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Musique

La musique monte en gamme à Pantin

Fort d’équipements structurants, d’associations militantes, de festivals de référence et même d’une webradio 100 % musicale, à Pantin, la musique est partout et s’adresse à tous. Petit tour d’horizon !
Extrait du dossier réalisé par Pascale Decressac, Hana Levy, Guillaume Gesret et Tiphaine Cariou, publié dans Canal n°310, octobre 2022.

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Le nouveau conservatoire Jacques-Higelin

À côté de la piscine Alice-Milliat, le conservatoire Jacques-Higelin vient d’ouvrir ses portes. De la grande section de maternelle à l’âge adulte, il forme chaque année 400 musiciens. Simple passe-temps pour certains élèves, la musique est une véritable passion pour d’autres qui en font leur métier. De grands noms du quatrième art ont ainsi effectué leurs classes sur les bancs du conservatoire à rayonnement départemental de Pantin. Les chanteurs lyriques Anaïs de Faria et Edwin Fardini, mais également le violoniste Mohammed Hiber, poursuivent aujourd’hui une carrière internationale. Izïa Higelin, fille de l’artiste qui a vécu plus de 20 ans rue Beaurepaire et qui a donné son nom au nouvel équipement, connaît, de son côté, un joli succès avec La Vitesse, son dernier album qui distille une pop survitaminée. Quant à la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani, dont le biopic sortira dans les salles en janvier, elle a passé sa jeunesse entre le conservatoire et la piscine, deux équipements aujourd’hui réunis par un hall commun...

Un véritable écosystème

À Pantin, la musique s’écoute aussi salle Jacques-Brel dans le cadre de la Saison culturelle. Le rappeur Médine et la chanteuse argentine La Yegros s’y produiront respectivement en décembre et janvier, tandis que le festival Africolor y fera escale en novembre. Autre équipement qui fait rayonner le territoire : La Dynamo de Banlieues bleues. Installé rue Gabrielle-Josserand depuis 2006, ce temple du jazz fréquenté par tous les amoureux du swing bénéficiera prochainement d’un agrandissement qui le dotera de salles de répétition et de coworking. «  De quoi compléter la vocation de fabrique musicale du lieu !  », se réjouit Xavier Lemettre, le directeur de Banlieues bleues, festival qui fêtera ses 40 ans au printemps prochain. Également incontournables, la salle de concert de Dock B et la péniche Metaxu.
En 2023, ce tissu artistique s’étoffera encore un peu plus avec l’ouverture, aux Courtillières, du centre culturel Nelson-Mandela, lequel sera doté d’une salle de diffusion. En 2024, c’est un auditorium de 300 places qui s’installera aux Grandes Serres. Il sera adossé à l’académie de musique Jaroussky qui a choisi d’y implanter son nouveau lieu et a donné des concerts flottants devant le site l’été dernier. «  Dans une ville extrêmement riche culturellement, cette installation s’inscrit dans un projet de territoire qui nous donne envie d’imaginer des formes nouvelles de collaboration pouvant mixer les arts  », souligne Sébastien Leroux, directeur de l’académie qui accompagne les jeunes talents de 18 à 30 ans sur la voie de la professionnalisation et offre aux enfants de 7 à 11 ans issus de familles modestes la possibilité de se former gratuitement. Bien que plus académique, cette démarche se rapproche de celle de Démos qui, cette année, poursuit son action aux Courtillières.

Musique à tout âge

À l’école aussi, la musique a toute sa place : 13 actions relevant de cet art sont en effet proposées dans le cadre du Portail de l’action éducative et culturelle et trois Classes à horaires aménagés musique (Cham) accueillent 180 élèves à l’école Édouard-Vaillant et au collège Jean-Lolive. Mais l’éveil artistique peut commencer bien plus tôt. Établie à Pantin depuis 35 ans, l’association Enfance et musique a formé plus de 70 000 stagiaires, professionnels de l’enfance et de la culture, et créé le label musical éponyme qui édite une pléthore d’albums de comptines, dont des incontournables du genre.

Partout, pour tous

Venant de fêter ses 25 ans, Musiques à ouïr est, de son côté, très investie aux Quatre-Chemins, animant régulièrement des temps festifs hors les murs (bals, siestes poétiques, concerts), intervenant aux Sheds et proposant des ateliers d’improvisation parce que, comme le souligne son président, Denis Charolles : «  La musique permet de s’écouter et de communiquer. Elle doit rassembler.  »
Rassembler… c’est aussi l’objectif de Pergame qui réunit enfants et adultes mus par le même désir de chanter ensemble. Et parce que la musique, dit-on, adoucit les mœurs à tout heure du jour et de la nuit, c’est de Pantin que, 24 heures/24 et 7  jours/7, la webradio associative Le Grigri diffuse une musique soul, hip-hop ou jazz que l’on n’entend nulle part ailleurs.

 

 3 questions à...

Charline Nicolas, adjointe au maire déléguée aux Cultures, aux Mémoires et aux Patrimoines

Canal : L’ancien conservatoire de Pantin a été précurseur dans certaines disciplines. Quelles opportunités offrira le nouvel établissement ?
Charline Nicolas : Le nouveau conservatoire restera à la fois un lieu d’excellence dédié à l’enseignement des arts et un service public de proximité, à l’image du chanteur qui porte son nom.  Jacques Higelin était en effet un très grand artiste et un Pantinois très attaché à sa ville.
Dans ce nouvel espace, Est Ensemble et la ville de Pantin ont fait le pari audacieux du mélange des pratiques et des publics puisque le conservatoire est accolé à la piscine. Nous espérons que cette proximité encouragera la diversification et le mariage des usages entre sport et culture. Nous souhaitons aussi que ce lieu soit ouvert sur la ville, que son auditorium et ses espaces collectifs soient accessibles à tous. Et puis, le conservatoire héberge l’Harmonie municipale dont la ville est très fière et qui est présente lors de tous les grands événements. La journée inaugurale du 15 octobre offrira aux Pantinois un bel aperçu de cet équipement innovant.

On dit que la musique adoucit les mœurs. Mais, selon vous, a-t-elle d’autres vertus ?
C.N. : La musique est universelle. Elle permet la détente, la rencontre, l’évasion. Elle fait découvrir la différence tout en unissant, en dépit des différences. Elle peut aussi être un engagement, un acte militant. Certaines associations comme Musiques à ouïr ou Enfance et musique, implantées à Pantin, avec lesquelles nous avons des conventions et qui rayonnent bien au-delà de nos frontières, en sont la preuve.

Comme ces associations, Pantin a-t-elle vocation à rayonner musicalement ?
C.N. : Mais c’est déjà le cas ! La Dynamo de Banlieues bleues est, par exemple, une référence mondiale en matière de jazz. Il se trouve sur notre territoire un bel écosystème autour de la musique, et de la culture en général, mêlant structures publiques et privées qui travaillent de concert et qui, demain, s’étofferont encore. Je pense à l’extension de La Dynamo aux Quatre-Chemins, au futur centre culturel Nelson-Mandela aux Courtillières ou encore à l’installation prochaine de l’académie Jaroussky au bord du canal.
Tout cela fait rayonner la ville et sert d’abord notre population, quelle que soit son origine sociale, car notre premier objectif reste bien celui-là : offrir à tous la possibilité d’accéder à une offre culturelle diversifiée et de qualité.

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