© ville de Pantin 

Développement urbain

Le quartier Hoche poursuit sa transformation

Début 2022, le Lot A, cet immeuble qui s’étale du 41 au 47 rue Hoche à Pantin, accueillera ses 1ers habitants. Au printemps, ils seront rejoints par des commerçants installés au rez-de-chaussée des 106 logements sociaux de l’ensemble.
Extrait du dossier "Le coeur de ville bat plus fort", Pascale Decressac, Frédéric Fuzier et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°302, décembre 2022.

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Depuis près de deux décennies, la ville œuvre pour donner corps et cœur au quartier Hoche et en faire, à côté du carrefour de l’Église et de la place de la Pointe, l’une des centralités pantinoises.
À l’aube des années 2000, la première étape de ce grand projet fut de lutter contre l’habitat insalubre qui, à cette époque, gangrène le secteur. Un chantier de longue haleine qui a vu la démolition d’immeubles vétustes pour en ériger de nouveaux et a permis aux habitants de retrouver des conditions de vie dignes.
Dans le même temps, Pantin gagne en attractivité avec l’installation de grands groupes à l’image de BNP Paribas Securities Services. Les prix du foncier grimpent alors en flèche. Mais la commune n’en démord pas : elle tient à maintenir, rue Hoche, le côté populaire qui fait l’identité pantinoise. Préserver la mixité sociale devient alors l’un de ses combats prioritaires… qu’elle semble avoir remporté sur cette parcelle. Car aujourd’hui, les locaux de stockage, parkings et logements dégradés d’autrefois ont laissé la place à un ensemble de 106 appartements sociaux : le Lot A dont la livraison est imminente.

Naissance d’un nouveau centre-ville

En 2005, Les Echos consacrent un article aux changements qui s’opèrent dans ce coin de Pantin, lesquels ont déjà débuté par la transformation de l’îlot Montgolfier, appelé à accueillir une centaine de logements en accession à la propriété donnant sur un espace vert. Maire depuis 2001, Bertrand Kern présente alors dans les colonnes du quotidien économique sa conception de la mixité fonctionnelle. Pour l’édile, il faut absolument que logements, entreprises, commerces et services cohabitent partout dans la ville.
La création de la place Olympe-de-Gouges, en 2014, est emblématique de cet élan. Là, c’est tout un quartier qui se fait jour, avec ses 390 logements, sa boulangerie, ses cafés-restaurants (2 150 m2 de commerces en tout) et son marché forain qui, trois fois par semaine, s’étale sous les fenêtres des salariés d’Hermès, entreprise de luxe qui s’y est établie en 2015 après avoir financé une partie de son aménagement.
La redynamisation et la diversification commerciales ne tardent pas à suivre avec, en 2016, l’ouverture, rue Hoche, d’un supermarché bio et d’une fromagerie. Au printemps, ces enseignes seront rejointes par une poissonnerie, une épicerie de vrac, une chocolaterie, une pâtisserie-salon de thé et un restaurant. Tous s’installeront en rez-de-chaussée du Lot A qui, en outre, sera doté d’un parking de 176 places, dont 120 accessibles à tous. «  Il y a une vraie dynamique commerciale dans le quartier. Il est en plein essor !, se réjouit Maxence Barca, gérant du Bistrot du marché situé place Olympe-de-Gouges et, depuis peu, du Café de l’Industrie, sis à l’angle des rues du Congo et Auger. On est vraiment contents d’être installés là : d’ici à quelques mois, la rue Hoche deviendra l’axe majeur de la ville. Plus tard, c’est certainement l’Îlot 27 qui sera métamorphosé !  »

