jeu a toujours été son moteur. Infatigable et remuant, Jaimee est encore haut comme trois pommes quand il tape ses premières balles contre le mur du Tennis club de Pantin où sa mère préside et son père entraîne. «  C’est là que tout a commencé… J’y passais tous mes week-ends. J’adorais jouer des heures avec mon père qui ne me laissait jamais gagner. J’en pleurais de rage.  » Sa formation pantinoise va durer sept ans, avant que son talent, rapidement repéré, ne s’exporte bien au-delà de la ville : au Blanc-Mesnil puis au Pôle France de Poitiers, avant de décoller à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) et au Centre national d’entraînement, temple des tennismen hexagonaux de haut niveau.
Travail, rigueur, abnégation. L’enfant bouclé du quartier de la mairie apprend vite et bien. «  Le Pôle France m’a donné un cap à suivre. J’ai pris conscience à cette époque que j’avais quelque chose à accomplir dans le tennis.  » Discipline, rigueur, ambition. Jaimee prend son envol. Son service, son coup droit et sa lecture du jeu font des ravages sur le circuit juniors.

La tête et les jambes
La pépite au physique hors norme se hisse alors rapidement parmi les tout meilleurs joueurs mondiaux de sa génération et devient champion de France cadet en 2016. Une ascension qui lui vaudra d’être invité, en 2018, à Roland-Garros, son premier tournoi du Grand Chelem, aux côtés des Nadal, Federer et autres stars du circuit. De quoi nourrir des ambitions légitimes. «  J’aimerais bien me hisser à la 300e place mondiale à moyen terme.  » Des objectifs qui passent par un travail sans relâche. Un entraînement obstiné avec des semaines de 30 heures raquette en main sur les courts.
«  JFA  » a les jambes, la puissance, la technique. Mais le jeune espoir – que les observateurs considèrent comme la relève du tennis français – sait aussi qu’il devra compter avant tout sur sa tête. «  Je bosse l’aspect mental avec deux préparatrices qui me permettent de rester fort, concentré, pour ne pas décrocher quand les événements se compliquent lors d’un match. C’est primordial au plus haut niveau.  »
La tête froide, mais des étoiles plein les yeux, le jeune homme rêve sereinement «  d’entrer un jour dans le top 10 mondial et de remporter un tournoi du Grand Chelem…  » Le Tennis club de Pantin rêve avec lui.