Pantin boit Bio - Pantin la fête, 2022 © ville de Pantin 

Égalité femmes-hommes

Dix vigneronnes exposantes au salon Pantin boit Bio

À l’occasion du salon Pantin boit bio, coup de projecteur sur des vigneronnes invitées les 3 et 4 juin. À quelques jours de l’événement organisé sur le parvis du théâtre du Fil de l’eau, elles nous parlent de la place des femmes dans le monde du vin.
Article de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°317, juin 2023.

Publié le

Séverine Veyrac, Tarn-et-Garonne

«  Au départ, j’étais l’épouse du vigneron  »

«  Le monde du vin est en train de changer. Les femmes occupent dorénavant une plus grande place. Au départ, j’étais l’épouse du vigneron mais, petit à petit, les gens du métier m’ont considérée comme une vigneronne à part entière  », explique Séverine Veyrac, productrice de fronton bio dans le Tarn-et-Garonne.
Après des études de biologie et une expérience professionnelle de commerciale, elle rejoint, en 2018, l’exploitation de son mari. «  Depuis, j’ai mille casquettes : je m’occupe du marketing, de la comptabilité, je donne mon avis lors de l’assemblage…  »
Séverine Veyrac a également mis en place une activité d’œnotourisme et propose des visites et dégustations. «  Avec mon mari, on se répartit les rôles. J’ai apporté une autre vision du métier, peut-être plus féminine. J’ai, par exemple, créé une épicerie fine. J’ai également changé les étiquettes pour transformer l’image de marque de notre production.  »

  • Château de Belaygues, stand 12.

Nathalie Freyburger,  Alsace

«  Donner de la visibilité aux femmes  »

«  Aujourd’hui, il y a des femmes sur le tracteur et je vois de plus en plus de filles qui reprennent l’exploitation familiale  », affirme Nathalie Freyburger, laquelle n’est pas issue d’une famille de vignerons. «  J’ai découvert les métiers du vin au cours de mes études, détaille-t-elle. À partir de 1993, j’ai travaillé pour une coopérative en Alsace au sein de laquelle je m’occupais de la vente et des dégustations.  »
Lorsque son mari reprend l’affaire familiale en 2000, Nathalie le rejoint immédiatement pour l’aider à produire des crus locaux et bio. «  Il y a 25 ans, c’était un milieu très masculin. Lorsqu’une femme participait à une dégustation, tout le monde se retournait sur elle. Mais les mentalités ont évolué, les nouvelles générations sont plus ouvertes.  » Nathalie fait aussi partie d’une association regroupant des vigneronnes de sa région. «  On s’entraide beaucoup et on crée des événements pour donner de la visibilité aux femmes.  »

  • Domaine Freyburger, stand 14.

Céline Coté, Bourgogne

«  Pour certains travaux, les femmes sont meilleures  »

«  Comme partout, il existe des remarques déplaisantes à l’égard des femmes dans le monde du vin. Mais ce n’est pas propre à notre milieu.  » Céline Coté exerce sa passion depuis 24 ans dans la région de Tonnerre. En 1999, elle reprend la petite exploitation viticole de son père qu’elle agrandit et convertit au bio et à la biodynamie. «  Comme je consomme bio, je ne me voyais pas produire du vin qui risquait de nuire à la santé  », explique-t-elle, avant de reprendre : «  Je suis une femme vigneronne qui sait s’entourer d’hommes. Sur l’exploitation, il y a des tâches qui nécessitent de la force physique. Les hommes sont mieux armés que moi. En revanche, pour certains travaux plus minutieux, j’observe que les femmes sont meilleures. Par exemple, c’est moi qui m’occupe de tracter le cheval dans les vignes.  »

  • Domaine Céline Coté, stand 4.

Aude Clavier,  Touraine

«  C’est moi qui suis en première ligne  »

Après avoir débuté sa carrière en tant qu’œnologue, Aude Clavier est devenue cheffe d’exploitation à l’âge de 33 ans. En 2015, elle reprend 10 hectares de vignes dans la vallée de la Loire où elle produit un Sauvignon blanc fruité bio. «  J’exerce un métier passion qui demande énormément d’heures de travail. Je m’occupe de la vigne, de la mise en bouteille, de la commercialisation…  »
Être une femme dans un milieu d’hommes ne lui pose aucun problème. «  C’est même parfois un atout !, précise la trentenaire. Certains cavistes et organisateurs de salon recherchent des vins produits par des vigneronnes et les journaux aiment en parler.  » Et d’ajouter : «  Les femmes ont toujours travaillé sur les exploitations viticoles en Touraine mais, auparavant, elles étaient dans l’ombre. C’était le nom du mari qui figurait sur l’étiquette. Aujourd’hui, c’est moi qui suis en première ligne et c’est mon mari qui m’aide à gérer l’exploitation.  »

  • Divin Loire, stand 32.

 

Informations pratiques Pantin boit Bio :

  • Samedi 3 juin 2023, de 11.00 à 20.00 ; dimanche 4 juin 2023 de 11.00 à 18.00
  • Parvis du théâtre du Fil de l’eau (20, rue Delizy)
  • Entrée gratuite
  • Verre de dégustation à 5 euros
  • Découvrir le programme complet de la 6e édition de Pantin boit Bio sur le site internet sortir de la ville

Les femmes à l’honneur
À l’occasion de Pantin boit bio, une exposition, intitulée Paroles de vigneronnes, sera présentée sur le parvis du théâtre du Fil de l’eau. En reprenant les codes graphiques de l’artiste Ernest Pignon-Ernest, pionnier de l’art urbain, l’accrochage rassemblera une série de photos noir et blanc. De son côté, Mademoiselle Jaja, œnologue habituée du salon, animera une initiation à la dégustation sensitive intitulée Hommes-femmes, réalités et perceptions : le vin peut-il nous réunir ?

Informations pratiques :
> Samedi 3 juin 2023, de 14.00 à 18.00, et dimanche 4 juin 2023, de 15.00 à 17.00 ;
toutes les 30 minutes.