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Espace public

Peu à peu les femmes se réapproprient l’espace public

Aux Quatre-Chemins, les femmes restent sous-représentées dans les rues et les espaces de convivialité. Tour d’horizon des initiatives en cours pour inverser la tendance.
Article de Christophe Dutheil, publié dans Canal n°314, mars 2023.

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Le tiers- lieu Pas si loin

En 2016, un groupe de femmes des Quatre-Chemins qui ne trouvaient pas de lieux pour se retrouver et échanger, décidaient de créer, rue Berthier, le café associatif et solidaire Pas Si Loin. «  À l’époque, comme aujourd’hui d’ailleurs, les seuls bars et restaurants disponibles dans le quartier étaient essentiellement fréquentés par des hommes, explique Najia Ben Fraj, sa co-présidente. Avec l’aide de la ville et de Pantin Habitat, nous avons donc donné naissance à une association et nous nous sommes mises à la recherche d’un lieu pour y ouvrir un café.  »
Sept ans plus tard, le Pas Si Loin est officiellement devenu un tiers-lieu ouvert à tous et reste un espace de respiration pour de nombreuses habitantes du quartier. Un endroit sûr, où elles peuvent prendre un verre, participer à une activité, organiser un atelier ou bien déguster un plat à petit prix... «  Avec le recul, j’ai l’impression que nous nous sommes bien intégrés et que nous avons contribué à une reconquête partielle de l’espace public de cette partie de la ville  », estime Najia Ben Fraj.

Marche exploratoire

Dans les quartiers populaires, «  la position sociale des femmes, nombreuses à se consacrer à leurs enfants, explique, pour partie, leur faible présence dans l’espace public, précise Samah Hosny, directrice de la maison de quartier des Courtillières. Elle tient aussi beaucoup à un sentiment d’insécurité lancinant.  »
C’est justement pour comprendre ce ressenti qu’une marche exploratoire était organisée le 8 mars 2022 dans le quartier, en présence de 62 personnes (élus, habitants, représentants d’associations, services de la ville...). «  Il en est ressorti que le sentiment d’insécurité tient autant à certaines formes de harcèlement de rue qu’à une multitude de petites choses qui font qu’une femme va se sentir vulnérable  », analyse Samah Hosny, qui participait en tant que chargée de mission au Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD). «  Je pense, par exemple, à des soucis de propreté, d’éclairage ou de blocage ponctuel de la circulation piétonne…  », reprend-elle.

Agir rapidement

Parmi les dysfonctionnements soulevés, certains relevaient de la ville et ont rapidement été résolus. Des sas anti-deux-roues ont ainsi été posés aux entrées du mail de la Chocolaterie et des réverbères hors d’usage ont été remplacés rue Gabrielle-Josserand. D’autres problèmes provenant d’équipements gérés par des partenaires de la commune (Conseil départemental, Est Ensemble, ville de Paris...) ont été signalés dans la foulée. Aujourd’hui, un certain nombre d’entre eux ont été traités. Ainsi, la vitre de l’arrêt de bus Jean-Moulin a été remise en état en moins de 48 heures, tandis que le Conseil départemental a réparé des réverbères et comblé des nids de poule sur les voies dont il a la charge.

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