Une ville apaisée

Gageons que la requalification des espaces publics du secteur (rénovation du passage Roche, plantation de huit arbres et de 420 arbustes formant un massif de 100 m2 rue Hoche) et la limitation de la vitesse des véhicules motorisés à 30 km/h dans une grande partie de Pantin contribueront à apaiser encore un peu plus ce cœur de ville naissant où les circulations douces et les piétons se verront réserver une place de choix.
Une qualité de vie renforcée par la réfection, actuellement en cours, du square Montgolfier et la création, en 2023, d’un nouvel espace vert à l’Îlot 27. Situé entre la place Olympe-de-Gouges et la porte de Pantin, ce quartier populaire présentant des dysfonctionnements urbains est d’ailleurs sur le point d’entamer sa mue.
«  L’urbanisme se fait sur le temps long, résume Mathieu Monot, adjoint au maire délégué au Développement urbain durable, aux Ecoquartiers, à l’Innovation par la commande publique et à la Démocratie locale. On a vu la rue Hoche se transformer progressivement. Mais, aujourd’hui encore, la ville reste polycentrique. À long terme, c’est une véritable centralité qu’il nous faudra construire. Il y aurait une cohérence à créer un cœur de ville reliant le sud au nord de Pantin, de la rue Hoche à l’avenue Edouard-Vaillant située aux Quatre-Chemins, en passant par le canal.  » Petit à petit, la rénovation de Pantin se poursuit…

3 QUESTIONS À…

Mélina Pelé, adjointe au maire déléguée aux quartiers Mairie-Hoche, Église et Petit-Pantin/Les Limites

Canal : Pourquoi la transformation de la rue Hoche était-elle nécessaire ?
Mélina Pelé : À mi-chemin entre le sud de la ville et la mairie, la rue Hoche est un axe central. L’idée était de faire de ce point de passage un lieu de rencontre. Il s’agissait pour nous de redonner à ce secteur un esprit de place de village en le redynamisant, en y favorisant l’ouverture de commerces et services de proximité ainsi que les modes de déplacement doux.
La création de la place Olympe-de-Gouges a déjà permis de créer une centralité. Cette dernière rayonnera encore davantage grâce aux nouveaux aménagements prochainement livrés.

Cette métamorphose est-elle en passe d’être achevée ?
M.P. : Une métamorphose n’est jamais vraiment aboutie car, à l’avenir, il nous faudra répondre à de nouveaux besoins et usages. En revanche, nous marquons un point d’étape avec la livraison, en début d’année, de 106 logements sociaux situés entre la place Olympe-de-Gouges, les rues Hoche et du Congo. Dans un quartier comme celui-ci où les prix du foncier explosent, cela permettra de maintenir la mixité sociale qui fait l’identité de la ville. Un parking public situé sous cet immeuble permettra en outre aux Pantinoises et Pantinois de se garer. De la sorte, nous parviendrons à limiter le nombre de voitures stationnées en surface. Le secteur s’en trouvera ainsi apaisé. Au printemps, de nouveaux commerces de bouche de qualité s’installeront. Ils viendront compléter l’offre de proximité déjà existante.

Dans le futur, comment imaginez-vous cette centralité de Pantin ?
M.P. : Apaisée, solidaire, respectueuse de l’environnement et vivante ! Ce sera un vrai cœur de ville qui reliera non seulement le nord au sud, mais aussi l’ouest à l’est.
Au sud du Lot A, l’Îlot 27 connaîtra, lui aussi, des transformations dans les prochaines années. Il faudra encore un peu de patience, mais ce sera une vraie ouverture sur Paris. Cet ensemble fera également la part belle à la nature… Mais déjà, le passage en zone 30 d’une grande partie de la ville a permis de pacifier les circulations rue Hoche. Notre objectif, à terme, est de piétonniser l’ensemble de cette zone.

 

Retrouvez l'intégralité des articles du dossier "Le coeur de ville bat plus fort", publié dans Canal n°302, décembre 2021 :
> "Rue Hoche : 106 logements sociaux et 1 parking public"
> "Rue Hoche : des nouveaux commerces de bouche"
> "Quartier Hoche : l'îlot 27 en phase de rénovation"