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Commerces et entreprises

La restauration à Pantin : une offre diverse et variée

C’est le printemps des restaurants ! Alors que La Butinerie fête son premier anniversaire le 13 mai, Pantin, qui compte 178 établissements, accueille, dès le 4 mai, à la Guinguette des Grandes Serres, Justine Piluso, jeune cheffe prometteuse. Mais, à Pantin, restauration ne rime pas seulement avec consommation…
Extrait du dossier réalisé par Tiphaine Cariou, publié dans Canal n°316, mai 2023.

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En ce jeudi midi, le restaurant Eau Canal affiche complet, à l’image de ses homologues. Employés des sociétés du secteur, habitants du quartier, Parisiens en goguette… tous se croisent le temps d’une pause déjeuner. Sériel et Lorraine travaillent dans un collège voisin. Au fil des mois, Eau Canal est devenu leur QG : «  À Pantin, il y a une belle offre de restauration à petits prix dans tous les quartiers. Ici, c’est comme une brasserie parisienne revisitée façon kabyle. On adore, le service est top !  », s’exclame Sériel.
Pour autant, malgré une reprise post-Covid bien engagée, les restaurants affrontent de nouveaux défis. «  Ceux de la petite couronne, comme à Pantin, s’en sortent mieux que les autres car ils sont toujours fréquentés par les salariés des entreprises. Mais la généralisation du télétravail change la donne. Les professionnels vont devoir s’adapter  », explique Leïla Abdellaoui, coordinatrice à la Chambre de commerce et d’industrie de Seine-Saint-Denis.

Cuisiner un monde meilleur

Dans le domaine de la restauration, Pantin, qui compte au total 178 établissements, s’illustre surtout grâce à un écosystème qui s’est fédéré autour d’une alimentation saine et accessible et de l’insertion professionnelle.
En l’espace de 31 ans, Les Relais solidaires, une structure hybride qui intervient dans tous les champs de l’économie sociale et solidaire, ont ainsi formé aux métiers de la restauration 6 000 personnes éloignées de l’emploi. «  Depuis quelques années, nous nous adaptons à l’évolution de ces métiers avec de la vente à emporter ou la confection de street food  », explique son directeur, Nabil El Dirani, dont le prochain terrain de jeu, une friche située aux Sept-Arpents, proposera des pizzas.
De son côté, le Pas si loin, café associatif fondé en 2014,  a également pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. Fort de 450 adhérents, son objectif initial reste inchangé : favoriser le lien entre les habitants des Quatre-Chemins, notamment grâce à l’alimentation. Ce printemps, il s’associe à Artagon pour investir la cantine de l’ancien collège Jean-Lolive, devenu le repaire de la scène artistique émergente. «  Cet espace, où il sera possible de déjeuner à prix modéré, permettra d’accueillir, le samedi midi, des apprentis chefs du quartier pour une mise en situation professionnelle. Cet été, nous aménagerons également un stand de vente sur le marché provisoire des Quatre-Chemins où des plats préparés par des habitantes en voie de professionnalisation seront proposés  », indique Antonin Lenglen, chargé de projet.

Éco-responsable et solidaire

À quelques encablures de là, un autre lieu imagine la restauration de demain. À la Cité fertile, le restaurant d’application La Source propose un menu de saison composé par les apprentis de son école de cuisine installée sur place. Depuis un an et demi, 130 chefs ont été formés à la restauration éco-responsable et ont appris à valoriser les circuits courts autant que les recettes anti-gaspi. Mieux : en 2022, La Source a valorisé 40 % de ses déchets, soit 1 420 kilos.
Proposant une alimentation durable, locale et inclusive, La Butinerie, maison des alternatives alimentaires, poursuit quant à elle son envol. Le midi, il est possible de pousser la porte de sa cantine participative et d’y partager un déjeuner à prix libre. Tous les 15 jours, elle accueille également les Mardis de La Butinerie, un repas solidaire auquel prennent part des personnes fréquentant le centre d’accueil Le Refuge et les associations caritatives locales. «  L’idée est de cuisiner et de déjeuner ensemble. Tous ces gens, qu’ils soient réfugiés, migrants ou SDF, sont pour la plupart très isolés. Ici, tout le monde met la main à la pâte et éplucher des légumes, ça crée des liens !  », assure Séverine Coutaud, coordinatrice du lieu. Pour son premier anniversaire, La Butinerie organise, samedi 13 mai, une grande fête de quartier à son image. Au programme : buffet participatif, vélo-smoothies, plantations, tombola et atelier de réparation/vente de bicyclettes. Idéal pour découvrir le concept !

