
Développement urbain
En 2022, la rénovation urbaine des Quatre-Chemins se concrétise
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Le quartier des Quatre-Chemins, l’un des plus pauvres de France, bénéficie d’un programme de requalification urbaine d’ampleur depuis 2007. Cette transformation est une œuvre de longue haleine, un travail que l’on pourrait qualifier de dentelle en raison du caractère composite d’un secteur marqué par une riche histoire industrielle.
Résorber l’habitat indigne, créer des équipements
Si la résorption des logements indignes est une priorité municipale depuis 2001, sa concrétisation, dans ce périmètre, aura pris 14 ans. Rachetés un par un par la ville au fil du temps, parfois au prix de longues procédures juridiques, 271 logements, appartenant pour la plupart à différents propriétaires, ont déjà été démolis, remplacés par 1 000 constructions neuves. Et le passé manufacturier du secteur complique encore un peu plus la tâche dans ce domaine – de chronophages opérations de dépollution devant parfois être menées avant les premiers coups de pioche...
L’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) a, dans le cadre du Programme de renouvellement urbain 2007-2021 (PNRU), financé un quart des 80 millions d’euros investis, tant en matière de logements que d’équipements ou d’espaces verts. Ainsi, la Maison Revel héberge dorénavant le pôle des métiers d’art d’Est Ensemble, le square Anne-Frank a été inauguré en 2019 et le parc Diderot a accueilli ses premiers baigneurs l’été dernier.
À partir de 2022, le nouveau programme de rénovation urbaine (NPNRU) permettra bien sûr de poursuivre l’éradication de l’habitat indigne (180 logements démolis, 30 copropriétés réhabilitées), mais il sera aussi l’occasion de financer l’installation de nouveaux équipements de pointe, à l’image du nouveau centre de santé et de la Micro-Folie-antenne jeunesse en 2025. D’autres seront complètement renouvelés, à l’instar de la halle Magenta, appelée à être reconstruite dans le cadre d’une opération comprenant l’édification d’un hôtel et de bureaux.
Si le déplacement forcé de consommateurs de crack square de La Villette freine les ambitions et efforts de la ville pour la requalification de ce secteur, et plus globalement de l’ensemble du quartier, cette année qui s’ouvre verra, aussi, naître une nouvelle coopération entre Pantin, Paris, Aubervilliers, Est Ensemble, Plaine Commune et le département pour l’aménagement de la porte de La Villette. Non loin de là, la rue Sainte-Marguerite et ses alentours seront dorénavant nettoyées par la ville qui verra ses interventions remboursées par la capitale.
Grands-Quatre-Chemins
En 2022, l’aménagement de l’écoquartier repartira également sur de bons rails. L’établissement foncier d’Île-de-France (Epfif) a en effet rejoint le projet en juillet 2020. Son assise financière lui a permis d’acheter en une seule fois 16 hectares de cette future zone d’aménagement concerté (ZAC), lesquels seront revendus progressivement à la société publique locale (SPL) Ensemble, désignée par la ville et Est Ensemble comme aménageur de ce nouveau morceau de Pantin.
Appelé à relier les Quatre-Chemins au reste de la commune, l’écoquartier comprendra, à terme, environ 1 500 logements (dont 33 % seront sociaux), des locaux d’activités de service et de bureaux, 5 hectares d’espaces verts (dont 2,5 hectares d’un seul tenant) et plusieurs équipements publics. Ainsi, naîtront les Grands-Quatre-Chemins, un quartier entièrement connecté à la ville, respectueux de l’environnement et apaisé. « Si elle sera parachevée par l’écoquartier, cette évolution est déjà à l’œuvre au sein d’un quartier qui est le berceau de toutes les politiques publiques, tant en matière d’habitat que de petite enfance, de santé, de solidarité, de sport ou encore de culture », affirme François Birbès, adjoint au maire délégué aux Quatre-Chemins.
Du concret pour l’écoquartier
Mais avant cela, dans quelques mois à peine, les traits de cet écoquartier commenceront à s’esquisser. Désignée en septembre dernier, l’agence LAQ, qui représente l’avant-garde de l’aménagement urbain hexagonal, est à l’œuvre pour stabiliser un projet d’ici à l’été. Ce dernier fera la part belle à la sobriété énergétique, au réemploi des matériaux comme des bâtiments et au végétal dans toutes ses dimensions.
Et, d’ores et déjà, certains équipements situés en bordure du futur ensemble – le Centre de commandement unifié de la SNCF et le nouveau collège Jean-Lolive – ont été livrés ou sont en passe de l’être. Fin 2022, la Cité fertile quittera la parcelle qu’elle occupe et les terrains commenceront à être rétrocédés. En 2023, le Centre national des arts plastiques (CNAP) s’installera rue Cartier-Bresson dans un bâtiment dont l’édification démarrera bientôt. Puis, en 2025, le nouveau centre de santé et une plateforme autonomie dédiée aux seniors ouvriront leurs portes avenue Édouard-Vaillant. Au sein de ce bâtiment, exemplaire d’un point de vue environnemental, 68 logements, dont 23 sociaux. Les tout premiers de l’écoquartier…
2022 AUX QUATRE-CHEMINS…
1er semestre
> Livraison du nouveau collège Jean-Lolive
> Déménagement du marché Magenta
• Livraison des sheds
• Livraison des anciens bains-douches municipaux
• Nouveaux usages pour l’ancien collège Jean-Lolive
2e semestre
> Création de cours jardins dans les écoles Vaillant et Lolive
> Reconstruction du foyer de travailleurs migrants Adoma
> Rénovation de l’avenue Jean-Jaurès et poursuite de la requalification de la rue Cartier-Bresson
> Début des travaux de l’écoquartier
Retrouvez l'intégralité des articles du dossier "En 2022, les Quatre-Chemins voient plus grand", publié dans Canal n°303, janvier/février 2022 :
> "L’écoquartier des Quatre-Chemins, entre les mains de l’agence LAQ"
> "Construction et réhabilitations de bâtiments aux Quatre-Chemins"
> "Le marché Magenta des Quatre-Chemins déménage"
> "Un Centre de commandement unifié de la SNCF aux Quatre-Chemins"