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Jeunesse

Mickaël DANG

«  Au cours de ce stage, j’ai compris que je voulais rester aux États-Unis pour créer un business qui repose sur mes travaux de recherche.  »

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Mickaël Dang, 24 ans, a grandi à Pantin. Actuellement étudiant à l’université de Harvard (États-Unis), son parcours scolaire et universitaire lui ouvre aujourd’hui les portes d’un avenir plein de promesses.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°286, mars 2020.


Ses parents rêvaient qu’il devienne médecin. Pour ce couple chinois arrivé en France dans les années 80, leur avenir – forcément radieux – devait à tout prix passer par la réussite de leur fils né le 7 février 1996 à Montreuil. Assurant le service dans des restaurants et faisant le ménage tôt le matin et tard le soir, les parents du petit Mickaël travaillent dur pour offrir une belle scolarité à leur unique enfant. En élève modèle, Mickaël est également inscrit au conservatoire de Pantin où il se passionne pour le piano pendant dix ans. Au lycée, l’exigence familiale le pousse vers l’établissement Rocroy-Saint-Vincent-de-Paul à Paris, puis vers la faculté de médecine Descartes. Mais la mécanique s’enraye à sa majorité : Mickaël échoue à deux reprises à l’examen de première année. «  Le concours m’a beaucoup stressé, ce n’était pas fait pour moi, reconnaît-il aujourd’hui. Mes parents ont été très déçus et ne voulaient plus me parler. Cette période a été très dure.  »

Normale sup’ comme tremplin
Mais l’université française lui offre une seconde chance, en l’occurrence un accès en deuxième année de licence dans le domaine de la santé. Mickaël Dang s’intéresse alors de près aux technologies biomédicales et obtient son diplôme avec des notes qui le propulsent directement vers un master international à Normale sup’. «  C’est à ce moment que ma vie a changé. Ce cursus rassemblait des étudiants du monde entier et me donnait la possibilité d’aller étudier plusieurs mois à l’étranger.  » Mickaël décroche des bourses d’excellence et profite des partenariats établis par l’École normale supérieure (ENS) de Cachan pour étudier la physique et la biologie en Espagne et en Pologne. Il effectue ensuite un stage au sein du prestigieux campus de Yale (États-Unis). Sur place, le jeune Pantinois découvre, émerveillé, la recherche américaine et la mentalité entrepreneuriale des universitaires, nombreux à monter leur propre start-up. «  Au cours de ce stage, j’ai compris que je voulais rester aux États-Unis pour créer un business qui repose sur mes travaux de recherche  », assure Mickaël.

Cachan, Boston et bientôt Toronto
De retour en France, il postule pour intégrer un cursus à Harvard. «  J’y ai cru alors que mes camarades de l’ENS me disaient que ce n’était pas pour moi. Quand Harvard m’a retenu mais me demandait plus de 80 000 dollars pour l’année de Master, j’ai réussi à être embauché dans un laboratoire de l’université. Ce poste me permet de financer mes études.  »
Depuis un an, Mickaël Dang vit, travaille et étudie à Boston. Le week-end, il assiste aux matchs de football américain de l’équipe de Harvard et fait la fête avec ses amis Canadiens, Américains et Indiens. Dans quelques semaines, il fera ses adieux à la bande puisqu’il vient d’apprendre qu’il est accepté à l’université de Toronto pour préparer un doctorat dans le biomédical.
Ambitieux, Mickaël projette aujourd’hui de mettre au point un médicament «  encapsulé dans un polymère afin d’être incorporé localement dans l’organisme humain  » et se voit déjà patron d’une firme générant des millions de dollars. «  Mon modèle absolu, c’est Bill Gates qui a fait fortune avant d’utiliser ses milliards pour améliorer le monde. La philanthropie américaine me séduit énormément.  »