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Sport et loisirs

Sirine BIRI

«  Je combats pour la première fois chez les seniors, je compte bien me faire un nom !  »

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À coups sûrs

Sirine Biri, la boxe pour exutoire

En mai dernier, Sirine Biri est devenue, à 18 ans tout juste, championne de France junior
de boxe thaï alors qu’elle préparait le concours de première année de médecine.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°283, novembre 2019.


C’est une jeune fille discrète et souriante que l’on découvre au bord du ring. Sirine Biri est devenue la «  chouchoute  » du club Pantin Muay Thaï (PMT) depuis qu’elle a remporté, en mai dernier, le championnat de France junior dans la catégorie des moins de 54 kilos. Abasse, Malang et Tolga, ses coaches, la disent «  bosseuse  » à l’entraînement et «  déterminée  » lors des combats. Voilà deux ans qu’ils l’ont prise sous leur aile. Immédiatement, ils ont perçu le potentiel de cette adolescente, pourtant timide et asthmatique.
Au départ, quand elle a testé cet art martial sur les conseils de sa mère, qui voulait qu’elle apprenne à se défendre, Sirine n’était pas convaincue. «  Je pensais que ce sport n’était pas fait pour moi. Je voulais pratiquer la natation après avoir fait de la danse. Pour moi, la boxe thaï avait un peu l’image d’un sport de délinquants. En venant aux entraînements du PMT, j’ai vite compris que ces clichés étaient complètement faux.  »

Une enfant des Courtillières
Pour Sirine, la boxe thaï, muay thaï en version originale, s’est imposée petit à petit comme un exutoire. Une manière d’exprimer des choses enfouies en elle. «  Bien sûr, il y a une certaine violence dans cette discipline. Elle ressort quand je tape avec les pieds et les poings, mais aussi avec les genoux et les coudes. Mais ce sport est une façon de me défouler en sortant des cours de la faculté de médecine.  » Car la jeune Pantinoise est une élève studieuse. Après avoir tenté le concours de première année de médecine, auquel elle a échoué de peu, elle a été reçue à la rentrée dans une formation qui l’amènera à devenir orthoptiste (rééducation des troubles de la vision). «  J’ai toujours été bonne élève…  », commente-t-elle sobrement.
Sirine a grandi et vit toujours dans le quartier des Courtillières avec sa sœur, ses deux frères et ses parents. «  J’aime ce quartier. Il est populaire et chaleureux. Les habitants s’entraident et se disent bonjour dans la rue.  » Quand, à l’âge de 15 ans, elle fait ses premiers pas dans le lycée parisien Rocroy-Saint-Vincent-de-Paul, Sirine découvre des mentalités différentes. «  Je me suis adaptée. Je suis restée discrète et j’ai saisi le meilleur de ce milieu. Je reconnais que je n’ai pas affiché haut et fort ma passion pour la boxe thaï. De toute manière, je pense que mes camarades ne m’auraient pas crue.  »
 
Futur grand nom de la boxe
À la maison, elle a dû convaincre son père qui était réticent à l’idée qu’elle monte sur le ring en compétition. Lors de son premier combat, aux Trophées nationaux en décembre 2018, elle sort indemne de son duel et gagne contre la favorite de l’épreuve. La famille est rassurée et fière, mais son père déchante quelques semaines plus tard quand sa fille aînée prend un vilain coup à la mâchoire au championnat d’Île-de-France. «  Je n’ai pas pu manger normalement pendant une semaine  », sourit-elle. Cela ne l’empêchera pas de remporter les championnats de France quelques mois plus tard sous les acclamations des membres du club venus la soutenir. Dimanche 24 novembre, ils seront à nouveau tous là pour l’encourager lors du gala 100 % féminin organisé dans le mythique gymnase Japy à Paris. «  Je combats pour la première fois chez les seniors, je compte bien me faire un nom !  »

Une pépinière de champions 

Le Pantin Muay Thaï compte plusieurs autres champions, à l’image de Mickael Benatar, champion du monde senior en classe A, mais aussi de Kevin Mainge et de Jorgues Baboci, champions d’Île-de-France seniors.
Du côté des enfants et des adolescents, Lina Cheambi est championne d’Île-de-France chez les pupilles, Ambrine Hidous s’est imposée au championnat de France cadettes et Driss Sun a décroché le titre de champion d’Île-de-France junior.

Toutes les infos sur le club sur sa page Facebook : Pantin MuayThaï.