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Culture et patrimoine

Simon DELATTRE

«  Je ne change pas le cap : la vocation de l’association reste la même. Toutefois, j’aimerais ouvrir davantage La Nef au public.  »

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Simon Delattre, le nouveau directeur de La Nef, une structure associative qui accueille en résidence des compagnies de marionnette, défend une image résolument contemporaine de cet art. Son ambition pour la Manufacture d’utopies qui a vu éclore nombre de talents ? L’ouvrir davantage au public dès que la situation sanitaire le permettra.
Portrait de Simon Delattre, publié dans Canal n°295, avril 2021.


Simon Delattre nous accueille dans son nouveau bureau, situé au premier étage d’une ancienne briqueterie de la rue Rouget-de-Lisle. Son prédécesseur, Jean-Louis Heckel, y a laissé quelques affaires. «  J’ai connu Jean-Louis il y a une dizaine d’années. Je suivais alors la formation de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette dont il était le responsable pédagogique. Cette Manufacture d’utopies, qu’il a créée en 2007, est un lieu formidable. Je souhaite le gérer de manière la plus horizontale possible.  »
Accueillant une douzaine de compagnies chaque saison, La Nef compte quatre salariés qui accompagnent les artistes dans leur processus créatif et leurs démarches auprès des programmateurs. Ce compagnonnage comprend aussi la mise à disposition d’un atelier de fabrication et l’organisation de stages destinés aux professionnels. «  Je ne change pas le cap : la vocation de l’association reste la même. Toutefois, j’aimerais ouvrir davantage La Nef au public.  »
Dès que les restrictions sanitaires seront levées, ce jeune papa de 35 ans prévoit de proposer plus de restitutions de résidence et de programmer plus régulièrement des cabarets pop les dimanches après-midi. «  Je souhaite également construire un spectacle participatif avec la complicité des habitants de Pantin à l’occasion du bicentenaire du canal de l’Ourcq en 2022.  » En attendant, c’est à La Seigneurie que la structure qu’il dirige prend ses quartiers (lire encadré ci-dessous).

Au-delà des clichés
Ayant déjà mis en scène une dizaine de spectacles avec sa compagnie Rodéo théâtre, Simon Delattre n’avait jamais effectué de résidence à La Nef avant d’en prendre la direction. Il a tout simplement répondu à un appel à candidature, affichant une vision très contemporaine de son art. «  La marionnette souffre de plusieurs clichés : elle ne se limite pas à Guignol qui amuse les enfants. Les choses hybrides, les propositions inclassables m’intéressent car j’aime sortir des cases. La marionnette peut prendre des formes diverses, du moment qu’elle est au service d’une histoire.  » C’est que Simon Delattre a eu le temps de réfléchir à la place qu’occupe ce mode d’expression artistique au sein du spectacle vivant : «  À l’âge de 14 ans, je passais mon temps libre dans le théâtre d’Auray, une petite ville du Morbihan. C’est là que j’ai rencontré les artistes invités à un festival de marionnettes. Immédiatement, j’ai su qu’elles occuperaient un rôle central dans ma vie.  »

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La Nef passe la porte de La Seigneurie
Depuis début mars, La Nef participe au parcours La culture et les arts pour la résilience, lancé par le département. À ce titre, elle a demandé à la compagnie Hékau d’intervenir auprès des résidents de La Seigneurie. Le but ? Construire un spectacle en faisant participer les seniors. À partir de leur récit sur la manière dont ils vivent la pandémie de Covid-19, la compagnie invente une histoire, fabrique des marionnettes et les met en scène. Restitution programmée à la fin du printemps.