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Hommage

Hommage à Jacques Isabet, ancien maire de Pantin

Jacques Isabet, maire de Pantin de 1977 à 2001, est décédé le 10 mai à 83 ans. Vingt-quatre ans durant, l’édile communiste a marqué la ville de son empreinte en créant des services de proximité, des écoles, des centres de loisirs, des maisons de quartier et des équipements culturels. Le 24 juin, un hommage lui sera rendu.
Extrait de l'article de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°317, juin 2023

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Jacques Isabet a placé la politique au centre de sa vie. Sa fille aînée, Isabelle, se souvient d’un père très «  accaparé  » par ses engagements militants et ses occupations de maire. «  Heureusement, lorsque nous passions le week-end dans notre maison de campagne de l’Oise, nous l’avions rien que pour nous  », explique-t-elle.
Jacques Isabet se marie à 32 ans avec une employée du centre municipal de santé Cornet, Michèle Gravet, qu’il a séduite au cours d’une danse lors d’une cérémonie honorant les Catherinettes (les célibataires âgées de 25 ans que l’on célébrait chaque 25 novembre) de Pantin. Ensemble, ils ont trois filles, Isabelle, Catherine et Cécile. «  C’était un père très aimant, raconte la première. C’est lui qui nous a appris à faire du vélo et à nager. Il a fait la même chose pour ses six petits-enfants. Il était devenu un papy gâteau.  »

Gentil, généreux et humaniste

Jacques Isabet a vécu toute sa vie dans la «  ceinture rouge  » (les villes communistes) du nord de Paris. Aîné d’une fratrie de huit enfants, ses parents, animés par des valeurs de gauche, tiennent un café à Drancy, puis un commerce de vins. Daniel Orantin, qui fut son directeur de cabinet, raconte : «  C’était un gars de la classe ouvrière. Il avait ses expressions très fleuries, à la Audiard.  »
Sa fille choisit un mot pour le décrire : «  Humaniste ! Il était entier et savait percevoir la bonté chez les gens.  » Cette gentillesse revient dans les souvenirs de tous ceux que nous avons interrogés. «  Il était généreux, ajoute Élisabeth Clément, ancienne responsable de la FCPE à Pantin. Je me souviens qu’il aimait partager ses lectures.  » Jacques Isabet se plongeait en effet dans les livres dès qu’il le pouvait. Beaucoup d’ouvrages politiques et philosophiques, bien sûr. «  C’est un prolo qui est devenu un intellectuel en se passionnant pour les textes marxistes, notamment ceux de Lucien Sève  », éclaire Daniel Orantin.

D’Albert Jacquard à San Antonio

À la maison, il dévore aussi les ouvrages scientifiques d’Albert Jacquard et ceux, plus imagés, de San Antonio. Et, sur la route des vacances, il écoute Jean Ferrat, Pierre Bachelet et Pierre Perret dans la voiture. «  Chaque été, nous partions au camping en famille, partage Isabelle. C’est lors d’une de ces escapades estivales que ma mère et lui sont tombés amoureux de la campagne limousine.  »
C’est donc là que Jacques Isabet a passé les 20 dernières années de sa vie. L’ancien maire de Pantin profitait de sa retraite en lisant des traités philosophiques et en réalisant des revues de presse dont les articles étaient issus de L’Humanité et du Monde. «  Quand les infirmières venaient le soigner à la fin de sa vie, il racontait qu’il savait faire les piqûres car il avait été infirmier en Algérie lors de son service militaire  », conclut sa fille aînée.

Retrouvez les autres extraits de l'article "Jacques Isabet, l'homme, le militant, le maire" de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°317, juin 2023 :
> "Jacques isabet, un militant"
> "Jacques Isabet, un maire exigeant"
> "Bertrand Kern rend hommage à Jacques Isabet, ancien maire de Pantin"