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Danse

La danse, un art incontournable à Pantin

Du CN D à Feeling Dance, en passant par le conservatoire, les associations et les écoles, un tourbillon de danses souffle sur Pantin. Canal se penche sur les acteurs, événements, dispositifs et structures, dédiés à cet art du mouvement.
Extrait du dossier "Art en mouvements" réalisé par Anne-Laure Lemancel, Pascale Decressac et Guillaume Gesret, publié dans Canal n°306, mai 2022.

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Le CN D, vaisseau amiral de la discipline

Pantin, il fait bon danser ! Cette affirmation tient d’abord à la présence du Centre national de la danse (CN D), vaisseau amiral de la discipline. Depuis 1998, cet iceberg de béton brutaliste, amarré en bordure de canal, abrite des trésors inestimables pour la chorégraphie. «  C’est un lieu unique en France, un centre de ressources précieux avec sa médiathèque d’exception contenant de nombreux ouvrages rares, ses archives les plus fournies d’Europe, sa cinémathèque et ses formations pour professionnels  », s’extasie Catherine Tsekenis, sa directrice depuis 2019.
Si d’illustres chorégraphes – Jérôme Bel, Maguy Marin ou Marion Barbeau – y peaufinent leurs pas et y transmettent leurs secrets, si des chercheurs y étudient la chorégraphie, si des jeunes tentés par l’aventure professionnelle s’y forment via l’École de l’égalité des chances, le CN D s’ouvre aussi au grand public, avec une programmation éclectique et exigeante et, surtout, des temps forts très populaires. Ainsi, le festival Camping réunira, en juin, 30 workshops et 700 artistes, tandis que Danses partagées a proposé, en mars, de nombreux ateliers qui ont attiré les amateurs de tout poil.

Voir émerger les talents

Autre structure unique en son genre : Danse Dense. Établie depuis 1986 rue Sadi-Carnot, l’association propose aux jeunes chorégraphes des accompagnements administratifs, artistiques, stratégiques… «  Nous favorisons leur insertion professionnelle grâce à des mises en réseaux, des partenariats, des coproductions… De nombreux directeurs de centres chorégraphiques nationaux ont émergé grâce à nous : Sylvain Groud à Roubaix, Ambra Senatore à Nantes…  », précise Émilie Peluchon, la directrice. Danse Dense organise aussi son propre festival en décembre dans des lieux partenaires, au premier rang desquels le théâtre du Fil de l’eau de Pantin.
Parmi les sites phares, se trouve également, quai de l’Aisne, la célèbre Feeling Dance. Respectivement président et secrétaire du club sportif de l’école, par ailleurs champions de France de danses en couple, l’Avignonnais Nicolas Moya et la Tahitienne Vaiki Tamagna ne tarissent pas d’éloges sur la structure, fondée par Michel Koenig et Lydie Folletti : «  Elle possède une âme, une flamme, un désir ardent de transmettre, tant pour les novices que pour les champions, comme Sonja Dragutinovic et Baptiste Reuillon qui se sont hissés sur les podiums du championnat du monde de salsa et bachata.  »

Dès le plus jeune âge

C’est donc peu dire que Pantin héberge des infrastructures dignes des stars qui s’y entraînent. Ainsi, William Boulay-Itela, 11 ans. Formé au conservatoire (CRD) et au CN D, le pré-adolescent a été choisi, l’automne dernier, pour interpréter le jeune Simba dans la cultissime comédie musicale Le Roi Lion. C’est qu’au CRD, l’initiation commence tôt, notamment grâce aux cursus classique, jazz et contemporain, bientôt enseignés dans deux vastes studios flambant neufs.
Non loin de là, à l’école Sadi-Carnot, la Classe à horaires aménagés danse (CHAD) permet à des élèves, dès le CE1, de bénéficier de deux heures hebdomadaires de cours. Du côté du Portail de l’action éducative, on accorde aussi une large place à cet art, notamment à l’école Marcel-Cachin où la chorégraphe Aurore Del Pino intervient dans quatre classes. Elle y aborde sa dernière création, Cairn, en référence à l’utopie de cailloux, de bric et de broc du facteur Cheval. «  La danse, essentielle pour les enfants, fait appel à des compétences multiples, à des engagements physiques et créatifs forts, dit-elle. Elle convoque aussi des aspects philosophiques et poétiques.  »