Premier anniversaire de La Butinerie : samedi 13 mai, de 10.00 à 18.00, 32, rue de l’Ancien-Canal.

CARNET D’ADRESSES
La Butinerie : 32, rue de l’Ancien-Canal. Les mercredis et samedis de 10.00 à 20.00 ; les jeudis et vendredis de 12.00 à 20.00. Cantine participative sur inscription au   06 66 33 56 32 ; prix libre.
Cantine Artagon (ouverture courant mai) : 34, rue Cartier-Bresson. Les lundis et mardis de 12.00 à 15.00 ; les mercredis et vendredis de 9.30 à 22.30 et le samedi de 10.30 à 17.00. Formules entre 9, 5 et 16 , plats à prix libres et réductions possibles.
Les Relais solidaires : 61, rue Victor-Hugo. Le lundi de 9.00 à 18.00 et du mardi au samedi de 9.00 à minuit. Formules à 18 et 21  le midi.
La Source : 14, avenue Édouard-Vaillant. Du lundi au jeudi de 12.00 à 15.00. Formules à 16 et 17 .

3 QUESTIONS À…

Zora Zemma, conseillère municipale déléguée au Développement du commerce, à l’Animation de la ville et aux Temps libres

Canal : Comment se porte le secteur de la restauration à Pantin ?
Zora Zemma : Après deux années marquées par la pandémie, on assiste enfin à une reprise de l’activité mais principalement à l’heure du déjeuner. Aujourd’hui, à Pantin comme ailleurs, les restaurateurs sont confrontés à des taux d’inflation élevés, à une augmentation du coût des denrées alimentaires et à une pénurie de main d’œuvre. Il faut plus que jamais les soutenir en poussant la porte de toutes ces bonnes adresses qui fleurissent dans la ville !

Ce secteur contribue-t-il au développement économique et à l’attractivité de la ville ?
Z.Z. : Bien sûr ! Les restaurants et leurs terrasses sont des lieux de rassemblement et de convivialité par excellence. À Pantin, les nouvelles enseignes ont commencé à s’implanter à partir de 2016. Et elles ont changé le visage de la ville ! Ce secteur, toujours en recherche de main d’œuvre, est aussi un vivier d’emplois local. Des acteurs de l’économie sociale et solidaire, comme Les Relais, La Butinerie ou le Pas si loin permettent même l’insertion professionnelle des Pantinois éloignés du monde du travail. Quant aux restaurateurs qui travaillent en circuit court et qui s’approvisionnent auprès d’autres commerçants locaux, ils créent un réseau économique vertueux.

La ville soutient-elle les restaurateurs ?
Z.Z. : Oui. L’une des actions phares de la commune a été, pendant toute la période post-Covid, l’exonération des droits de terrasse. Depuis l’an dernier, ils sont redevenus payants mais, pour plus de flexibilité, les commerçants ont le choix entre deux options et deux tarifs : une terrasse saisonnière, de mai à octobre, ou une terrasse annuelle.
Nous faisons également en sorte, depuis plusieurs années, de mettre à disposition, chaque été, partout dans la commune, une sélection de food trucks et autres triporteurs. Outre ce rôle d’animation du territoire, la ville a également à cœur d’accompagner au mieux les projets d’implantation afin de proposer aux Pantinois une offre de restauration accessible et diversifiée.

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