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Hommage

Jacques Isabet, un maire exigeant

Jacques Isabet fut maire de Pantin de 1977 à 2001. Très attaché au bien-être des habitants et œuvrant dans leur intérêt, on lui doit la création de nombreux équipements de proximité, la construction d’un grand nombre de logements sociaux et le développement d’une administration municipale au service des Pantinois.
Extrait de l'article de Guillaume Gesret, publié dans Canal n°317, juin 2023.

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En 1977, Jacques Isabet devient maire

Après neuf ans passés au conseil municipal, Jacques Isabet succède à Fernand Lainat en 1977. Très vite, l’édile s’engage sur les questions de l’enfance en développant l’offre des activités périscolaires. Nadia Azoug, actuelle conseillère municipale du groupe Écologistes et solidaires, est, à l’époque, animatrice : «  Il considérait que l’éducation populaire était aussi importante que l’éducation scolaire. C’est pourquoi, il a construit des centres de loisirs, la Maison de l’enfance ou encore les maisons de quartier, comme celle des Courtillières. Une anecdote résume cet attachement : à chaque départ de colonie de vacances, il se levait très tôt pour souhaiter bon voyage aux enfants. Il aimait partager ces moments avec les familles.  »
Jacques Isabet est aussi très attentif à la vie scolaire. Élisabeth Clément, responsable de la FCPE dans les années 80, se souvient des réunions bimestrielles où il faisait le point avec les parents d’élèves et les enseignants. «  Il était à l’écoute et cherchait des solutions dans la concertation  », assure celle qui est, par la suite, devenue son amie.
Suivant de près les constructions d’écoles – on lui doit Aragon, La Marine, Liberté et Brassens – et les travaux estivaux dans les établissements scolaires, il n’hésite jamais à se mobiliser lorsque l’inspection de l’Éducation nationale menace de fermer des classes.

Logement, emploi et culture

Maire bâtisseur, Jacques Isabet reprend en main les rênes de l’office public HLM à la fin des années 70 et entreprend la construction de logements sociaux, à l’Îlot 27 et à Verpantin notamment. Dans les années 80, il fait face à la désindustrialisation de sa ville, avec l’arrêt de l’activité de Motobécane et de la Manufacture des tabacs. «  Il était très préoccupé par le chômage, se souvient Daniel Orantin, secrétaire général de la mairie dans les années 90. Il avait une réflexion d’ordre général sur l’économie, nourrie par ses lectures marxistes, mais il était aussi très pragmatique. Il rêvait haut mais ne perdait jamais de vue la réalité.  » Ainsi, il crée un service de développement économique, œuvre à l’installation de la Mission locale et développe l’administration municipale en bâtissant l’actuel centre administratif.
Si Jacques Isabet va peu au cinéma et pratiquement jamais au théâtre, c’est en revanche un ardent défenseur de la culture pour tous. C’est lui qui a voulu créer une bibliothèque aux Quatre-Chemins, lui encore qui a permis l’ouverture du Ciné 104, lui enfin qui obtient la transformation du centre administratif en Centre national de la danse. «  Je crois que l’installation du CND à Pantin était l’une des plus grandes fiertés de mon père  », témoigne sa fille Isabelle.
Raymond Mourlon, militant communiste et élu de locataires, résume : «  Jacques Isabet aimait les Pantinois. Je me souviens qu’il organisait de grandes fêtes au domaine de Montrognon pour lesquelles il affrétait des trains afin de transporter 3 000 personnes.  »
Danielle Bidard, qui fut son adjointe à la Culture, ne dit pas autre chose : «  Jacques était un homme chaleureux, très attaché à sa ville. Il était toujours à l’écoute et savait changer d’avis.  »

Intransigeant et à l’écoute

Mais quel type d’employeur était-il ? «  Humain, il accordait sa confiance  », répondent en chœur ceux que nous avons contactés. Daniel Orantin ajoute : «  Il avait une haute estime de sa fonction et était exigeant avec ses collaborateurs. Il ne fallait pas le décevoir ! Et surtout, il fallait arriver à l’heure aux rendez-vous !  »
Nadia Azoug se souvient, quant à elle, de ses coups de gueule, de sa ténacité et de son ouverture. «  Il m’a recrutée en tant que directrice de l’Enfance à une époque où peu de femmes issues de la diversité atteignaient des postes à responsabilité. En plus, je n’avais pas la carte du parti communiste !  »

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