La sexualité expliquée aux ados par le Planning familial

Des réunions d'information dans les centres municipaux de santé de Pantin

En cette matinée de janvier, 25 élèves de seconde du lycée Lucie-Aubrac sont venus assister à une réunion d’information sur la santé sexuelle au centre municipal de santé (CMS) Cornet. Aux manettes, Camille Cordier, médecin généraliste du CMS Ténine et Marion Le Duff, infirmière, balaient, en deux heures, des sujets aussi essentiels que les règles, le plaisir féminin, l’interruption volontaire de grossesse, les moyens de contraception, le harcèlement, la cyber-sexualité, l’orientation sexuelle ou encore les infections sexuellement transmissibles (IST). À l’aide de dessins et en manipulant des contraceptifs, les deux professionnelles de santé font mouche.  Devant elles, les questions fusent et la parole se libère : «  À quoi sert l’hymen ?  » ; «  Comment faire en cas de cyber-harcèlement ?  »… «  Ces séances, résume Didier Duhot, médecin directeur des CMS, permettent de lutter contre la désinformation et de limiter, par exemple, les grossesses non désirées. Elles font partie de nos missions de santé publique.  »

Démolir les clichés

Car malgré une jeunesse bien informée via internet et les cours d’éducation sexuelle, certains clichés ont la vie dure. «  C’est notre rôle de leur expliquer que non, la pilule ne protège pas des IST et de clarifier les notions de consentement  », ajoute la docteure Cordier, avant de préciser : «  Ces sessions permettent aux jeunes de savoir qu’ils peuvent parler ici en toute confiance.  » À l’issue de la séance, Fatou s’étonne qu’une mineure ait le droit d’avorter gratuitement et anonymement, sans que ses parents soient au courant. «  C’est vraiment rassurant !  », conclut-elle.

Des questions sur la contraception, l’IVG ou la sexualité ? Pour obtenir des réponses, composez le 0 800 08 11 11, un numéro vert national anonyme et gratuit, ou connectez-vous à sur le site internet de On sexprime.

Planning familial, mode d’emploi

48 ans après la loi Veil, qui légalisait l’interruption volontaire de grossesse (IVG), et à l’heure où le droit à l’avortement est menacé dans plusieurs pays, le Planning familial reste, depuis sa création en 1956, le fer de lance de l’émancipation féminine. À Pantin, il est un lieu unique de conseil et d’accès aux soins autour de la sexualité. Les consultations peuvent être anonymes – aucun décompte Sécurité sociale n’est adressé au domicile – et gratuites. On y vient principalement pour se faire délivrer un moyen de contraception, récupérer des préservatifs ou un test de grossesse, dépister une infection sexuellement transmissible (IST) ou faire une demande d’IVG. Les rendez-vous, assurés par les médecins ou les infirmiers, se déroulent aux mêmes horaires que ceux des CMS. Bon à savoir : désormais, les moyens de contraception, la pilule du lendemain, les consultations de suivi et le dépistage des IST sont intégralement pris en charge par la Sécurité sociale pour les moins de 26 ans, et ce, quel que soit le professionnel consulté.

• Pour en savoir plus : consulter le site internet de la ville.
• Pour prendre rendez-vous : se rendre dans l’un des trois CMS de la ville, par téléphone ou via doctolib.