La saison culturelle de Pantin

La danse occupe une place de choix au sein de la Saison culturelle. Cette année encore, les rendez-vous chorégraphiques se sont multipliés. En résidence au théâtre du Fil de l’eau en 2021, Kaori Ito a ainsi présenté, en novembre, ses dernières créations à destination des petits et des grands. Fin mars, la compagnie Hors Série a, par ailleurs, fait des identités plurielles le thème de son spectacle Yellel, présenté salle Jacques-Brel.
La direction de la Culture de la ville travaille également en lien étroit avec Danse Dense. Ce pôle d’accompagnement pour l’émergence chorégraphique organise un temps fort annuel : Les Incandescences, un rendez-vous itinérant qui, en décembre, a fait escale au théâtre du Fil de l’eau.
Mais la danse ne s’arrête pas quand la saison prend fin puisque, cette année, la BUS (Biennale urbaine de spectacles) mettra cet art à l’honneur. À l’occasion de son dixième anniversaire, le public y découvrira, grâce à un partenariat avec Danse Dense, Karnaval, de Mathilde Rance. Quant à Mirage, un spectacle XXL de la compagnie Dyptik, il offrira, aux Quatre-Chemins, une joyeuse immersion chorégraphiée dans un camp de réfugiés. Plus d’infos dans le prochain numéro de Canal.

Prochains rendez-vous

  • La BUS : du 28 juin au 3 juillet, partout dans la ville.
  • Rencontres internationales chorégraphiques de Seine-Saint-Denis : samedi 20 mai à La Dynamo de Banlieues Bleues. Toutes les infos sur le site internet de l'événement.
  • Camping : du 13 au 24 juin, au CN D. Informations et inscriptions par téléphone au 01 41 83 98 04 et par mail à inscription.workshop@cnd.fr.

 

3 QUESTIONS A…

 

Charline Nicolas, adjointe au maire déléguée aux Cultures, aux Mémoires et aux Patrimoines

Canal : Pourquoi la danse détient-elle une place de choix à Pantin ?
Charline Nicolas : Depuis des années, nous bénéficions de la présence et du rayonnement du CN D. Pantin a toujours œuvré pour que cette structure, d’envergure nationale, n’en joue pas moins la carte de l’implantation sur le territoire. De nombreux projets sont issus de cette collaboration : l’événement 1 kilomètre de danse, comme la cession à l’État du bâtiment, l’ancien centre administratif de la ville.
Au-delà du CN D, de nombreux acteurs, partenaires de la commune, agissent en faveur d’une grande variété de pratiques et militent pour un accès de tous à cet art. Notre ambition est de les soutenir.

Quelles vertus reconnaissez-vous à la danse ?  
C.N. : C’est une discipline physique, d’abord, qui peut s’adresser à tous et permettre le dépassement de soi. Mais elle est aussi une pratique artistique – la beauté des gestes et des créations pouvant générer de fortes émotions.
La danse peut être individuelle ; elle peut également être collective, devenir un art du partage, infiniment populaire, accessible à toutes et tous. Tout le monde, à son niveau, aime danser ! C’est ce que nous allons révéler le 14 mai avec 1 kilomètre de danse.

La ville reste également très attentive à la pratique chez les plus jeunes…
C.N. : Oui. Nous sommes en effet intimement persuadés que la danse comporte une dimension éducative forte. Elle permet de dépasser les stéréotypes, notamment les représentations figées filles/garçons. Elle offre aussi un questionnement sur le monde par le mouvement, par le corps, par la position dans l’espace, ainsi que de belles ouvertures à l’altérité. Autant de qualités essentielles à défendre pour le développement des enfants et des adolescents !

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