© Damien Bossis 

Culture et patrimoine

En mai, la BIAM est de retour à Pantin

Les marionnettes s’apprêtent à investir Pantin à la faveur du grand retour de la Biennale internationale des arts de la marionnette (Biam), laquelle tournera autour du sport et de la résistance. De quoi apprécier la créativité, la force et la vitalité d’un art ultra-contemporain.
Article de Anne-Laure Lemancel, publié dans Canal n°316, mai 2023.

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La BIAM et la ville de Pantin en partenariat depuis 2005

De la relation entre la Biennale internationale des arts de la marionnette (BIAM) et la ville, Isabelle Bertola, directrice du théâtre du Mouffetard-Centre national de la marionnette, à l’origine de la manifestation, dit qu’il s’agit d’un «  partenariat fructueux qui dure depuis 2005  ». Ainsi, cette année encore, Pantin recevra, du 11 au 14 mai, cinq spectacles joués salle Jacques-Brel, à la Nef, au théâtre du Fil de l’eau et au Centre national de la danse (CND).
Dans le cadre des Olympiades culturelles, quelques petites formes innovantes autour du sport seront même données dans l’espace public. À vous les studios ! retracera ainsi une course cycliste suivie par deux commentateurs sportifs ; Podium ! traitera de la guerre acharnée que se livrent les villes pour décrocher l’organisation des JO et Rebonds explorera les techniques sportives par le biais des marionnettes.

La combativité à l’honneur

Au-delà de ces amuse-bouches olympiques, la thématique de cette année creuse surtout l’idée de résistance. «   Nombre de nos spectacles mettent en effet en lumière cette notion, que cela soit autour du rapport femmes-hommes ou des problématiques géopolitiques et historiques, précise Isabelle Bertola. Joué au théâtre du Fil de l’eau les 11 et 12 mai, Move on over or we’ll move on over you du Collectif F71 racontera, par exemple, l’épopée des Black Panthers. Notre fil rouge demeure cette combativité.   »
Au côté des inédits, Birdie, abordant la crise des migrants (les 13 et 14 au théâtre du Fil de l’eau), et Yuto et l’arbre, l’histoire d’une amitié écologique (les 12 et 13 à La Nef), Il canto della caduta, le deuxième volet du triptyque de la très engagée Marta Cuscunà (les 13 et 14, salle Jacques-Brel) explorera l’engagement des femmes dans la société.

Virtuosité des objets

Les 11 et 12 mai se tiendra enfin, au CND, ce formidable spectacle, Joueurs de la Compagnie nantaise Les Maladroits, à l’origine d’un théâtre d’objets virtuose inspiré des manipulations de la mythique compagnie Royal de Luxe.
Dans cette pièce, deux amis, Thomas le Français et Youssef le Palestinien, revivent un voyage effectué ensemble en Palestine. Avec des matériaux de construction et des objets du quotidien, ils rejouent l’aventure de leur amitié au cœur de la grande histoire du conflit israélo-palestinien. «  Nous éprouvions la nécessité de témoigner de ces questions de territoire et de colonisation, éclaire Benjamin Ducasse, coresponsable artistique des Maladroits. Nous quatre, membres de la compagnie, sommes nés en 1987 et avons été fortement marqués par la première intifada et l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Grâce aux objets – théières, petites voitures… –, nous pouvons aborder ce sujet difficile. Leur caractère banal permet à nos spectateurs d’accepter la mort, la violence, les ségrégations…  » Ce spectacle documentaire ultra-contemporain, vient, comme d’autres, témoigner de l’extraordinaire vitalité d’un art désormais reconnu par le ministère de la Culture.

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