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Commerces et entreprises

Pauline TRANCHAND

«  En changeant de métier, je n’étais plus seule chez moi. D’un coup, je discutais avec des jeunes entrepreneurs et les résidents des immeubles dont je m’occupe... Ces contacts humains me manquaient dans mon activité de graphiste.  »

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À 32 ans, Pauline Tranchand est à la tête de la société de nettoyage écologique Écoïa qui vient de se voir décerner le Trophée de l’économie verte d’Est Ensemble. Zoom sur une reconversion professionnelle réussie.
Portrait de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°295, avril 2021.


Comment une graphiste freelance devient-elle cheffe d’une entreprise de ménage spécialisée dans le nettoyage des copropriétés ? «  Tout a débuté il y a quatre ans dans mon propre immeuble pantinois, répond Pauline Tranchand. La société d’entretien en charge de notre bâtiment ne passait pratiquement jamais et pourtant, elle augmentait régulièrement ses tarifs. Sur la suggestion d’un copropriétaire, j’ai décidé de lancer mon auto-entreprise pour remporter ce marché. Il faut dire que j’aime faire le ménage. J’ai un côté maniaque et cette activité me vide la tête.  » Adepte des produits d’entretien bio faits maison, la jeune femme nettoie ainsi les parties communes de sa copropriété selon ses propres méthodes et forte de ses convictions écologiques.

Une fibre responsable qui fait la différence
En discutant avec des amis, elle s’aperçoit que les sociétés de nettoyage ne satisfont que très rarement les syndics. Elle entreprend alors une étude de marché qui la convainc de créer sa propre structure qu’elle baptise Écoïa. Pour tirer son épingle du jeu, elle mise sur sa fibre écoresponsable. Et le bouche-à-oreille fait le reste ! Très vite, elle signe des contrats avec trois copropriétés, puis cinq, à Pantin et au Pré-Saint-Gervais. Dans la foulée, Pauline se forme aux techniques de ménage respectueuses de la planète et suit le programmeElles ensemble, proposé par l’incubateur montreuillois Le Comptoir. Un cursus qui lui donne accès à des cours de droit et de comptabilité. «  En changeant de métier, je n’étais plus seule chez moi. D’un coup, je discutais avec des jeunes entrepreneurs et les résidents des immeubles dont je m’occupe... Ces contacts humains me manquaient dans mon activité de graphiste.  »

Donner des lettres de noblesse au métier
Comme la croissance est au rendez-vous, la cheffe d’entreprise réussit à recruter deux femmes de ménage qu’elle rémunère 20 % au-dessus du smic. «  Je leur donne aussi accès à des formations car je souhaite valoriser au maximum ce métier. Dans les prochaines années, j’aimerais répondre aux enjeux de l’économie sociale et solidaire afin d’embaucher des personnes en insertion.  »
Pour l’heure, Écoïa a signé des contrats avec 17 copropriétés à Pantin et dans les villes voisines. Et la jeune femme de confier : «  Même si, dans un futur très proche, je projette de renforcer mes effectifs, je continue de faire les ménages pour honorer tous mes engagements. Et je n’ai jamais été aussi épanouie ! J’ai le sentiment de faire un métier utile tout en respectant la planète. Je suis à ma place. Mon activité a du sens à mes yeux.  » Et aux yeux d’Est Ensemble également. Le territoire vient en effet de décerner à Écoïa le Trophée de l’économie verte dans la catégorie Exemplarité. «  C’est une grande fierté ! Cette reconnaissance est un signe supplémentaire qui confirme que je suis sur la bonne voie. N’en déplaise à certaines personnes qui ne comprennent pas qu’après avoir fait des études et remporté des contrats en tant que graphiste, je préfère maintenant me consacrer au ménage…  »

Pour envoyer une candidature spontanée ou faire appel aux services d’Écoïa : contact@ecoia.fr