WeToo festival : féministe, familial et festif

La création d'un festival motivé par la protestation

Tout surgit d’un ras-le-bol. À l’origine, un collectif de femmes, artistes de théâtre et militantes féministes, partage un constat : «  En gros, on était programmées deux dates dans l’année, le 8 mars et le 25 novembre, journées internationales des droits des femmes et de lutte contre les violences faites aux femmes. Le reste du temps ? Nada !, s’insurge, aujourd’hui encore, la comédienne et metteuse en scène Cécile Martin. Du coup, on a décidé de créer notre propre événement.  »

Féminisme des familles

La première édition du WeToo festival se déroule à la Cité fertile en septembre 2020. Ce jour-là, 3 500 visiteurs répondent présents. Depuis, le succès n’a pas été démenti et WeToo a affiné son identité. «  Nous avons voulu tisser un événement à la fois féministe et familial, deux adjectifs que l’on renvoie trop souvent dos à dos, éclaire Cécile Martin. Nous pensons, à l’inverse, que le féminisme peut trouver des solutions dans les cellules familiales, quelles qu’en soient les formes. Notre programmation, la plus inclusive possible, s’adresse donc aux enfants, aux ados et aux adultes.  »
Ainsi, un kids corner, proposant des activités non genrées, laissera toute liberté aux parents de profiter de la manifestation. Et ils auront de quoi faire ! Avec ses performances, spectacles, concerts, DJ sets, créations de podcasts, séances de dédicaces, ateliers et tables rondes, ce rendez-vous pluridisciplinaire a en effet été pensé comme «  une expérience totale  ».

Un programme multiforme

Les tables rondes exploreront ainsi deux thématiques. Animée par la journaliste Giulia Foïs, Le burn out féministe reviendra sur ce que les luttes coûtent aux militantes (cyberharcèlement, épuisement moral…). Quant à Femmes et (in)justices, proposée par l’historienne Christelle Taraud, elle permettra d’aborder les alternatives à la justice, parfois défaillante à l’égard de celles qui y font appel. D’autres conférences de 30 minutes, les Quickies, s’intéresseront à des problématiques telles que l’intersexualité et la grossophobie.

Côté théâtre, Beauté fatale s’inspirera de l’ouvrage de Mona Chollet sur les injonctions sociales à la perfection des corps ; Quand je serai grande, je serai Patrick Swayze narrera les états d’âme désopilants d’une quadragénaire ; Les Petites Épouses des Blancs explorera la domination coloniale à travers les mariages entre blancs et femmes africaines, tandis que Et leurs cerveaux qui dansent abordera la charge mentale de mères d’enfants atteints de troubles neurologiques. Les plus jeunes seront quant à eux comblés avec Ni prince, ni princesse qui s’attaque aux stéréotypes de genre véhiculés par les albums jeunesse.
Côté musique, la Chilienne Gatica interprétera ses titres volcaniques, quand la truculente GieDré livrera d’irrévérencieuses chansons. Pour compléter le tableau, citons les ateliers Badges téton(s), Poétiser sa rage ou encore Pop cancan.
«  Nous voulons faire de ce festival un moment festif autant qu’un endroit de conscientisation et de convergence des luttes féministes, antiracistes et LGBT  », conclut Cécile Martin.

Informations pratiques :

• WeToo festival. Du 8 au 10 septembre 2023 à la Cité fertile, 14, avenue Édouard-Vaillant.
• Toute la programmation et les tarifs sur le site internet du WeToofestival