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Culture et patrimoine

Nora GAUTHIER

«  Les enfants sont le public le plus exigeant que je connaisse. Je suis en quelque sorte sur scène depuis longtemps !  »

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Professeure des écoles à Louis-Aragon élémentaire depuis près de 10 ans, Nora Gauthier passe des salles de classe au studio d’enregistrement sous le nom de Noraya. Cet automne, elle sort Mille et une femmes. Coup de projecteur sur cette instit’-artiste.
Portrait de Hana Levy, publié dans Canal n°299, septembre 2021.


Longs cheveux bruns, yeux de braise et vêtements colorés, Nora, à la ville, devient Noraya à la scène. Placé sous le signe de l’émancipation féminine, son album, qui sortira cet automne et dont elle est auteure-compositrice-interprète, a trouvé écho dans sa vie d’enseignante. «  Deux passions qui se nourrissent mutuellement…  » Depuis une dizaine d’années, Nora Gauthier met son appétit pour les arts au service de ses élèves. Toujours en avance d’un projet, elle se saisit du Portail d’actions éducatives et culturelles pantinois – un partenariat inédit entre la ville, des lieux de culture, des associations et l’Éducation nationale – pour «  donner à tous accès à l’art, une mission essentielle de l’école qui, pour moi, a vocation à éveiller des passions  », s’enflamme l’enseignante.
À elle et ses élèves, les projets chorégraphiques au CND ou les ateliers musicaux à La Dynamo, mais aussi des aventures qu’elle imagine seule… En 2018, par exemple, elle fait entrer philosophie et méditation dans sa classe pendant un an, expérience qui donnera naissance à un documentaire signé Frédéric Lenoir, Le Cercle des petits philosophes.

Soif de culture
Issue d’une famille humaniste et révolutionnaire, de mère algérienne et de père français, elle est biberonnée à la culture. «  C’était notre oxygène  », se souvient-elle. Depuis, Nora fait de la musique son second souffle et du métissage son carburant. Après s’être passionnée corps et âme pour le jazz, elle apprend la guitare et le chant. Il y a cinq ans, elle commence à chanter ses propres mots ; l’année dernière, elle demande à travailler à mi-temps dans sa classe de CM1-CM2 pour avoir du temps à consacrer à l’enregistrement de son premier album. «  Les enfants sont le public le plus exigeant que je connaisse. Je suis en quelque sorte sur scène depuis longtemps !  »

Portraits de femmes
Shéhérazade de mille et une nuits musicales, Nora se veut une passeuse, «  en étant le moins cliché possible  ». Sur des rythmes folks aux sonorités arabo-andalouses et blues, ses chansons, interprétées en français, flirtent avec la musique du monde où la diversité, «  mon quotidien d’enseignante et de Pantinoise  », règne en maître.
Chaque morceau brosse le portrait d’une femme. Des héroïnes ordinaires qui aimantent la guitare et la voix émouvante et fêlée de Nora. Il y a Caroline, une fille-mère qui tombe enceinte trop tôt ; Lisa, une adolescente dont le corps change ; Emma, qui se laisse séduire sans être libre ; Oumi, une maman un peu compliquée ou encore Violaine, victime de féminicide. La quête de son double tutélaire, son héroïne franco-algérienne, Leïla (single sorti en octobre), évoque celle de Nora. «  C’est ma chanson la plus autobiographique. Même si, par pudeur, je n’ai pas voulu faire un album autocentré, dans chacune de ces femmes, il y a un peu de moi.  » Le rêve de cette infatigable globe-chanteuse ? «  Être programmée dans la Saison culturelle pantinoise.  »

Informations pratiques

  • Album Mille et une femmes chez Antipodes Music
  • Son compte Instagram : noraya-music
  • Son compte Facebook : noraya