Fanta Minthe Zerbo et Rachida El Houbbi ont bien sûr été épaulées par les autres associations et les hommes du quartier, fortement mobilisés également. © ville de Pantin 

Tranquillité publique

Unies pour protéger la maison de quartier des Courtillières

Samedi 1er juillet, face à la tentative d’incendie de la maison de quartier des Courtillières, plusieurs associations de femmes sont montées au créneau pour calmer les émeutiers et défendre cet équipement public qui leur est cher. Elles témoignent.
Article de Christophe Dutheil, publié dans Canal n°319, septembre 2023

Publié le

«  Dans la nuit du 1er au 2 juillet, les SMS et les photos ont fusé. J’ai tout de suite compris que quelque chose de grave se passait, soupire Samah Hosny, directrice de la maison de quartier des Courtillières lorsqu’on l’interroge sur le déroulé local des événements qui, début juillet, ont embrasé la France. Cet équipement est celui des Pantinois et c’est là que nous travaillons tous les jours. Le choc a donc été immense pour moi et pour toute l’équipe.  »
Mais c’est aussi dans ce type de situation que l’on mesure la ténacité et la solidarité dont savent faire preuve les habitants du quartier. «  Il y a eu une mobilisation très touchante de nombreuses femmes pour faire cesser les hostilités et défendre cette institution publique particulièrement importante  », observe la directrice.

No pasarán !

Rachida El Houbbi, présidente de l’association La Casa des Pantinois, un réseau d’entraide qui organise diverses activités, est l’une d’entre elles. Lorsqu’elle apprend la nouvelle, elle se mobilise immédiatement pour «  défendre coûte que coûte ce refuge pour les mamans et les enfants du quartier  ». Mère d’un garçon et de deux filles, cette amoureuse des Courtillières dit avoir été profondément heurtée par ce qu’elle a vu depuis ses fenêtres : «  J’ai pensé à toutes ces femmes qui ne sortent presque pas, ou sont passées par des périodes très difficiles, et qui ont toujours trouvé du réconfort et de quoi s’occuper à la maison de quartier. Il n’était pas possible de rester inactive.  »
De cette réflexion, partent les échanges avec Fanta Minthe Zerbo, présidente de l’Association africaine des femmes pantinoises (AAFP), tout aussi «  sidérée  ». «  J’ai décidé de m’associer à une sorte de vigie pour défendre la maison de quartier tant que la situation ne serait pas apaisée  », explique cette mère de trois enfants. C’est ainsi, qu’entourées de nombreuses adhérentes de leurs structures respectives, Rachida et Fanta ont, chaque soir de la première semaine de juillet, veillé sur l’équipement.

Agir ensemble

Voisine des lieux, Léa Letellier, membre de l’association Pierre de lune qui promeut la culture auprès des jeunes et mène des actions humanitaires, a, elle aussi, rejoint les vigies et maraudes. «  Je suis également une usagère et je voulais être là, indique-t-elle. Nous étions un groupe de personnes de toutes générations et de tous horizons – associatifs, travailleurs sociaux, citoyens... – et il était très réconfortant d’être unis dans ce moment difficile.  » Le calme revenu, il reste de cette période de belles rencontres et la volonté d’agir en commun pour ce lieu où l’on vient en aide aux habitants du quartier.