Pia © Florimages 

Street-art

Au programme de la bibliothèque Elsa Triolet : le street-art

Dans le cadre de La Voie des idées, deuxième volet de Transmission(s), la thématique du cycle culturel annuel des bibliothèques de Pantin, Elsa-Triolet organise ce mois-ci un focus sur le street-art. Au menu ? Balade urbaine, conférence, ateliers et happening.
Article de Anne-Laure Lemancel, publié dans Canal n°315, avril 2023.

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Le street-art à l'honneur

Transmissions(s) : c’est autour de cette belle notion que tourne la programmation culturelle annuelle des bibliothèques de la ville. Après un premier volet intitulé Ce qui nous lie, la deuxième partie, La Voie des idées, explore, depuis le 31 janvier, le partage de positionnements et d’engagements sociétaux.
En avril, cette trame généreuse s’articulera essentiellement autour du street-art. Le 15 (14.00), le street-artiste Comer, as du spray, figure historique du mouvement arrêtée en 2001 pour la pratique illicite de son activité et auteur d’un ouvrage sur l’envers du décor de cet univers underground, animera une rencontre baptisée «  Vandales ou artistes : quand l’art bouscule les frontières  ». L’occasion de retracer l’évolution spectaculaire d’un art clandestin dont certaines œuvres, présentes dans les musées, s’arrachent aujourd’hui à prix d’or.
Le lendemain (10.00), les Pantinois sont conviés à une balade urbaine à l’Îlot 27, dorénavant élevé au rang de musée à ciel ouvert, menée par le conférencier, artiste polymorphe et collagiste, Sigismond Cassidanius.

Un art social et engagé

La transmission se fera également via un duo de choc, Pia et Nawak, membres de l’association Murals et du collectif de street-artistes au féminin Who’s that girl. «  J’ai compris que je pouvais conjuguer ma passion pour l’art mural avec une démarche utile socialement  », éclaire Nawak. Éprise de liberté et d’adrénaline, elle graffe dès l’âge de 15 ans, avant de s’envoler pour l’Amérique latine à 20 ans. À Buenos Aires, elle croise la route de l’association Cruz del Sur qui utilise des fresques murales réalisées collectivement comme vecteurs de lien social et outils pour sortir les jeunes de la délinquance et des addictions. C’est la révélation. De retour en France, elle s’inspire de cette expérience pour fonder Murals. L’association, qui a œuvré aux Quatre-Chemins et à l’Îlot 27, encadre la création de fresques participatives souvent sur des thèmes de société : les droits des femmes, ceux des réfugiés…
De son côté, Pia, spécialiste de la technique antique de la fresque – chaux-sable-eau-pigments naturels – a, elle aussi, beaucoup bourlingué. Au Mexique, au Salvador, au Nicaragua... et au Pérou. «  Là-bas, raconte-t-elle, j’ai commencé à baigner dans le muralisme. Les fresques politiques y sont peintes directement sur les façades. Une vision forte et engagée !  » C’est donc naturellement qu’elle rejoint Nawak et sa bande dès son retour en France en 2021.

Place à la pratique !

Le 12 (14.00), les trentenaires dirigeront, à Elsa-Triolet, une initiation au pochoir accessible dès l’âge de 6 ans. Le 15 (14.00), c’est avec Who’s that girl qu’elles réaliseront, sur les vitres de la bibliothèque, une fresque XXL graphique et chamarrée, imaginée comme un hommage aux femmes, à la nature luxuriante et aux imaginaires qui peuplent nos lectures.  Une belle histoire de transmissions, en somme.

Informations pratiques :